mardi 30 mars 2021

Prémonition

 

la Liberté guidant le peuple d’Eugene Delacroix


Un jour viendra, où les ventres-creux

Courroucés, sortiront enfin de chez eux,

Pour envahir les places et les rues,

Pour exiger courageusement leurs dus.



Ils seront, alors, une foule monstrueuse,

Comme une mer houleuse et furieuse.

Telle une marée, elle immergera nos villes,

Les riches, pourront se faire de la bille.

  Une barricade de la commune de Paris, le 18 mars 1871



De leurs rangs serrés, pas de pleurs,

Déterminés, ils auront vaincu leurs peurs,

Pour souffler un vent brûlant de colère,

Que personne au monde ne pourra taire.



Au prix de leur sang et de leur chair,

Pour se libérer des chaînes de la misère,

Ils réclameront leur part de bonheur,

Leurs droits inhérents à une vie meilleure.

La Grève au Creusot de Jules Adler



Ils offriront, sans effroi, leur corps à la furie.

Ici-bas, plus douce est la mort, que la vie,

Jusqu'à la lie, on peut bien la boire,

Quand on perd définitivement tout espoir.



C’est dans l’écume d’un bain de sang,

Sans frayeur, qu’ils jetteront le gant,

Des nantis, ils se laveront les mains,

Pour bâtir enfin de nouveaux lendemains.

 

La Barricade ou l’Attente en 1871  d’André Devambez

Faudra-t-il donc l’ignominie et la peur

Sur cette terre, faire régner la terreur

Pour dorénavant partager ses richesses

Et du veau d’or que cesse la messe ?

 

Quand les riches n’aspirent qu’au pouvoir,

Fortune et dispendieux plaisirs illusoires,

Le peuple aspire à la paix, à assez de pain

Pour assurer, sans peur, ses lendemains.

La place de l'Hotel de ville de Paris; 26 mars 1871

 

De cette vieille humanité en pleine crise

Qui lentement, de ses outrances, agonise

Renaîtra-t-il finalement un nouveau monde

Ou faudra-t-il que sauvagement, il gronde ?


Claude Joseph Vernet - Scène de tempête


Aux Martyres de la Commune de Paris



Christian Bailly

Tous droits résevés

30/03/2021

dimanche 21 mars 2021

Otage






Indomptable et sauvage,
Tu nous gages
De tes plus beaux paysages,
Quand tu n'es pas sage,
Quand sur nos plages,
Intrépide, tu enrages…



Heureux ou fâcheux présages,
Tu emportes dans ton sillage,
Après de longs voyages,
Épaves et coquillages,
Venus de lointains rivages.
Sur le sable, tu te soulages…



J’apprends ton langage,
Je découvre tes usages,
Tes discours sans ambages.
Entre nous, point de nuage,
Te contempler me soulage,
Je suis devenu ton otage.




Texte et Photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
21/03/2021

mardi 9 mars 2021

Voiles latines




Dans les brumes du vent d’autant,
Les voiles latines aux coques colorées
Emportent dans leurs ailes déployées
Les souvenirs d’un autre temps.


Lourdes d’un lointain passé chargé
D’histoires de marins et de traditions,
Où pêcher était une prédestination.
Combien d’âmes furent emportées ?



Pour des sardines, pour des anchois
Ils prenaient la mer à la tombée du jour,
Pour aller gagner leur pain du retour,
C'était leurs destins, pas leurs choix.




Dans la froideur et la candeur de l'aurore,
Ils revenaient très fiers, mais épuisés.
Au port, les femmes émérites, déjà affairées,
S'apprêtaient à vendre le fruit de leurs efforts.



Texte et photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
09/30/2021

vendredi 5 mars 2021

Amandiers en fleurs


Version Audio


 


À l’ombre des amandiers en fleurs,

Caressé par leur fraîche et subtile senteur,

Je me berce de cette brise printanière

Qui parcourt allègrement l’Île Singulière.


 


J’écoute dans le vent les balbutiements

De la nature qui s’éveille précieusement

Là, sur ma joue, un rayon revigorant,

Là, dans mes yeux un éclat enthousiasmant.


 


Ici, entre les herbes, l’iris dresse sa silhouette,

Vif et chamarré, il relève fièrement la tête.

Dans l’air, il vibre ce petit quelque chose

Qui fait que chacun, à sortir, se dispose.


 


Ici et là, déjà, quelques fleurs plus hardies

Nous rassurent, toutes ragaillardies

Par ce message d’espérance qui flotte,

Et de belles dispositions, nous enveloppe.


 


Personne n’y échappe, à ce renouveau,

Pas même ce couple de tourtereaux,

Ils se bécotent, comme font les tourterelles,

Et scellent leur épousailles à tire-d’aile.


 


Les bourgeons féconds sont gonflés à souhait,

À qui mieux mieux, on piaille dans les haies

Sur la voûte azurée, les amandiers en fleurs

Écrivent leurs messages d’espoir, avec candeur.






Photos (Sète) et texte Christian Bailly

Tous droits réservés

03/03/2021


mercredi 3 mars 2021

Sur un air de Gainsbourg

Serge Gainsbourg par Alex

 

Sur un air de Gainsbarre,

Il lui pose un rencard.

Quelques regards plus tard,

Étalée sur son plumard,

Elle lui allume son pétard.

 

Sur un air de Gainsbourg,

Sans plus de discours,

Ses mains parcourent

De son désir, les faubourgs,

Découvrent ses atours.

 

Sur un air de Gainsbarre,

Elle hisse son étendard

De vieux hussard vicelard.

Sans rien laisser au hasard,

Avide, elle se l'accapare.

 

Sur un air de Gainsbourg,

Des délices de l'Amour,

Son corps, il laboure.

Elle n’a plus de recours,

Elle appelle au secours.

 

Sur un air de Gainsbarre,

Ils excellent dans l'art.

L'incendie se déclare.

Elle prend son panard, 

Il devient son gaillard.

 

Sur un air de Gainsbourg,

Heureux, ils vécurent l’amour

Sur un air de Gainsbarre,

Ils eurent beaucoup de p’tits moutards

 

Serge Gainsbourg
par Messina Salvatore Tony Me. S

Christian Bailly
Tous droits réservés

02/03/2021