En plein hiver, par les petits matins givrés,
Alors que nous prenions le chemin de l'école,
La goutte au nez, les galoches aux pieds,
Le cœur léger de notre jeunesse et l'âme frivole.
Le verglas dégueulait de chaque maison.
De la rue, il nappait généreusement les caniveaux.
Pour nous, de longues glissades, c'était l'occasion.
En attendant l'arrivée de la neige et son manteau.
Si le ciel était bas et chargé, c'était prometteur.
Il annonçait la neige, c'était la bonne aubaine.
Aussi, allions-nous à l'école, de très bon cœur,
Pour peu que c'était le milieu de la semaine.
L'impatience se lisait sur nos têtes de gamins,
Et quand les tout premiers flocons tombaient,
Nous pensions déjà à prendre le chemin
De la colline enneigée qui nous attendrait.
Des chaussettes de laine, des bottes aux pieds,
Au mieux, d'un pantalon de velours un peu élimé,
Et d'un vieux manteau, nous étions emmitouflés ;
Mais pas de tenue de ski dernier cri et stylée !
La neige crissait sous nos pas lestes d'enfant,
Parfois même, elle nous arrivait à mi-mollets.
En chemin, nous ne perdions pas de temps,
Direction la Grande côte, sur le haut des prés.
Alors, commençaient les glissades sans fin.
Pas de téléski, de télésiège, de remonte-pente,
Le retour, c'était avec nos mollets de gamin,
Pourtant, nous ne comptions pas nos descentes.
C'était à qui descendrait le plus loin, le plus vite,
Les plus hardis passaient sous les barbelés.
Sans en faire état, chacun connaissait ses limites,
Ce n'était que des rires et de la joie partagés.
Mais bientôt, le froid tombait sur notre dos,
Avec la nuit qui se hâtait, pour nous rattraper.
Nous rentrions chez nous, gelés jusqu'aux os,
Le rouge aux joues et toujours la goutte au nez.
Et là…
Et là, des odeurs de crêpes nous attendaient,
Ou des tartines de pains et du chocolat râpé.
Le feu de bois de la cuisinière nous réchauffait.
Dans nos yeux, on pouvait lire notre félicité.
Christian Bailly
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13/12/2025
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