dimanche 25 septembre 2022

Oubli




Alors que la brise m'enveloppe de tendresse,

Dans la tiédeur de cet après-midi automnale,

Mon âme, elle, oublie mon enveloppe charnelle,

Pour s'envoler, larguer les amarres, prendre le large.


Elle effleure, de son aile, les flots à peine agités,

Poussée par un vent irrésistible de liberté.


C'est là, dans cet infini, où tout a commencé,

Qu'elle veut oublier la réalité des hommes,

Pour retrouver l'innocence de la création,

Loin des fracas et des mouvances haineuses.


Voler…

Oui, voler… 

Voler...

Jusqu'à se laisser aveugler par un couchant,

Aux fééries chatoyantes et apocalyptiques.


Là, sur le sable, ne restera qu'une chair inerte,

Que la terre aura vite oubliée...


Photo et texte: Christian Bailly

Tous droits réservés 

25/09/2022

vendredi 23 septembre 2022

Carrelets

    Photos : Christian Bailly -  Carrelets - Port de Barques (Charente Maritime)




Comme de gigantesques araignées dégingandées,

Sur les sables mouvants, elles sont plantées,

À l'affût, au son des clapotis, sans bouger,

Elles attendent, là, patiemment, sans broncher.

Elles attendent qu'advienne la marée.


Ainsi, la mer généreuse et nourricière, à leurs pieds,

Sera pour quelques heures, leur garde-manger.

Elles piégeront dans leurs filets tissés au carré,

Les proies innocentes dont elles vont se délecter,

Au calme revenu, le soir, à la veillée.


À marée basse, vers l'horizon embrasé,

Alors, se dessineront leurs ombres étirées

Sur le rivage envasé…

Et les hommes pour un moment rassasiés,

Pourront sombrer

Dans les bras de Morphée…

























Texte et Photos Christian Bailly

Tous droits réservés

23/09/2022

 

mercredi 14 septembre 2022

Génocide



Ils ont traversé les âges,

De la terre, ils ont connu les orages,

Et des hommes, aujourd'hui, les outrages.

Ils ont traversé nos vies,

Mais dans l'élan de leur jeunesse,

Ou à l'automne de leur vieillesse,

Dans la dignité, avec sagesse,

Pourtant, ils tombent sans combattre,

Ils meurent sans se débattre,

En silence, sans nous rebattre,

De la grandeur de leurs existences,

De la richesse de leurs expériences,

Ni de leurs morts, l'indécence.




Les années ont fait d'eux des demi-dieux,

Par l'homme, pourtant, voués au feu,

Ou à son ingéniosité machiavélique, au mieux.

Ils ont grandi au sein d'un monde primitif,

Dans leur existentialisme méditatif,

Pour être, par un primate vindicatif,

Sans respect, lacérés, amputés.

Dans l'indifférence, ils vont agoniser,

À même l'humus qui les a engendrés.




Détrônés en toute impunité,

Décapités de la tête au pied,

Proies abandonnées à la cupidité,

Persécutés au-delà des frontières,

Pour servir les valeurs boursières,

Ils sont sacrifiés sans oraison ni prière.




Et quand par bonheur, ils sont épargnés,

Par je ne sais quel miracle inespéré,

C'est par le feu, qu'ils sont immolés.

Victimes de la négligence, ou de la folie,

Sur l'autel satanique de la perfidie,

Dans d'incontrôlables et démesurés incendies.




Au crépuscule de l'humanité, il me reste à espérer,

Avant d'entendre le glas du jugement dernier,

De voir l'épilogue de cet holocauste démesuré.

Compagnons de mes longues flâneries,

Je rends les honneurs à votre fratrie,

Je vous demande grâce pour notre félonie.




Depuis ma plus petite enfance,

J'ai toujours su instinctivement votre importance,

Pour assurer à l'homme, la survie, sa subsistance.

Aujourd'hui, dans nos villes saturées et surchauffées,

Nous comprenons enfin nos erreurs du passé.

Grâce aux citoyens éclairés, les choses peuvent changer,

Même si des décideurs irresponsables et irréductibles,

Continuent à être sourds, à faire de vous leurs cibles,

À préférer l'austérité du béton, et à rester inflexibles.



Notre devenir est désormais dans vos mains,

Vous êtes la promesse de nos meilleurs lendemains, 

Sinon d'Hélios, nous connaîtrons la loi d'airain.




Déjà, votre vérité éclate à la face du monde,

Comme une vague irrésistible et profonde.

Fasse que les hommes devenus sensés y répondent…


Avant la fin de ce monde en perdition…



   Texte et photos :  Christian Bailly
Tous droits réservés
14/09/2022

mercredi 7 septembre 2022

Citadelle de Brouage


Elle surgit des marais Charentais

Comme elle surgit du passé…

Une étoile de pierre enchâssée

Au beau milieu des prés-salés…  

 


Là,


Pour l'amour d'une tête couronnée,


Une princesse s'est sacrifiée.


Sur l'autel de la diplomatie,


Y a laissé une partie de sa vie,


Marie Mancini 1639-1715 par Jacob Ferdinand Voet 

 

Ce Roy rayonnerait sur la France,

Du soleil, il avait la suffisance.

Sur l'Europe, s'étendrait l'influence

De son goût pour la magnificence.


Louis XIV 1658 par Pierre Mignard

 

D'un grand prélat devenu cardinal,

Elle était la nièce, mais point royale.

Pour lui, elle versa fontaine de larmes,

Quand il faillit perdre sa vie, son âme.


Cardinal_Mazarin - Pierre Mignard

 

Au-delà de la beauté de son esprit,

Le jeune roi d'elle, s'était épris.

De ses amours, elle était la première

Elle paya le prix derrière les pierres.

 

Si l'amour guidait leurs pas hésitants,

La politique en décida bien autrement.

Pour lui, en berne, fut son existence,

Au milieu des marais, loin de l'opulence.

C'est là, avant de rejoindre la cour,

Que prendrait fin, leur impossible amour.

Son destin de roi divin était tout tracé,

Au prix d'une vie, par l'amour dévastée.

 

Longtemps, sur la courtine, elle errerait…

Jamais plus, ils ne se reverraient…

De sa vie, il avait fait un désastre,

Quand lui brillerait comme un astre.

 

(Amour de Marie Mancini et de Louis XIV) 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mancini




Texte et photos Citadelle de Brouage : Christian Bailly

Tous droits réservés

07/09/2022