jeudi 20 février 2025

Sète

 

Sète, ma Belle,

Je m'en souviens comme si c'était hier,

La première fois que je t'ai vue dans ta lumière,

Sète, ma Belle, les pieds dans l'eau,

Saint-Clair auréolé de soleil ; il faisait si beau,

Dans mes yeux amoureux et dans mon cœur.

Après ce jour inoubliable, auréolé de bonheur,

Je n’ai eu de cesse de venir poser mes bagages 

Aux bords de tes canaux et sur tes rivages

Où se reflètent les couleurs de ta bonne humeur

Là, de la vie, j'oublie les gageures et les pleurs.

Depuis, mes cheveux ont pris le reflet des âges.

Alors, je trempe ma plume dans ton sable mouillé

Pour chanter les louanges de notre idylle.

Et j’oublie…

J’oublie...

J’oublie le temps qui passe près de toi…



Christian Bailly

Tous droits réservés

08/12/2024

mercredi 19 février 2025

Absence…

  



Tatiana Claux


Je rêve du feu de tes yeux sur moi posés

De tes mots qui courtisent mon esprit perdu,

De ton ardeur, à tes lèvres, suspendue

De tes baisers brûlants sur moi déposés.

 

Je rêve d'inopinément entendre

Les frémissements de ta tendresse,

De sentir la malice de tes caresses,

De te voir, dans ta folie, me surprendre.

 

Je rêve du lit défait par nos batailles,

De tes victoires, de mes défaites, mes redditions

De mes triomphes, de tes rébellions,

Du cesser le feu qui incendie nos entrailles.

William_Bouguereau - Dante et Virgile

 

Je rêve de servir à tes fins

De me desservir pour toi,

De t'asservir, de te voir aux abois,

Et de m'accommoder de tes faims.


Je rêve de boire à ta source,

Pour m'enivrer jusqu'à la tarir,

Pour, assoiffé de toi, en mourir,

Crever à tes pieds sans ressource.

 

Je rêve d'être l'esclave de mon esclave

De me déchaîner pour m'affranchir,

De devenir le maître de ton devenir,

De le posséder et de dompter ce brave.

 

Je rêve….

De devenir fou pour vraiment t'oublier,

De t'oublier et d'en devenir fou allié

D'être fou de vouloir t'oublier

D'oublier que je veux t'oublier…

 

Egon Schiele

Je rêve...

De ne plus penser pour t'oublier,

D'oublier de penser…

De ne plus penser à vivre,

De ne plus vivre pour ne plus rêver…

Je rêve... Je rêve...

Je rêve du feu de tes yeux sur moi posés…


Christian BAILLY

Tous droits réservés

12/01/2009

samedi 15 février 2025

Errance

sur le net



Je suis le vent,

Impalpable, mais autour de toi présent.

J'arrive des terres lointaines et inconnues,

Où je me suis perdu,

De cet univers éphémère

Parfois accueillant, parfois austère.

Par-dessus les terres,

Par-dessus les mers,

Sur mon chemin, j'ai rencontré

Des âmes débordantes de bonté,

Des âmes déchues mais de vivre, affamées,

Des paradis de paix et de lumière,

Des enfers, et l'enfer des guerres.

J'ai vu la Terre saccagée 

Dépenaillée et même éventrée

Ses blessures inguérissables 

Ses entrailles rendues incurables.

J'ai découvert de notre univers,

Toute sa beauté et ses revers,

Sa grandeur et sa décadence,

Par l'homme, sa déchéance.

J'ai traversé des terres d'espérance,

Et des contrées d'errance.

J'ai vu le mal se déchaîner,

Le bien s'acharner à le détrôner.

Dans les arbres dénudés, j'ai pleuré,

De ne pas voir que du bonheur.

Pour quand un monde meilleur ?

Au cours de mon long voyage,

Aux hommes, dans mon sillage,

J'ai laissé mille messages.

Tantôt les grondant,

Tantôt les caressant.

Je me suis fait brise, alizé,

Blizzard, mistral ; j'ai tempêté.

J'ai hurlé après eux ma colère.

J'ai même tenté de me taire.

Mais ce maudit animal,

Impassible, demeure infernal.

Il ne comprend rien à rien,

Et pour lui, ne sait pas où trouver le bien.

Après tant et tant de colères,

Me voici enfin traversant ta crinière,

Toi le poète, débordant de bienveillance

Inspiré par la clairvoyance.

Je t'enveloppe de mes délicatesses,

Avec toi, je partage mes richesses.

Je te couvre de mes bontés,

Adouci, et serein de t'avoir trouvé.

Je dépose à tes pieds mes rêves de sérénité.

À la pointe de ta plume, s'achèvent mes errances

Sur le parchemin, mes espérances…


C. Bailly
Tous droits réservés
23/10/2008

mardi 11 février 2025

Ce matin, j'ai envie...


Ce matin, j'ai envie

De vous faire danser la vie.

Sur le parquet talqué,

D'une rotonde du passé...

kikooyou83

Pour une valse exaltée,

Un tango de sensualité,

Un paso doble passionné,

Un rock and roll endiablé.

Olivier TRAMONI

Corps-à-corps délicieux,

Qui émerveille les sens,

Pour un voyage à deux.

Lucie LLONG

Sur la piste illuminée,

L'amour est de connivence.

C'est lui qui mène la danse.

Jean-Luc LOPEZ

Christian Bailly

Tous droits réservés

09/02/2025

Retrouvailles

 

Stanton Macdonald-Wright


Sur les rives de mon désespoir

Je flirte avec ma lame de rasoir.

Mon âme, dans le miroir,

M'envoie à l'abattoir.

 

À la radio, la plainte d'un violon

M'emporte dans le tourbillon

De son manteau de frissons,

Me harcèle de son obsession.

 

Mon cœur lacéré par la souffrance,

Use de sa passionnelle prédominance,

Demande son ultime délivrance,

M'appelle à la désobéissance.

 

Sous mes pieds, ma vie vacille.

Sans pitié, elle me torpille.

Je sens que je pars en vrille,

En moi, tout décanille.

 

Je ne suis déjà plus que l'ombre

De mon ombre, je sombre.

Mon corps m'encombre

S'habille de pénombre.

 

Soudain le gémissement du carillon

Me sort de mes sordides divagations,

Met fin à ma prédétermination.

Une lueur ensoleille mon horizon.

 

J'ouvre… Tu es là, pour moi.

Rien que pour moi…

À tes pieds, je foule mon désarroi,

Sur tes lèvres, je dépose mon émoi.

 

Mon cœur chante victoire.

Je range mon rasoir dans le tiroir.

Mon âme, dans le miroir,

S'illumine d'espoir.


Stanton Macdonald-Wright

Christian Bailly

Tous droits réservés

vendredi 7 février 2025

À chaque Instant





La persistance de la mémoire de Salvador Dalí



À chaque instant qui passe, il me semble...

Que mes jours n'ont pas assez d'heures,

Mes heures, pas assez de minutes,

Mes minutes, pas assez de secondes,

Pour accomplir tout ce que j'ai envie de faire,

Pour dire tout ce que je ne veux plus taire,

Pour écrire toutes ces pensées qui me hantent,

Pour penser tout simplement et être libre de dire...



Alors…

Je cours après le temps,

Et le temps court après moi...



Aurais-je assez de temps ?

Quand je voudrais voir tout ce que j’ai encore à découvrir,

Quand je voudrais écouter tout ce qu'il y a à entendre,

Quand je voudrais sentir à pleins poumons tout ce qui embaume,

Quand je voudrais goûter, boire, danser et faire de la vie une fête,

Quand je voudrais sourire à mes amis, rire à gorge déployée avec eux,

Quand je voudrais caresser, embrasser, aimer à perdre haleine,

Quand je voudrais oublier le temps; ce temps qui passe, qui passe…



Aurais-je assez de temps ?

Non, je sais bien que non !

Il faut du temps au temps,

Et moi, je n’ai pas le temps,

Je n'ai plus le temps…

Il me faudrais bien plus encore,

Que des secondes,

Que des minutes,

Que des heures,

Il me faudrait encore et encore

Des jours et des jours

Avant que mon corps,

Au chant du cor,

Ne rende les armes,

Dans un bain de larmes, 

Vaincu par le temps…

Affiche Salvador Dali - La montre molle


Christian Bailly 

Tous droits réservés

07/02/2025





Que symbolise La Persistance de la mémoire de Salvador Dalí ?


Analyse de La Persistance de la mémoire


Sources: Artsper 
https://blog.artsper.com/fr/artstyle/comprendre-la-persistance-de-la-memoire-de-salvador-dali/

La Persistance de la mémoire de Salvador Dalí plonge le spectateur dans un univers onirique et définitivement étrange où surfaces dures et molles se partagent l’affiche. L’œuvre est déconcertante car elle oppose le surréalisme au réel. Elle questionne le caractère inéluctable du temps et concrétise l’obsession de l’artiste pour sa symbolique. Sommes-nous à sa merci ? Une chose est sûre, le temps passe mais laisse derrière lui des souvenirs ; la mémoire persiste. Le tableau peut être décomposé en différents éléments, numérotés dans l’image ci-dessus.

  1. Les montres molles symbolisent le temps, qui est relatif, en mouvement. Comme dans nos rêves, passé, présent et futur cohabitent et fonctionnent en synergie. Chacune posée sur une surface différente, elles représentent ces trois temporalités. 
  2. La montre orange ne fond pas. Elle fait écho au temps qui passe, alors qu’elle est retournée et recouverte par des fourmis. 
  3. Les fourmis envahissent la montre solide et symbolisent la décomposition, la mort. Le peintre fait ce rapprochement enfant lorsqu’il observe des fourmis grouiller sur le cadavre d’une chauve-souris.
  4. La mouche symbolise le temps qui s’envole et qui passe. 
  5. Le drôle d’objet ou le personnage qui gît par terre pourrait représenter le peintre ou le monde intérieur et son onirisme. 
  6. Le miroir incarne l’inconstance. Il reflète la réalité tout comme l’imaginaire.
  7. L’olivier, symbole de sagesse, est sec, mort. C’est un signe du passé.
  8. La plage est déserte et le sol semble dur. La rive représente le vide émotionnel que ressent le peintre.
  9. La mer lumineuse symbolise la mémoire et le monde réel, immuable. Elle contraste avec le premier plan sombre qui fait écho à un monde imaginaire et accablant. 
  10. Les montagnes sont ancrées dans le sol comme dans le passé. Elles composent le paysage de l’enfance du peintre catalan.
  11. L’œuf est synonyme de naissance et donc de renouveau.

jeudi 6 février 2025

Nu au canapé rouge

Nu au canapé rouge -  Suzanne Valadon

 

 

Quand la plume prend la place du pinceau pour charmer la muse,

La plume du poète apprivoisé par ce qu'il voit, point se refuse...

La belle peut s'abandonner en confiance, il saura rester discret.

Il lui écrira un poème pour chanter sa beauté, son amour secret...



Ce que le peintre dévoile sans fard aux yeux du monde ébahi,

Le poète le voile avec le mystère de ces mots, d'amoureux transi.

Il lui brode des atours, en vers soyeux, pour habiller sa pudeur,

Et tisse le velours de son poème pour racheter son honneur…



Ce qu'elle a abandonné aux yeux concupiscents du monde,

Le poète passionné l'enrubanne de ses faveurs pressantes,

Recouvre, du tulle de la décence, le satin de sa peau opalescente.



C'est dans le secret de l'alcôve, qu'il lui sert sa verve incandescente,

Et la fureur de ses désirs impérieux qui animent sa foi fervente.

Quand d'autres s'interrogent sur celle pour qui ses vers sont remplis d'elle.


Christian Bailly

Tous droits réservés 

04/02/2025