mardi 28 septembre 2021

Astral

Illustration:    Photo d'art par Michel Richard
                        https://www.facebook.com/michel.richard.315
                        www.michel-richard.com




Nue sur le velours vermeil,
À voir ta peau opalescente,
Je m'émeus, je m'émerveille,
De ta magnificence insolente.

Tu es mon astre au levant,
Inondant ma mortelle réalité,
D'un désir brut et palpitant,
De vivre pour toi, une éternité.

Lueur astrale de mes matins
Frileux de pauvre mortel,
Tu effleures mon sexe mutin
Élevé au pied de ton autel.

Tes attouchements célestes,
Honorent mes faiblesses,
Mes appétences manifestes
Disposées à des prouesses.

De nos ardeurs partagées,
L'aurore flamboyante jalouse
Le profane mêlé au sacré,
Où nos âmes s'épousent.

Tu es mon astre au couchant,
Inondant ma mortelle réalité,
D'un désir transcendant
De vivre en toi pour l'éternité.

Christian Bailly
Tous droits réservés
04/0/2021

Cuir et dentelle

Illustration:    Photo d'art par Michel Richard
                        https://www.facebook.com/michel.richard.315
                        www.michel-richard.com



Sous le cuir noir et la dentelle,
Une peau de velours,
Une tigresse en amour.
Elle dissimule ses rêves de demoiselle.

Sous les baisers et les caresses,
Une peau de satin,
Tantôt ange ou catin.
Elle aime bien dominer la diablesse.

Elle fait de moi son fidèle esclave,
Sur les draps de soie,
Je suis devenu sa proie.
De sa tyrannie, j'espère les entraves.

Sur moi, elle exerce sa souveraineté
Morsures ou baisers
Douceur ou cruauté
Pour cette lionne, je me suis damné.

Sous la dentelle et le cuir noir,
La douceur ou la douleur,
Sources de mon bonheur.
Un amour diabolique, sur le fil du rasoir.

Christian Bailly
Tous droits réservés 
28/09/2021

Reine de Saba

Illustration: Photo d'art par Michel Richard 
                    https://www.facebook.com/michel.richard.315 
                    www.michel-richard.com


Ses mains effleuraient son corps,

De ses désirs ardents, il était l’amphore.

Elle espérait de sublimes extases,

Impatiente que son amant l’embrase.

 

Aux ivresses de ses profondeurs,

Elle devait ses intimes bonheurs,

Elle rêvait pleinement lui appartenir,

Lui confierez son destin, le devenir.

 

Sous son mont de Vénus, un volcan.

Elle le croyait éteint depuis longtemps.

Il s’était réveillé sous les doigts talentueux

De cet homme au regard langoureux.

 

Elle était sa reine des mille et une nuits.

De l’amour fou, il lui révéla les fééries.

Elle n’avait que son corps de déesse

À lui offrir, pour uniques richesses.

 

Il l’avait couverte d’or et de baisers,

De perles et de caresses empressées,

Il avait fait d’elle sa reine de Saba,

En une seule nuit de sulfureux ébats.

 

Christian Bailly

Tous droits réservés 

25/09/2021

vendredi 24 septembre 2021

Au pied de son arbre

     Illustrations : Création des pensionnaires de l'Ehpad Korian de Gigean


Le 21 septembre, dans le contexte de la journée mondiale de la maladie d’Azheimer, Gaëlle, la psychiatre de l’Ehpad Korian de Gigean organisait une conférence sur les bienfaits de l’art. 

A cette occasion les pensionnaires ont été invités à une activité peinture et collage. 

Pour ma part Gaëlle m’a demandé si je voulais bien participer en lisant quelques poèmes. Le thème de cette après midi était « Au pied de mon arbre »… 

Je me suis mis à ma plume pour composer tout spécialement ce texte que je vous confie aujourd’hui.




Au pied de son arbre

Le poète écrivait au pied de son arbre,
Ce qui ne serait jamais gravé dans le marbre.
Il rêvait d'un monde parfait, fait d'amour éternel,
De paix, tout comme ses rêves sempiternels,

L'arbre se penchait pour lire ses messages.
Lui que l'on disait immortel, le vieux sage,
Il avait vu bien des guerres et des révolutions,
Sans que les hommes ne trouvent de solutions.

Il avait vu, les absurdes abattages, les incendies,
Des hommes barbares, toutes leurs ignominies.
Il tremblait d'entendre la cruelle tronçonneuse,
De ses frères malchanceux, la moissonneuse.

Il ne se faisait plus de grandes illusions,
Il voyait venir de sa vie la funeste conclusion.
Il faudrait bien un jour laisser à la jeunesse,
Sa place, abandonner son droit d'aînesse.


Au pied de son arbre, se disputaient les taillis,
Impatients de voir le soleil qui donne la vie.
L'ombre de l'illustre freinait leur croissance,
Les maintenait dans leur piètre adolescence.

Inconscients, ils attendaient des homme la venue,
Intimement, d’eux, ils n’espéraient point de retenue,
Et voir sous peu disparaître ce frère séculaire.
Son tronc élancé promettait de bonnes affaires

C'était bien mal présumer des hommes, en vérité.
Bientôt, l’humble poète connu la grande renommée,
On le vénéra jusqu'à ce qu'il fût sous le marbre.
Il repose près de son vieil ami, au pied de son arbre.

Depuis, les années ont passé…

Au pied de son arbre, le poète, a sombré dans l’oubli
Mais le vieux chêne, lui, qui doit sa vie à la poésie
Continue d’offrir généreusement aux passants
Sa fraîcheur revigorante, sous son ombrage apaisant.





Christian Bailly
Tous droits réservés
21/09/2021

jeudi 23 septembre 2021

A Derek




À Derek



Mon âme porte le deuil,
Vêtue du voile sombre du souvenir pour un ami disparu.
À mon viel ami, mes respects...
Un ami au cœur noble et bienveillant,
Un des derniers héros de la grande guerre,
Un valeureux soldat venu sauver notre liberté,
Un mari délicat et prévenant pour sa femme,
Un père aimant et obligeant pour ses enfants,
Un homme dont je suis fier d'avoir traversé le destin.

Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Notre amitié, elle s'était affranchie de toutes ces années
Qui nous séparaient et nous réunissaient à la fois.
Alors que rien ne pouvait présager de notre rencontre,
Nous avons eu cette chance extraordinaire, ce bonheur
De connaître, de nos deux destins, ces instants privilégiés,
Ce fut un réel honneur pour moi.

Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Notre toute première rencontre, nos doutes
Les balbutiement d’une amitié qui se cristallisa
Au fil des ans, à chacune de nos retrouvailles.
Au cours de nos soirées, nos rires, nos enfantillages,
Nos longues conversations, sur la vie, le monde,
Oublieux des barrières de la langue,
Des divergences politiques de nos pays
Les hommes savent faire ce que les états ne savent pas.

Grâce à l’amour, grâce à l’amitié…
Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Tu nous as fait découvrir la campagne du Yorkshire,
Si belle, encore un peu sauvage, tellement romantique.
J’y ai laissé une partie de mon cœur et de mon âme.
Une terre accueillante, elle respire la générosité.

Je revois ses rivières, ses collines, ses vallées,
Elles font les Yorkshire Dales que j’aime tant.
Je revois ses prairies bordées de murs sans âge,
Au pied desquels poussent les jonquilles,
Derrière lesquels paissent les swaledals,
Je revois ses abbayes grandioses et mystérieuses,
Tous ces paysages fascinent encore mon esprit poète.


Derek, mon ami, je n'oublierai jamais
Nos "parties" au "Bay Horse", devant de savoureuses lagers
Tu m'avais appris à les savourer, à découvrir les meilleures.
Nous oubliions les années, les tourments de la vie.
Mes papilles se souviennent aussi de ton curry,
Mais aussi de ton délicieux breakfast, ses œufs brouillés,
Son bacon ; tu te levais de bon matin pour notre plaisir.

En ce jour, que je n’aurais point voulu voir poindre,
Images après images, les souvenirs me submergent.
J’aurais voulu être près de toi, le verre à la main,
Pour te saluer, te remercier d’avoir été là, dans ma vie.
Mon ami… Mon viel ami, sans toi mon cœur est chagrin

Avec mes plus belles amitiés,

Paix à ton âme !




Derek

 



My soul is mourning
Dressed in the dark veil of remembrance for a missing friend
To my old friend, my respects...
A friend with a noble and benevolent heart
One of the last heroes of the great war
A brave soldier who came to save our freedom.
A delicate and considerate husband for his wife
A loving and helpful father to his children
A man whose fate I am proud to have crossed.

Derek, my friend, I will never ever forget
Our friendship, it had broken free from all these years
Who separated us and brought us together at the same time.
While nothing could predict our meeting,
We had this extraordinary luck, this happiness
To know, of our two destinies, these shared moments,
It was a real honor for me.

Derek, my friend, I will never ever forget
Our very first meeting, our doubts
The stammering of a friendship that crystallized
Over the years, at each of our reunions.
During our evenings, our laughter, our childishness,
Our long conversations, about life, the world,
Forgetting language barriers,
Political differences in our countries
Men know how to do what states don't know.
Thanks to love, thanks to friendship ...

Derek, my friend, I will never ever forget
You made us discover the Yorkshire countryside, 
So beautiful, still a little wild, so romantic.
I left part of my heart and soul there.
A welcoming land, it exudes generosity.
I see again its rivers, its hills, its valleys,
They make the Yorkshire Dales that I love so much.
I see again its meadows bordered by ageless walls,
At the foot of which the daffodils grow,
Behind which the swaledals graze,
I see again its grandiose and mysterious abbeys,
All these landscapes still fascinate my poet spirit.

Derek, my friend, I will never ever forget
Our "parties" at the "Bay Horse", in front of tasty lagers
You taught me to savor them, to discover the best.
We forgot the years, the torments of life.
My taste buds also remember your curry,
But also your tasty breakfast, its scrambled eggs,
Its bacon; you got up early in the morning for our pleasure.

On this day, which I would not have liked to see dawning,
Images after images, memories overwhelm me.
I would have liked to be near you, glass in hand,
To say hello, to thank you for being there in my life.
My friend ... My old friend, without you my heart is sorrow

With my best regards,

Peace to your soul !


Christian Bailly
Tous droits réservés
19/09/2021

lundi 13 septembre 2021

Gabian

 

 


Quand moi, le gabian, je m’invite

À votre table pour faire la fête,

Je suis un vrai pique-assiette,

Et j’y fais, au plus vite, mon gîte.


 

Pain, viande, poisson et frites,

Ce n’est pas l’heure de la diète.

Je n’en laisse pas une miette !

J’assume ma vie de parasite.


 


Gourmand, voleur et vorace,

À ma race, je fais honneur.

Pas question de faire une fleur,

Je ne laisse point ma place.


 


Et si toutefois, il faut batailler,

Hé bien bataillons, que diable !

La vie n’est pas une fable,

Pour survivre, il faut grailler.


 


Mendier au cul des chalutiers,

Avec ses frères et ses pairs,

N’est pas une mince affaire,

Ne remplit pas toujours le gosier.


 

La vie de pilleur est plus facile,

Les hommes sont gâcheurs.

Et ce n’est pas une gageure !

Pas besoin de partir en exil.




D’un seul coup d’œil, des toits,

Ça nous tombe tout cuit du ciel.

Hé oui, pour nous, c’est du miel,

Pas besoin de faire d’exploits.

 


Parfois, on nous dit très cruels,

Nous ne refusons pas un pigeon,

Même malade ou maigrichon,

Mais ça fait partie de notre rituel.


 

Enfin, je vous le dis d’emblée,

Que deviendrait le ciel de Sète

Sans les gabians ni les mouettes,  

Sans notre gouaille renommée ?

 

 Morbleu ! 

On est gabian, ou on ne l’est pas !





Photos (Sète)et texte Christian Bailly

Tous droits réservés

13/09/2021