samedi 22 mars 2025

Colère marine

 




Vous avez beau dire, vous avez beau faire,

Vous ne pouvez rien contre mes colères.

Vos vies ne sont pour moi que des chimères.


Je vous le dis, croyez moi dur comme fer,

Je peux avoir le cœur dur comme la pierre.



Touchez à ma terre, je vous ferai des misères,

Faîtes moi des misères, je vous ferai la guerre,

De votre destinée, je peux en faire une galère.


De mon ventre, vous tirez vos besoins alimentaires,

De mes fonds, vous prévoyez déjà de griffer la chair,

Pour des terres rares devenues manne financière.

 


Vous avez  grandi sur cette terre nourricière,

Grandi... Grandi... Sans jamais vous satisfaire.

Cupides, vous avez fait vos petites affaires,

Jusqu'à faire fondre les calottes glacières,



De votre univers vous avez fait une serre.

Vous aviez un paradis, vous en faites un enfer.

Bientôt pour vous, y vivre sera un calvaire.

 


Vous le savez pourtant, Il n'y a pas de mystère,

Depuis la nuit des temps, je suis  votre mère.

De votre bien-être, je suis la cheville ouvrière,

Mais si le besoin se fait sentir,  je me ferais sorcière !



Alors, enfants de la terre, hâtez vous de bien faire,

Avant qu'il ne soit trop tard pour revenir en arrière...

 

Christian Bailly

Tous droits réservés 

16/03/2025

jeudi 20 mars 2025

Entendez-vous le chant du monde ?

 



Quand sur les cendres froides de l'hiver, au Printemps renaissant,

La fauvette, dans nos jardins à peine en fleurs, fait son retour,

Elle annonce les beaux jours ; de son chant, elle anime nos cours,

En attendant que les frêles hirondelles gazouillent en s'envolant.

 

Entendez…

Dans les arbustes en bourgeons, les moineaux piaffent d'impatience,

Se chamaillent pour des femelles aussi surexcitées que les mâles.

Les tourterelles amoureuses caracoulent, sans penser à mal.

Au soleil, un matou veille sur ces mets de choix, en abondance.



Le pigeon, éternel amoureux, de ses roucoulades, nous gratifie,

Il nous fait par de sa passion pour sa favorite, tout énamourée.

Le merle moqueur, tel un flûtiste de renom, dans son envolée,

S'époumone sur les toits, nous offre généreusement sa mélodie.

 


Écoutez…


Le pinson toujours gai, nous fait don de son chant mélodieux.

Pour célébrer le renouveau, il appelle sa belle, bien plus discrète.

La pie voleuse, en smoking, ne cache pas sa passion secrète.

D'un jardin à l'autre, à cor et à cri, elle jacasse à qui mieux mieux.


 

D'une branche à l'autre, la charmante mésange bleue zizinule,

Ne semble jamais vouloir prendre le temps de se poser un instant.

Le bouvreuil pivoine arbore son poitrail rouge-orangé, élégant,

Il babille dans les haies, tandis que sa femelle siffle et gesticule. 

 

Entendez…

Au bois, un coucou appelle sa belle, en quête d'un nid à squatter.

Vite ! Cherchez cette pièce, dans votre poche, qui vous fera riche !

Le soleil, haut dans le ciel épuré, de douceur n'est plus chiche,

Déjà, les jonquilles, rayonnantes, s'épanouissent sous nos pieds


 

La grive, toute mouchetée, s'impatiente dans les vignes en fleur,

Et tente de faire de la concurrence au merle plus talentueux.

Le serin, dans sa robe jaune vif, gringotte, comme un bienheureux,

Tandis que le verdier entonne son chant nuptial, avec ferveur.

 

Écoutez…

Plus loin, sur le littoral, les sternes tapageuses, reprendre leurs jeux

En se laissant tomber comme des pierres dans les flots nourriciers.

Quant aux goélands, toujours le ventre creux, derrière les chalutiers, 

Partagent leur gouaille et leur pitance en suivant leurs sillons généreux.

 


Entendez-vous tous ces oiseaux qui fêtent le retour du printemps ?

Écoutez ! Écoutez leur concert, cette symphonie du renouveau,

Où chacun vibre, compose sa partition, comme un maestro.

Allez, les amis ! Réveillez-vous ! D'hiverner, il n'est plus temps...

 


Écoutez-les !

Entendez …

Des fauvettes, des moineaux, des merles, des pinsons et des hirondelles,

Des pies, des mésanges et des bouvreuils, des coucous, et des tourterelles,

Des grives, des serins, des verdiers, des sternes et des goélands, les décibels !

Ils sont le chant du monde !

Écoutez le chant du monde,

Avant qu'un jour, il ne devienne aussi muet qu'une tombe…

samedi 15 mars 2025

Dilemme (Revisité)

 


Le temps passe,

Laisse ses grimaces

Sur mon visage

Qui prend de l'âge

Et sur mon corps

Qui craint le chant du cor.

 

De la frivolité de la jeunesse,

À la gravité de la vieillesse,

La course du sablier

Semble s'affoler,

Ne pas vouloir écouter

Mes réticences désespérées.

 

J'attendais de la sagesse

Quelques largesses

Pour mieux accepter,

Avec une certaine dignité,

Ce naufrage annoncé,

L'insensé d'une destinée.

 

Ma tête n'en faire qu'à sa tête

Pour continuer la fête.

J'ai beau me démener

Ne rien vouloir céder

Comme un jeunot, je m'entête,

Mais ne suis qu'un vieil esthète.

 

Je refuse de voir cette réalité

Qui finira par m'emmurer

De gré ou de force.

Je ressens comme un divorce

Entre ce que je suis

Et ce que je fuis,

 

Entre ce que je veux

Et ce que je peux…

Et c'est bien là le dilemme…

Ah ! "Si jeunesse savait

Si vieillesse pouvait"


Christian Bailly

Tous droits réservés

16/03/2022 (revisité 15/03/2025)

mardi 4 mars 2025

Quand…


Quand nos yeux confiants se plongent

Dans l'âme où n'existe pas le mensonge,

Quand sous nos caresses audacieuses germe

Ces vibrations qui électrisent nos épidermes,





Quand nos lèvres, en feu, effleurent

Notre peau vibrante comme une fleur,

Sous les vents violents du désir

Qui ne rêve que de s'épanouir,




Quand nos corps s'enchevêtrent,

Pour ne devenir qu'un seul être.

Se mouvant à la faveur de l'amour,



Alors nos corps s'embrassent,

Alors nos chairs s'embrasent,

Pour s'acheminer ensemble vers le plaisir...



Christian Bailly

Tous droits réservés

03/01/2024

vendredi 28 février 2025

Entendez-vous ?

Parc de Bagatelle


Entendez-vous ?


Entendez-vous la sève qui s'écoule sous l'écorce qui craque ?

Entendez-vous le bourgeon encore fragile qui déjà éclate,

Pour vous révéler, comme un magicien, une fleur délicate ?

Et là, le moineau, tout guilleret, qui s'ébroue dans une flaque ?






Entendez-vous, sous les feuilles mourantes, un monde qui s'éveille ?

Là, de délicates violettes, à peine défripées, qui déjà embaument ?

Ici, des coucous vibrent sous la brise, tandis que tout un royaume

Sort de sa longue léthargie à leurs pieds ; écoutez, tendez l'oreille !





Plus loin, le tapis verdoyant prend à nouveau de la couleur, parsemé


De ces impertinentes pâquerettes qui foisonnent comme jamais.

Les jacinthes, fières, attendent qu'on veuille bien leur faire le portrait,

Enveloppées de leurs fragrances insolentes, pour nous envoûter.




Les Narcisses du haut de leurs tiges fluettes semblent narguer

Les crocus éclatants mais trop courts sur pattes pour les fustiger.

Les jonquilles dans leurs robes éclatantes font leurs mijaurées

S'imaginent faire de l'ombre au soleil, déjà haut dans l'empyrée.






Dans les arbustes renaissants, les moineaux piaffent d'impatience,

Se chamaillent pour des femelles aussi surexcitées que les mâles.

Les tourterelles amoureuses caracoulent, sans penser à mal.

Au soleil, un matou veille sur ces mets de choix en abondance.





Au bois, un coucou appelle sa belle et cherche un nid à squatter.

Vite ! Cherchez cette pièce, dans votre poche, qui vous fera riche !

Le soleil, haut dans le ciel épuré, de douceur n'est plus chiche,

Et fait s'épanouir les amandiers, que suivront bientôt les fruitiers.





Le pinson toujours aussi gai nous fait don de son chant mélodieux

Pour fêter le retour du printemps, et appelle sa belle, plus discrète

La pie voleuse, en smoking, ne cache pas sa passion secrète.

Les pigeons éternels amoureux se bécotent à qui mieux mieux.


Parc de Bagatelle


Entendez-vous toute la nature qui fête le retour du printemps ?

Écoutez ! Écoutez son concert, cette symphonie du renouveau,

Où chacun vibre, compose sa partition, comme un maestro.

Allez, les amis ! Réveillez-vous ! D'hiverner, il n'est plus temps...


Debout !

Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

24/02/2025

jeudi 20 février 2025

Sète

 


Sète, ma Belle,

Je m'en souviens comme si c'était hier,

La première fois que je t'ai vue dans ta lumière,

Sète, ma Belle, les pieds dans l'eau,

Saint-Clair auréolé de soleil ; il faisait si beau,

Dans mes yeux amoureux et dans mon cœur.

Après ce jour inoubliable, auréolé de bonheur,

Je n’ai eu de cesse de venir poser mes bagages 

Aux bords de tes canaux et sur tes rivages

Où se reflètent les couleurs de ta bonne humeur

Là, de la vie, j'oublie les gageures et les pleurs.

Depuis, mes cheveux ont pris le reflet des âges,

Alors, je trempe ma plume dans ton sable mouillé,

Pour chanter les louanges de notre idylle.

Et j’oublie…

J’oublie...

J’oublie le temps qui passe près de toi…











Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

08/12/2024

mercredi 19 février 2025

Absence…

  



Tatiana Claux


Je rêve du feu de tes yeux sur moi posés

De tes mots qui courtisent mon esprit perdu,

De ton ardeur, à tes lèvres, suspendue

De tes baisers brûlants sur moi déposés.

 

Je rêve d'inopinément entendre

Les frémissements de ta tendresse,

De sentir la malice de tes caresses,

De te voir, dans ta folie, me surprendre.

 

Je rêve du lit défait par nos batailles,

De tes victoires, de mes défaites, mes redditions

De mes triomphes, de tes rébellions,

Du cesser le feu qui incendie nos entrailles.

William_Bouguereau - Dante et Virgile

 

Je rêve de servir à tes fins

De me desservir pour toi,

De t'asservir, de te voir aux abois,

Et de m'accommoder de tes faims.


Je rêve de boire à ta source,

Pour m'enivrer jusqu'à la tarir,

Pour, assoiffé de toi, en mourir,

Crever à tes pieds sans ressource.

 

Je rêve d'être l'esclave de mon esclave

De me déchaîner pour m'affranchir,

De devenir le maître de ton devenir,

De le posséder et de dompter ce brave.

 

Je rêve….

De devenir fou pour vraiment t'oublier,

De t'oublier et d'en devenir fou allié

D'être fou de vouloir t'oublier

D'oublier que je veux t'oublier…

 

Egon Schiele

Je rêve...

De ne plus penser pour t'oublier,

D'oublier de penser…

De ne plus penser à vivre,

De ne plus vivre pour ne plus rêver…

Je rêve... Je rêve...

Je rêve du feu de tes yeux sur moi posés…


Christian BAILLY

Tous droits réservés

12/01/2009