samedi 1 septembre 2018

Réalité

Illustrations: Photos Christian Bailly



Bercé par le chant 
Des flots argentés, 
J’oublie la réalité 
D’un présent décevant. 

De l’horizon, à l’infini, 
Je puise l’inspiration 
De mes mornes illusions. 
Mon âme se languit. 

Je nourris le fol espoir 
De voir un monde 
Ou la haine moribonde 
Finirait à l’abattoir. 

De son flux, immuable, 
Notre vénérée mère 
Efface les pas éphémères 
D’un mortel incurable. 

Je réalise ma petitesse, 
Je vénère sa grandeur. 
J’admire la candeur 
De son éternelle jeunesse. 






Que suis-je pour elle ? 
Un piètre grain de sable 
À qui le temps implacable 
Cherchera un jour querelle ? 

En réalité, peu lui importe, 
Mes poétiques errances, 
Mes mièvres espérances… 
Que le vent m’emporte ! 

La vérité est là, devant moi, 
Nue, impudique et effrontée. 
Le temps m’est compté, 
Sur nous, il impose sa loi. 

Dans son lit tumultueux, 
Je m’enfonce lentement. 
J’en extrais résolument, 
De quoi redevenir radieux. 

Bercé par le chant 
Des flots argentés, 
J’oublie la réalité 
D’un présent décevant. 




Texte et photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
01/09/2018