vendredi 25 août 2023

Feuille morte

Au gré du vent,

Au gré de temps…

 

Sur l'onde,

Une feuille morte

Vagabonde

Sans escorte

Vers un nouveau monde…

 

Mais son dessein avorte,

Et bientôt l'onde,

Implacable, l'emporte

Sans qu'elle ne gronde,

Pour rejoindre la cohorte

Des âmes moribondes…

 

Les flots innocents

Continuent leur danse.

Sur la plage, inconscients,

Les touristes, sans arrogance,

Comme des adolescents,

Vivent leur chance…

 

Texte et photos Christian Bailly

Tous droits réservés

25/08/2023

mardi 22 août 2023

Aube impudique







 


Au travers des persiennes, l'aube se hasarde,

À son approche, la nuit se fait fuyarde.

Dans notre chambre, elle dépose son voile,

Sur l'ombre pâlissante, elle tisse sa toile.

Albert Marquet - Persiennes vertes

 

Sur ton corps endormi, perclus de tes rêves,

De la nuit, elle prend discrètement la relève.

Habile, elle dépose un trait de lumière

Sur tes courbes, et dessine ton joli derrière.

Femme nue allongée, de dos - Van Gogh

 

Elle se joue du rebondi excitant de tes fesses,

Qui attirent irrésistiblement mes caresses.

Puis remonte au creux délicat de l'aine,

Vers ton dos alangui, mon regard, elle entraîne.

Nu couché vu de dos - Pierre-Auguste Renoir

 

Je retiens mon souffle, devant ce spectacle, 

À te voir ainsi, de la nature, j'admire le miracle

Et je n'ose troubler cet instant magique,

Source de mes appétits amoureux et impudiques.


Christian Bailly

Tous droits réservés

22/08/2023

lundi 21 août 2023

La Saint-Louis, au Cadre Royal




Après la grande parade au travers de la ville en fête,

C'est sur l'air de "La Louise" qui fait tourner la tête

Valser les barques sur le Cadre Royal renommé,

Et le "Salut des jouteurs", que tout peut commencer.

 

Dans les gradins pavoisés, la foule fiévreuse s'agite.

Sur une barque en retrait, un goéland narquois s'invite.

Aux rames, de solides gaillards, aux muscles saillants,

S'apprêtent à lancer les barques chargées de concurrents.

 

Aux sons joyeux et frivoles du hautbois et du tambourin,

Perchés sur leur tintaine, au-dessus du grand bain,

Les chevaliers, tout de blanc vêtus, de loin, se toisent,

Se saluent, respectueux des habitudes courtoises.

 

Nos gaillards se plantent fermement sur leurs cuisses.

Les muscles se gonflent, les épaules s'affermissent.

Sur les traverses, en couple, chacun est à sa place,

Les barques s'élancent pour la première passe.


Alors que retentit "la Charge" sétoise et héroïque,

Consciencieusement, les barreurs restent stoïques.

Déjà, les lances se lèvent pour le choc frontal et viril.

Les épaules s'avancent pendant que les barques filent.

 

Sur les quais pris d'assaut, la foule houleuse s'amasse.

Les barques se frôlent pour un corps-à-corps fugace.

Les mains, les bras, les fesses, les reins se durcissent,

De la victoire, tout de leurs corps devient complice.

 

Les jouteurs se cambrent, la pointe mord le pavois,

En plus de leur force, ils y mettent tout leur poids.

Mais le poignet glisse sur la lance, sous la pression,

Le vaincu déjà s'envole pour un ultime plongeon.


Sur sa tintaine, le vainqueur, fièrement, se dresse.

Tous réunis, les amis, les familles, lui adressent

Les applaudissements qu'il mérite, avec ferveur.

Dans les gradins, les assentiments des connaisseurs.


La lance et le pavois au vent pour un ultime salut,

Il peut céder de bonne grâce sa place au prochain élu.

Les lourdes barques s'éloignent pour une volte-face,

Déjà, chacune se prépare pour la prochaine passe.



Là, dans cette arène nautique, le peuple Sétois vibre.

Le cadre royal et les joutes en sont l'intime fibre.

Tout au long de ces journées sacrées de la Saint-Louis

Une multitude de chevaliers de tous âges se défient.

 

Qui pour une belle et jeune fille aux cheveux dorés,

Qui pour un instant de gloire, et passer à la postérité.

De ces combats homériques naissent des demi-dieux

Honorés par tout un public passionné et chaleureux.


Christian Bailly 

    Tous droits réservés/

04/03/2023

Confiture




Sentez-vous le parfum du soleil du sud,

Entrer subrepticement dans votre maison ?

Et l'odeur caramélisée de vos souvenirs d'enfance

Chez votre grand-mère, au cœur bienveillant ?

Vous souvenez-vous de vos yeux gourmands

Devant le frémissement de la confiture en train de mijoter ?

Tout un poème…

Ses senteurs d'été chez nos aïeux,

Quand ils prenaient le temps

De nous concocter tous ces petits pots

Qui nous aideraient à passer l'hiver, en pensant à eux...

Ils contenaient, en plus, de la saveur du fruit,

Tout le sucre de leur amour, sous le couvercle.

Il s'en échappait, alors, le matin, au petit-déjeuner,

Avant de se voir tartiné copieusement sur une tranche de pain…

Imaginez ! Imaginez !

Fermez les yeux !

Imaginez, tout cet amour en train de mijoter,

Sous leur regard tendre et affectueux,

Et les souvenirs qui vous en restent…


Version audio


Chritian Bailly
Tous droits réservés
17/08/2023

Un été à Sète


 Ce poème est extrait du receuil de photos et de poésies, "Escale poétique à Sète"


En été, la cité singulière est en effervescence.
Elle vibre, rayonne de toutes ses fibres occitanes,
Envahie par des touristes dissipés et curieux
De découvrir son essence méditerranéenne.
Pour eux, elle fait son ciel encore plus bleu,
Ses couleurs plus lumineuses et contrastées.
Une légère tramontane brise les miroirs d'eau,
Où se reflètent les murs colorés de la vielle ville.
Les exhalaisons de sa cuisine typique et savoureuse
Se dispersent dans les rues animées du vieux quartier.
Elles attisent nos papilles de gourmands notoires.


Dans la halle, les étals regorgent de victuailles,
Qui s'évaporent peu à peu au fil de la matinée.
Fruits, légumes de saison, poissons, fruits de mer
Et sa savoureuse tielle, colorent les rayons.


Plus loin, dans les rues commerçantes de la cité,
Les glaces fondent sur les bouches friandes,
Des enfants souriants, ravis d'être du voyage.
Dans leurs yeux, tout l'éclat de leur contentement
Et de ce bonheur simple de la gourmandise.
Aux terrasses des cafés, les clients farnientent.
Ils apprécient cette oisiveté attendue et méritée,
Après ces longs mois de labeur et d'épreuves.


Dans leurs regards l'impatience de revivre
Tous ces petits bonheurs dont ils ont été sevrés.
À l'ombre des platanes, le Pouffre trône,
Et prend la pose, pour le plaisir des tout-petits.
Au pont de la savonnerie, à chacun son selfie.
Ils vont courir sur la grande toile du monde.
Les thoniers ventrus, mais l'estomac vide
De leurs pêches renommées et exquises
Campent le long des quais du grand canal.
Devant ces visiteurs, les quais du cadre royal s'agitent
Préparent les joutes renommées de la Sait-Louis.



Mais d'où vient donc cette foule qui m'emporte...
Me transporte…
Elle est venue glaner un peu les bienfaits du soleil,
Mettre un peu de sel à sa vie fastidieuse de citadine ,
Remplir ses tiroirs de souvenirs mémorables,
Remplacer ses procurations par des rêves occitans.
Ces rêves, moi aussi, je suis venu les chercher, ici,
Pour en faire une réalité et ne plus jamais repartir.
J'ai fait de Sète mon dernier port, ma terre promise.
Bientôt, cette troupe turbulente de joyeux drilles,
Reprendra, consciencieusement, la route du retour
Et notre cité singulière attendra patiemment son retour,
Dans sa douceur de vivre qui lui sied si bien.


Christian Bailly
Tous droits réservés 
08/12/2021

mardi 1 août 2023

Ma petite perle d'Asie




Ô. Ma petite perle d'Asie,

Dans la profondeur de tes yeux noirs,

Je vois mes rêves de voyages lointains.

Ils ont le reflet lumineux de ces terres,

Qui ont vu naître et grandir tes aïeux,

Qu'ils ont dû quitter dans la précipitation.

Ici, ils ont trouvé le refuge qu'ils cherchaient,

Le jardin dans lequel tu as pu éclore en paix.

À toi seule, Eline, tu illustres l'amour universel,

L'amour sans frontière, celui qui nous rassure,

Dans ce monde en sempiternelles convulsions.


Ô. Ma petite perle d'Asie,

Dans la profondeur de tes yeux pétulants,

Je lis tous mes espoirs de te voir grandir

Dans un univers de paix, empreint de sagesse,

De respect mutuel, où le vivant sera sacré,

Et la nature vénérée pour ce qu'on lui doit.

Un monde où je rêve de te voir t'épanouir

Comme une fleur Romduol, emblème végétal

Du pays de tes ancêtres, où dorment encore

Des temples dans la cité oubliée d'Angkor.

 


Ô. Ma petite perle d'Asie

Dans la profondeur de tes yeux noirs

Je lis mes rêves de vieux poète,

Et de papy aimant…



Joyeux Premier Anniversaire Eline !



 Christian Bailly

Tous droits réservés

26/07/2023