mardi 28 juin 2022

Partage

Comme tous les ans, avant l'épidémie de Covid, la Colombe de Gigean et ses collaborateurs organisent une soirée récréative avec un petit spectacle tenu par les résidents. Une belle occasion de tous nous retrouver pour un moment festif et amical.
Cette année, le thème sera l'arbre de vie sur lequel on trouvera le Bonheur, l'Amour, l'Amitié, la Sérénité, le Partage , La Paix ,la Santé et la Liberté … Les animateurs m'ont demandé d'illustrer d'un poème "le Partage"…
Vous en avez ici la primeur…

Je dédie ce poème à tous ces résidents qui sont tous "notre famille" ainsi qu'à l'ensemble du personnel qui se fait un devoir de mettre un peu d'humanité et de bienveillance dans leur vie de chaque jour. 


Du net

Avec toi Maman,

J'ai partagé ton monde secret,

La chaleur de tes entrailles,

Puis mon tout premier souffle,

Mes premiers pleurs dans la nuit,

Mes sourires radieux du matin,

Et tous ceux qui ont suivi.

J'ai partagé mes peines, mes joies,

Mes petits bobos de cœur,  

Jusqu'à ce jour…

Et tous les autres à venir…

Nous partagerons encore et encore,

L'Amour…

 

 

Avec toi Papa

J'ai partagé mes premiers pas,

Mes éclats de rires et mes larmes,

Mes jeux, mes aventures d'enfant,

Mes interrogations d'adolescent,

Mes projets, mes secrets d'hommes.

J'ai partagé mes rêves d'avenir,

Mes déboires et mes réussites,

Jusqu'à ce jour…

Et tous les autres à venir…

Nous partagerons encore et encore,

L'Amour…

 

Avec toi mon ami,

J'ai partagé ma jeunesse,

Nos devoirs et l'école buissonnière,

Nos fêtes, nos légèretés, nos folies,

Nos insouciances, nos angoisses,

Nos expériences amoureuses,

Et nos déconvenues sentimentales.

J'ai partagé mes espérances,

Mes inquiétudes et mes certitudes,

Jusqu'à ce jour…

Et tous les autres à venir…

Nous partagerons encore et encore,

L'Amitié…

 

Avec toi mon amour,

J'ai partagé tout de moi,

Mon cœur, mon corps et mon âme,

J'ai partagé l'infini de ma passion,

La délicatesse de mes effusions,

La profondeur de mes sentiments,

Et la sincérité de mon attachement.

Nous avons partagé désirs et plaisirs,

Les liesses de notre jeunesse

Qui scellent nos épousailles,

Jusqu'à ce jour…

Et tous les autres à venir…

Nous partagerons encore et encore,

L'Amour…

 

Avec toi Ma Mie,

J'ai partagé mes jours et mes nuits,

Mes bonheurs d'être à tes côtés,

Et de voir grandir nos enfants.

Nos peines et les vilenies de la vie,

Mon destin et son curieux chemin,

Et maintenant les griffes du temps.

Il nous reste à partager nos vieux jours

Dans la sérénité de notre tendresse.

Ils s'égrainent tout doucement,

Mais peu nous importe…

Car tous les jours à venir…

Nous partagerons encore et encore,

L'Amour…

 

Avec vous, mes amis,

J'ai partagé ce long voyage,

Sur cette pauvre terre meurtrie

Par les hommes sans foi ni loi.

J'ai partagé de ce monde les désillusions,

Et aussi ses promesses d'avenir radieux.

J'ai partagé sa beauté, sa créativité,

Et tous ses miracles qui nous ravissent.

Je les contemple avec des yeux d'enfant.

Un jour, le poète devra lui dire au revoir,

Mais peu m'importe…

Car tous les jours à venir…

Nous partagerons encore et encore,

Nos espoirs de paix et de liberté…

Et la poésie du monde…


Christian Bailly

Tous droits réservés 

28/06/2022

samedi 25 juin 2022

Tramontane





La tramontane a fait fuir les plagistes,
Mais pas le poète…
Je profite de la bonne aubaine sur la piste,
De ton infini...
De ton calme seulement balayé par le vent,
Qui s'affole,
De tous tes longs discours passionnants,
Que tu susurres.


Pour me conquérir, tu as pris ta couleur,
Émeraude…
Celle qui, à mes yeux de pauvre rimailleur,
Te fait précieuse.


La tramontane souffle, en rafales infernales,
Sa colère,
Et toi, tu restes imperturbable et amicale,
Malgré tout.
Elle te rend quelques grains de sable dorés,
Indisciplinés.
Volés à la dune devenue bien trop anémiée,
Par tes colères.
Je les vois courir sur leurs frères trop lourds,
Immobilisés,
Finir sur tes lèvres qui léchouillent sans amour,
Le sable humide...


Aujourd'hui, timidement, tu caresses le rivage,
Esseulée…
Je baigne mon regard toujours plus émerveillé,
Dans tes flots.
À peine moutonneux, inexplicablement apaisés,
Et silencieux.


Si l'enfer existe réellement sur terre, c'est vérifié,
Bien des fois,
Ce jour, tu me fais grâce de connaître la sérénité,
Du paradis.
Mon cœur, lui, ignore la douleur de la rancœur,
Et de la haine.
Je ne le conteste pas, je sais bien mon bonheur,
D'être ici…
Quand tant de malheurs, créés par les hommes,
Querelleurs,
Pleuvent sur les têtes innocentes des enfants
Et de leurs mères…


Non, je ne boude certes pas cette chance inouïe,
Je le dis !
Je la savoure pleinement, même si au fond de moi,
J'ai honte…
D'être heureux.



Christian Bailly
Tous droits réservés 
9 juin 2022

jeudi 16 juin 2022

Escale Poétique à Sète

 Voilà, c'est fait, notre projet en commun, à Michel Dumergue et moi-même, est abouti. Vous pourrez trouver à partir de demain notre recueil de photos et de poésies sur Sète, "Escale poétique à Sète", à la Librairie "l'échappée Belle", 7 rue Gambetta. 

Voici le lien avec la librairie, par mail: libechappeebelle@aol.com
ou par téléphone au 04 67 43 64 54.
Il ne peuvent pas le rentrer sur le site des libraires car c'est de l'autoédition...

* La papeterie Paul Valéry - 12 Rue Paul Valéry, 34200 -




Sinon, vous pouvez vous adresser à moi, sur Sète, j'assure la livraison ;-) ;-)
Mon tel 0683279353
christian.bailly77@gmail.com
Par messenger

La plume trempée dans le sable et la boite à images.
Je m'en souviens comme si c'était hier, la première fois que je l'ai vue dans sa lumière occitane, Sète, ma jolie, les pieds dans l'eau, Saint-Clair auréolé de soleil…
Dans l'instant, je me suis laissé séduire…
Elle m'en a mis plein les yeux…
Je l'ai embrassée de mon regard langoureux…
Je l'ai parcourue de mon pas alerte, heureux de découvrir cette perle languedocienne…
J'ai couru tous ses quais bordés d'esquifs, de canots en tous genres, de barques latines.
J'ai traversé, de long en large, la vieille ville, les papilles excitées par les senteurs de la macaronade et de la tielle.
J'ai rêvé de pêche miraculeuse devant les chalutiers ventrus survolés par des gabians chamailleurs…
Sur le Môle, arrivé au pied du phare Saint-Louis, je suis redevenu un enfant, la tête dans les étoiles…
J'écarquillais mes yeux devant la Grande Bleue dont les flots apaisés léchaient la jetée…
Ce n'était que scintillement…
Déjà, mes pas me portaient vers le Cimetière Marin, le Quartier Haut, pour finir au sommet du Mont St Clair d’où j'embrassais la ville alanguie sous le soleil, et le bassin de Thau.
Des Pierres Blanches, je découvrais le Lido, et son ruban de sable fin que bientôt mes pas se promettaient de fouler…
Les heures passaient… Et plus les heures passaient, et plus je me disais que cette ville deviendrait un jour mon port d'attache…
Oui, à un de ses anneaux, j'y accrocherais mon cœur pour ne jamais en repartir…





Depuis ce jour-là, mes cheveux ont pris le reflet des âges…
J'y suis revenu pour m'en imprégner un peu plus à chaque fois…
Un beau jour, j'y ai perdu ma boussole, du coup, je suis resté, comme je me l'étais promis dès la première fois…
Alors, j'ai trempé ma plume dans le sable mouillé pour chanter cette belle cité de Sète !
Dans ses murs, j'ai croisé d'autres amoureux transis, artistes, peintres, photographes…
Jusqu'à ce que je rencontre Michel Dumergue, un fameux chasseur d'images qui a passé sa vie à courir le monde derrière les sportifs
Il rêvait de se poser enfin, de prendre son temps, de pouvoir choisir les sujets de ses chasses aux images…
C'est ici, dans le bassin de Thau qu'il a arrêté sa course, mais sans poser sa boite à images…
Il en fait aujourd'hui son art de vivre de retraité…
Séparément, nous avons travaillé notre passion pour ce lieu unique, mais c'est ensemble que nous avons voulu la partager avec des mots et des images choisies…
Alors, nous vous disons…
Bon voyage au pays de Sète, perle occitane aux reflets singuliers…

Bonne lecture à tous

Christian Bailly – Michel Dumergue 




samedi 11 juin 2022

Galopin



Au milieu de ma nature, coulait un ruisseau,

Où en été, je me lavais de mes peines d'enfants.

Là, déjà, j'aimais oublier le temps qui se languissait,

J'étais chez moi, dans mon monde, sans les hommes...


Gaston Laborde


Au milieu des iris, des joncs, sous les saules pleureurs,

Je cachais ma différence et mes questionnements.

Dans l'eau claire et sauvageonne, je pansais mes plaies.

Le soleil semait sur les flots des rivières de diamants.



Je les ramassais dans mes petites mains innocentes.

Elles s'enfuyaient au fil de l'eau entre mes doigts,

En gouttelettes indomptables et étincelantes.

Elles étaient toute ma fortune et j'étais heureux.



Un concert de sauterelles, de grenouilles amoureuses

De fauvettes et d'alouettes, et de merles chanteurs,

Accompagnait mes jeux d'eau ou bien mes rêveries.

Volage, je pourchassais les têtards ou les papillons.



Je m'allongeais sur un lit douillet de boutons d'or,

Sous le dais de verdure généreuse de sa fraîcheur,

Et déjà, là, je refaisais le monde à ma convenance,

Dépourvu de ses sempiternelles malveillances.

Auguste Renoir


Je m'envolais sur les ailes des libellules arc-en-ciel,

Pour des pays imaginaires et lointains où j'étais roi.

Un roi dépouillé de sa fortune, mais riche de ce monde

Qui vivait à mes pieds, et m'entourait de bienveillance.



Le lavoir, abandonné par les lavandières cancanières,

Devenait mon château et par sa large toiture céleste,

Des couples de colombes venaient se désaltérer.

Là, je ne risquais que les assauts du temps présent.


Sur le retour…

Je n'avais qu'à tendre la main au-dessus des murs,

Pour cueillir des fruits de saison, parfois à peine mûrs.

Leur amertume me faisait grimacer la plupart du temps.

Obstiné, pourtant, j'y revenais, et je mordais à pleine dent.

Guyot M


Je courais notre modeste village, les bois, les champs,

J'arpentais mon royaume en long, en large et en travers.

Ces frontières étaient au bout ma fatigue ou de ma faim.

Chênes, aulnes ou peupliers en étaient les douaniers.


Ni montre, ni portable, seulement le soleil dans le ciel,

Pour nous dire toutes ces heures passées à gambader.

Un peu avant le dîner, la cloche maison de mon aïeul

Raisonnait jusqu'au bout de notre village sans clocher.

Louis Le Nain


Ce n'était pas pour les vêpres, il était bel et bien athée.

Il me restait un quart d'heure pour être à pied d'œuvre,

Me faire tout propre, présentable, et mettre la table.

Été comme hiver, l'heure, c'était l'heure, à sept heures !



Je revenais souvent avec un bouquet de fleurs sauvages

Pour ma grand-mère qui me donnait tant d'amour…

Plus question de jouer, de folâtrer ou de rêvasser,

Au pied de la porte, je déposais ma couronne de galopin...

Lionel Boucher


Là, finissait mon règne…

Jusqu'à ma prochaine escapade…


Christian Bailly
Tous droits réservés 
11/06/2022

jeudi 2 juin 2022

Le choix



De toutes ces années si vite passées,

Je garde d'impérissables souvenirs,

De mes jouvencelles, les sourires,

De mes intimes, les douces pensées.



De toutes ces années bien remplies,

Je préserve ma mémoire des remords,

De tous mes pleurs, de la vie, les mors,

Pour ne garder que le chemin accompli.


Van Gogh

Pour ces années désormais révolues,

Point de faux regrets, de larmes à sécher,

D'amères repentances pour mes pêchés,

Mais le goût de miel d'une vie conclue.



De tourner enfin une page, le temps est venu,

Sans fermer le livre d'un roman inachevé.

D'une délivrance inespérée, j'ai accouché,

Dans la douleur du martyre, de l'amour ambigu.


Pierre Paul Rubens


Pour ces années qui me seront accordées

Sans plus attendre, simplement prendre

Ce à quoi je peux prétendre, sans vendre

Au diable, pour l'éternité, mon âme de damné.



Pour ces années à venir, me voilà décidé

À vivre selon mon idée, dans ma réalité,

À sincèrement assumer ce pourquoi je suis né,

Accepter ma vérité dans la dignité et la fierté,



Ne plus vivre dans l'ombre, dissimulé,

M'envoler pour d'autres contrées d'amour

Et de félicité, sans frayeur, sans détour.

Profiter au grand jour de ma destinée…


Van Gogh



Christian Bailly
Tous droits réservés
30/03/2011