mercredi 8 octobre 2025

Un jour, le vent les emportera

 


Nos rêves contrariés ou exaucés,

Toutes nos chimères et nos projets,

Un jour, le vent les emportera.





Nos combats et nos résistances,

Ce qui guidait alors notre existence,

Un jour, le vent les emportera.

 

Il emportera nos idées occultées,

Et celles farouchement exprimées,

Nos esprits rebelles et indomptés.

 

Le refrain répété de nos chants d'amour,

Nos serments renouvelés pour toujours,

Un jour, le vent les emportera.

 


Il emportera de nos destins mêlés,

Les vestiges de nos baisers passionnés

Et ceux de notre tendresse empressée.

 

Le parfum doucereux de nos amours,

À l'aurore épurée d'un nouveau jour,

Un jour, le vent les emportera.


 

Les plaintes de nos plaisirs au réveil,

Sur nos draps séchés au soleil,

Un jour, le vent les emportera.

 

Il emportera nos amours interdits,

Vers un monde où tout est permis,

Là, nous ne serons plus des proscrits.

 

Sur le sable hospitalier, l'empreinte

De nos corps matures, de nos étreintes,

Un jour, le vent les emportera.

 




Nos corps vétustes partis en poussière,

Orphelins de nos âmes singulières,

Un jour, le vent les emportera.

 

Tout de l'infime trace de notre passage,

De ce qui aura fait de nous un mirage,

Un jour, le vent les emportera.

 

Il emportera la blême luminescence,

De nos étoiles confiées à la providence,

Dans un univers en effervescence.


 

Un jour, le vent mauvais

Nous emportera, à tout jamais…

 

25/09/2025


A mes p'tits loups


 

vendredi 3 octobre 2025

Ligne d'horizon



Photo Christian Bailly

Le chant de tes flots flatte mon imagination,

Elle s'envole pour de nouvelles pérégrinations.

À te regarder, je gratte sans fin le papier,

De ma plume qui résiste au temps obstiné.


Photo Christian Bailly

 

Sous peu, je trouve quelque chose à exprimer,

Tes reflets sont ceux de mon âme tourmentée,

Bouleversée de voir les hommes belliqueux,

Et notre vaisseau intemporel prendre feu.


du net

 
Que me caches-tu derrière ta ligne d'horizon ?

Des embarcations chargées d'âmes en perdition ?

Des affameurs sans foi et des affamés ?

Des assassins sans conscience et des opprimés ?


du net

 

Que me caches-tu que je ne puisse dire ?

Des tortionnaires sans cœur et des martyrs ?

La délivrance salvatrice plutôt que la souffrance ?

La haine plutôt qu'amour et bienveillance ?


du net

 

Je t'observe dans la lumière du couchant,

Et j'écoute de tes flots pacifiques le chant.

Les hommes, perfides, ne semblent plus l'entendre.

Il n'y a que de tes tempêtes qu'ils peuvent apprendre.


du net

           

Je range ma plume toujours aussi aiguisée,

Je range mon papier noirci de mes pensées.

Il me semble qu'il nous reste peu de temps,

Pour sauver ce monde que l'homme pourfend.


Sacha Jafri


 

Christian Bailly

Tous droits réservés

30/08/2025

lundi 22 septembre 2025

La mélancolie

 


Je n'avais pas quinze ans,

Tu assaillais déjà mon âme,

Soufflais ton mauvais vent

Chargé de nuages infâmes.

Lin Jinfu


Mon cœur, pris en otage,

Noyé de pensées insensées,

N'avait pas assez de rage

Pour de toi se désenchaîner.



De mes nuits en solitaire,

Je sortais plus affaiblie.

Mes jours crépusculaires

Frôlaient de prés la folie.

Battistello Caracciolo, two youths with grape


De mon corps juvénile,

Je refusais les aspirations

Singulières et indociles,

De ma nature, l'aberration.



La lutte était irrégulière

Et source d'humiliation.

De cette intestine guerre,

Je refusais la conclusion.


Vanité, la mélancolie d’après Domenico Feti


Longtemps à mes côtés

Tu m'as imposé tes lois,

Fait de moi une poupée

Disloquée entre tes doigts.



Profondément, en moi,

Mélancolie, tu t'insinuais,

Pour installer le désarroi

Qui ne me lâcherait jamais.


Edvard Munch – Melancholy


Garce ! C'était sans compter

Sur les aléas de ma destinée.

Quand sur ma route, égaré,

J'ai rencontré mon bien-aimé.



Du fin fond de ces abîmes

Où tu m'avais précipité

Pour faire de moi, ta victime,

Il m'a extirpé pour me sauver.

 

Oublié, la douleur du martyr,

Les sanglots qui désarment,

Loin de moi l'envie d'en finir,

Le vacarme de tes charmes.


Saint Sébastien - Javier Trelis Sempere



Éloigné de ce mal incurable

Qui détruisait mon âme,

De la douleur, l'ineffable,

J'oubliais le goût des larmes,

 

Pour des fruits défendus

Goûter la chair et le nectar,

Pour de cet amour attendu

Enfin prendre ma part.


Alexander Alexeyevich Kiselev - Apollon et Hyacinthe



À ses délices, j'ai ouvert ma porte.

À ses virils hommages, je succombe.

Mélancolie ! Que le diable t'emporte !

À toi, de ma mémoire, les catacombes.


Christian Bailly
Tous droits réservés
22/06/2012

mardi 16 septembre 2025

Fureur d'aimer

 


Corps de feu - Michel Richard 
© 202​4  Michel  RICHARD  
Tous droits réservés
https://www.michel-richard.com/


 

 

Avant que l'hiver ne soit mon unique saison

Avant que le gel ne durcisse à jamais mon cœur

Avant que mon âme ne soit qu'une profonde rancœur

Avant que je n'oublie à jamais ce qu'est un frisson

 

Je veux t'aimer…

 

Avant que mon sourire ne devienne une ride

Avant que mes yeux ne s'enferment dans leur écrin

Avant que mon désir ne soit qu'une peau de chagrin

Avant que mes mains fripées ne soient invalides

 

Je veux t'aimer…

 

Avant d'être sourd à tes mots d'amour feutrés

Avant d'oublier tes caresses et tes baisers torrides

Avant de voir mes dernières ardeurs devenir frigides

Avant d'avoir à désapprendre à t'aimer

 

Je veux t'aimer…

 

Je veux t'aimer…

Comme aucun autre n'a su t'aimer

Je veux t'aimer…

Je veux t'aimer…

Comme si je devais… Mourir d'aimer 

Et à ton corps, mettre le feu !


Christian Bailly

Tous droits réservés

14/02/2024

Rééditer

pour le 20/08/2025

pour le vernissage de l'exposition "Exposition singulière" de

Michel Richard à la Chapelle des pénitents du 20 au 27 août 2025.

La p'tite Marie

 






Petite Marie - Michel Richard 
© 202​4  Michel  RICHARD  
Tous droits réservés
https://www.michel-richard.com/




Oh, la p'tite Marie n'est pas sage

Elle use de ses avantages.

Elle sait, son charme fait mouche,

Elle est loin d'être farouche.



Patiente, elle attend dehors,

Habillée de strass et de plaqué or,

Des bijoux de pacotille,

Pour accompagner ses bas résilles.



Coiffure insolente mais chic,

Marie l'avoue, elle est là pour le fric.

Avec son décolleté avantageux,

Pour attirer les regards licencieux.



Elle a une taille de guêpe,

Sous son sein délicat drapés de crêpe,

Bat un cœur bienveillant,

Dans un corps généreux et complaisant,



Sa robe sur ses jambes fuselée

Offre un raccourci aux mains déterminées

De mâles en mal

D'amour vénal.



-          Tu viens chéri ?

-          C’est combien ?

-          Pour toi, chéri,

           Ça sera deux fois rien,

           Tu es beau comme un dieu.




Christian Bailly

Tous droits réservés

30/06/2016 modifié le 20/08/2025

pour le vernissage de l'exposition "Exposition singulière" de

Michel Richard à la Chapelle des pénitents du 20 au 27 août 2025.

samedi 13 septembre 2025

L'enfant et la mer

 



L'enfant ne regardait
pas la mer,

Non, il observait simplement les oiseaux. 

Les vagues étaient attachées à la terre,

Il ne rêvait pas de partir en bateau.


Non, lui, il rêvait de prendre son envol,

Pour aller chatouiller le ciel et les astres,

De ne plus jamais être cloué au sol.

Il rêvait de liberté, loin de ce désastre...


Il rêvait d'aller tout la haut fendre les nuages,

Pour toucher du doigt de l'azur la pureté,

Loin de ce monde et de ses orages, 

Loin des hommes, de leurs brutalités.


Il irait là-bas, tout là-bas où pousse l'olivier.

Il couvrirait la terre de ses rameaux,

Pour le vacarme des canons, l'étouffer.

Alors, il reviendrait au bord de l'eau...


Pour regarder la mer...


Christian Bailly 

Tous droits réservés 

13/09/2025