vendredi 17 janvier 2025

Mon amour, j'ai laissé…

 

Mon amour, j'ai laissé…

 

J'ai laissé mon cœur transi sur ton oreiller,

Pour parler à ton oreille et rassurer tes rêves.

 

Pierre-Auguste_Renoir


À ma place, j'ai laissé les draps tout froissés,

Pour que tu te souviennes de nos plaisirs.

 

J'ai laissé mes ardeurs sur notre couche,

Pour que tu t'impatientes de mon retour.


Vincent Van Gogh

 

J'ai laissé mon esprit errer dans la maison,

Pour que tu oublies le silence de l'absence.

 

J'ai laissé, chez nous, l’empreinte de mon âme,

À toi seul prédestinée pour la vie, à jamais.

 

Loin de toi, je ne suis qu’une ombre vagabonde,

Une âme en sursis, un cœur sans raison d’être.

 

Alors

Je t'ai laissé tout de moi, le temps de notre séparation,

Pour être sûr de revenir me blottir dans tes bras,

 

Et te dire, je t’aime !


Zulu Art

Christian Bailly

Tous droits réservés

13/01/2025

vendredi 10 janvier 2025

La complainte d'un vieux fou



 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Sans cesse, vers toi, mes pensées

Amoureuses et ardentes vagabondent,

Me tourmentent et me dévergondent,

Font de moi un vieil amant obsédé.

 

Un enchantement qui dure et qui dure,

Que les mots n'exorcisent même pas.

Je ne sais pas résister à tes appâts.

De cette tourmente, j'aime les griffures.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

J'assume cependant tous mes délires,

Trop heureux de vivre ces instants.

Ils me sont donnés au dénouement

De mon destin, qui lentement expire.

 

Instant de grâce tant de fois inespéré

Auquel je ne croyais plus vraiment.

Un regard, un baiser de mon amant,

Font de moi un vieux poète enchanté.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Un vieil homme follement amoureux,

Je veux vivre l'automne de ma vie,

Comme un printemps s'épanouit

Sous les premiers éclats généreux.

 

Je gribouille des pages et des pages,

Pour perpétuer cet amour qui nous tient.

De ma destinée, tu es le magicien,

Tu le sais, tu as tous mes suffrages.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Non ! Ma vie n'est point chimérique,

Quand sur moi, tu refermes tes bras,

Mon âme oublie ses singuliers combats,

Mon cœur se repaît de l'instant onirique.

 

Peu importe si Thénatos m'emporte

Un jour pour le Tartar, pour expier.

Je n'étais pas destiné pour l'Elysée.

J'aurais ce bonheur vécu pour escorte.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Merci de faire de moi ce vieux fêlé,

Je t'aime à la folie comme à vingt ans.

Je ne vois plus les larmes du temps

Imprimées sur le papier glacé du passé.

 

Des hommes, je suis le plus comblé,

Je me complais dans cette folie.

Mes turpitudes, par l'amour, abolies,

Laissent enfin la place à la félicité.


Christian Bailly

Tous droits réservés

jeudi 9 janvier 2025

La p’tite fée et l’escargot

 



 

Sans vraiment s'en rendre compte,

Une p'tite fée ingénue,

Qui avait un beau petit cul,

Et de jolis petits seins,

Faisait baver un escargot dans le jardin...

 

"Bon sang, que ne suis-je pas un prince,

Pour goûter à tout ça ? Mince !"

Se disait-il en la voyant...

 

Au désespoir, la nuit venue,

En pensant à l'ingénue,

Partout dans le jardin,

Il laissait la trace de son chagrin,

Qui scintillait au soleil, dès le matin...

 

Un jour, la reine des fées,

Qui se faisait très très âgée,

Avec empathie, s'en est inquiétée...

"Pauvre escargot", se dit-elle,

"À ce train-là, il va finir par se dessécher..."

Aussi, elle le prit en pitié,

Tout en sachant que c'était le dernier vœu

Qu'elle pouvait réaliser pour rendre heureux

Une âme en peine, près du trépas…

"Abracadabra ! Abracadabra !

Bave de crapaud et langue au chat

Beau prince, tu deviendras !"

 

Et le miracle se fit...

L'escargot devint un beau prince !

 

Sans perdre de temps de serrer la pince

De la très vieille fée

Déjà en train d'agoniser,

De bon matin,

Il alla dans le jardin,

Pour bien vite se régaler

Des beaux atours de la p'tite fée

Devenue une princesse de toute beauté...

Qui l'attendait au pied

D'un éclatant rosier.

 

Mes amis,

Voilà pourquoi vous voyez dans vos jardins

Des traces scintillantes, tous les matins.

De tous les autres escargots, au désespoir,

De ne jamais connaître la gloire

De devenir un jour un prince couronné

Elles sont leurs larmes versées,

En pensant aux petites fées

Qu'ils ne pourront jamais goûter...


Christian Bailly

Tous droits réservés 

14/05/2024

lundi 6 janvier 2025

À l'heure où l'aurore...







À l'heure où l'aurore

Brode de fil d'or,

De la tête aux pieds,

Les arbres décharnés,

Et tisse de fil d'argent,

La prairie sertie de brillants,

La campagne se réveille

Baignée d'un rayon de soleil.




Les bœufs, insensibles

À cette beauté tangible,

Paissent, paisiblement,

Cette rivière de diamants

Étalée sous leurs sabots.



Dans la haie, en lambeaux,

Des corbeaux croassent,

Entre eux, ils bavassent

Comme des vieilles,

Tout en scrutant le ciel.



Aux pieds, des chênes,

Se joue une autre scène.

Des rouges-gorges sautillent

De brindilles en brindilles,

Picorent, le sol encore gelé,

Avant, de plus loin, s'envoler.





À l'affût, un vieux matou,

Sorti de je ne sais où,

Est à l'affût, devant ce mets.

Il serait mieux, à fainéanter

Devant le feu de cheminée,

Vivement en train de crépiter.



Un épervier, d’un poteau,

Semble observer de haut,

De ce monde, les merveilles.

Il scrute une proie qui s'éveille.

Une tragédie va se jouer,

Si personne ne vient la déjouer.





Moi, j'observe ce paysage

Qui résiste aux outrages

Du temps tenace qui passe.

Déterminé, sa route, il trace.



Je me rappelle mon enfance,

Dont il me reste les souvenances

De cette paisible campagne.

À jamais, elle m'accompagne.





Texte et photos : Christian Bailly

Les Chabins - 18380 - Ivoy le Pré - (Cher)

Tous droits réservés

06/01/2024

lundi 30 décembre 2024

Traversée 2025

 



À l'aube de cette nouvelle année,

Que tous les vents favorables

D'Amour, de Santé et de Prospérité,

Soufflent dans les voiles éthérées

De votre caravelle, de votre destin,

Pour vous emporter sur les rivages

Du Bonheur et de la Sérénité.

 

Contre vents debout et marées,

Que mes vœux chaleureux

Repoussent au loin les tempêtes,

Vous éloignent des sinistres écueils,

Tiennent, au loin, les tourmentes,

Pour ne poser dans vos voilures,

Que la brise apaisée des alizées.

 

À tous, je souhaite un bon voyage

Pour cette nouvelle année.

Hissez la grand-voile de l'espoir,

Tutoyez vos rêves les plus fous,

Tenez bien ferme le gouvernail

De la sagesse et ne cédez rien

Aux vents contraires de la rancœur.

Gardez le cap de la fraternité.

 

Entendez haut dans le gréement,

Le murmure du zéphyr amoureux.

Détournez-vous du chant des sirènes

Du désenchantement pour n'écouter

Que les hymnes à la gloire d'Epicure.

Même si nous savons où nous allons,

La vie est une longue traversée embellie

Des couleurs opulentes du monde.

Tous, nous l’empruntons le temps

D'une traversée fabuleuse mais éphémère,

Alors, réjouissons-nous !

 

À vous tous…

Bon vent, bonne mer !

Tout au long de 2025.

… Et vogue la galère !


Christian Bailly

Tous droits réservés

30/12/2024

samedi 14 décembre 2024

Ombre et Lumière

du net  (modifié)



L'ombre et la lumière se querellent les corps alanguis,

Déposent sur eux leurs raisons d'être pour les embellir.

Quand l'une sait dissimuler leurs désirs inassouvis,

L'autre dévoile les chairs passionnées prêtes à défaillir.



La tendresse de leurs caresses est un trait d'union,

Entre leurs âmes éprises et leurs corps amoureux.

Le temps patiente pour concrétiser de leur passion,

Leurs voluptueux ébats, leurs duels impétueux.


Et c’est ainsi...


Que du monde qui sans fin se querelle, ils oublient

Les dommageables desseins cachés dans l'ombre,

Leur univers compromis, qui, lentement, sombre.



Pour eux, pour un instant, n'existe que la lumière

De leur extase fulgurante, en un éclair, consumée,

Avant qu’elle ne terrasse leurs âmes passionnées.



Christian Bailly

Tous droits réservés

14/12/2024

vendredi 13 décembre 2024

Castellas d’Aumelas

 

Par les siècles, usé,

Émoussé par le vent,

Éventré par le temps,

Par les hommes, outragé…


Je trône, malgré tout, au milieu de la garrigue

Même si je montre des signes de fatigue

Chaque pierre, encore debout, est un défi,

Un petit soldat, pour vaincre des temps, la nuit.


Pour me tenir debout, après un millénaire

Il faut être, plus que tout, fort et téméraire,

Oublier la douleur lancinante de ne plus être,

Pour celle, plus cruelle, de devoir se soumettre.

J’ai coûté aux hommes bien des souffrances.

J’ai grandi au prix de fragiles existences.

Je ne compte pas le nombre de vies sacrifiées,

Dans des querelles ou des échauffourées.

J’ai résisté aux guerres, sans combattre,

Et d’illustres batailles, je ne fus pas le théâtre.

De passer seulement de main en main,

De seigneurs en vicomtes, fut mon destin.

 

Aujourd’hui, entre des mains secourables,

J’espère redevenir une ruine honorable,

Pour surprendre encore pour très longtemps

Les promeneurs et faire rêver les enfants


 



 




Texte et photos : Christian Bailly

Tous droits réservés 

11/12/2024