vendredi 31 mars 2023

Le Gotheborg

Sources pour l'écriture de ce poème: https://gotheborg.com/project/company.shtml

 

 

Il rêvait de courses vers des horizons incertains,

D'où l'on revient  les cales pleines d'un gros butin,

Pour de l'argent, porcelaine, thé, épices et soie,

Alors, il serait riche et puissant comme un roi.




Toutes ses voiles dehors, claquant aux vents,

Pour franchir les mers du monde, les océans.

Il affrontait pirates, tempêtes sans broncher,

Domptant les courants, maîtrisant les alizés.




De la Mer du Nord turbulente, il partait pour l'Asie,

Faisait escale à Cadix, une perle de l'Andalousie,

Franchissait  sans faillir, le Cap de Bonne-Espérance,

Puis il traversait la mer de Chine, avec arrogance.



Sur la Rivière des perles, enfin, il remontait,

Jusqu'à la Bouche du Tigre, là où il commerçait.

Il défiait le mauvais temps des routes maritimes,

Il rivalisait avec Neptune et bravait les abîmes.




Et pourtant,

C'est devant son port d'attache, qu'il rendit l'âme,

Poignardé par un écueil, une scélérate lame.

Il périt corps et biens dans un sinistre déchirement,

Emportant avec lui ses rêves et son avenir brillant.



































Photos et texte Christian Bailly

Tous droits réservés 

27/03/2023

mardi 28 mars 2023

Symphonie pastorale

 

Du net

 

Ces rayons de soleil émoustillent mes ardeurs printanières,

Me viens l'intime envie d'aller voir les feuilles à l'envers,

Pour effeuiller ton corps aux beaux restes juvéniles,

Et égarer dans ce jardin mes désirs indociles.

 

La nature habille ton corps nu de ses sauvages splendeurs.

À lui seul, ainsi exposé, il suffit à faire mon bonheur.

Tout là-haut, l'alouette chante notre amour singulier.

À nos cœurs, elle dépêche son message de sérénité.

 

Autour de nous, la forêt frémit, caresse nos chairs impudiques

Abandonnées à la discrétion de sa clairière idyllique.

Là, enfin, s'évanouissent nos dernières décences.

 

Une brise frivole accompagne nos caresses audacieuses.

Le printemps drape nos corps de ferveurs amoureuses.

À nos plaisirs bucoliques, nous succombons sauvagement.

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

26/03/2023

mardi 21 mars 2023

Jours heureux





Le printemps pose son premier coup de pinceau,

Sur les amandiers sortis de la torpeur de l'hiver.

Le soleil se montre enfin un peu plus effronté,

Rehausse sa course dans le ciel mal assuré.



Alors d'un rayon encore pâle, mais revigorant,

Il caresse les corolles chastes et encore fragiles,

Des premières fleurs à peine écloses du matin,

Toutes fripées d'avoir attendu dans leur chrysalide.



Quelques boutons attendent le moment opportun,

Pas question de se laisser brûler par une gelée tardive.

Les autres, beaucoup plus hardis, embaument l'air,

Qui se veut printanier, d'un doux parfum acidulé.


 


Tous les ans, j'attends ce premier signe prometteur,

Ce rituel, qui me fait tellement chaud au cœur.

Alors je suis confiant, le printemps, sur sa palette,

Déposera toutes ces couleurs qui me feront joyeux.





L'hiver abandonne sa pelisse de frimas à ses pieds

Où déjà l'herbe tendre reverdit, patiemment,

Parsemé des premières pâquerettes immaculées.

Sur ce tapis douillet, je m'imagine m'abandonner.


 


Déjà, je pense à mes folies, mes fantaisies de poète

Pour oublier des mois d'hiver, la douloureuse gravité.

Un vent de liberté dans les branches de l'amandier

Fait frissonner les premières petites feuilles intimidées.


 


Non loin de là, quelques iris en majesté s'épanouissent

Fiers d'être de la fête, de ne pas être les derniers

Pour l'avènement du Printemps, pour son sacrement.

Dans leurs robes parme, ils symbolisent la beauté.


 


Le parfum indiscret de quelques violettes gentillettes

Les dénonce, d'entre les feuilles à demi putréfiées.

Quelques primevères affichent leur audace en couleurs

Et défient le coucou, bien trop modeste à leur goût.


 


Elles devraient pourtant lui envier son nectar parfumé.

Un fourré d'épines noires enneigé de ses fleurettes

Nous dit que la morte-saison n'a pas dit son dernier mot

Même si le Printemps s'annonce sur le calendrier.




En vérité, les beaux jours ne seront réellement en place

Qu'une fois sa jeunesse fanée, et l'hiver trépassé,

En réalité, il faut attendre Pâques pour le voir ressuscité

Après que l'hiver se soit sacrifié sur l'autel des saisons.





Alors ce sera vraiment le bal des couleurs à profusion

Toute la sensualité de la nature pourra enfin éclore

Et nous ravir des chatoiements de sa renaissance

Des fragrances voluptueuses de son épanouissement


 


Et puis…

L'amour, oui l'amour… L'amour se fera plus pressant

De retrouver les bons plaisirs des jours heureux.

D'âmes passionnées, en cœurs battant la chamade

Pour fêter le miracle du printemps, sa résurrection.




Texte et photos Christian Bailly 

Tous droits réservés 

20/03/2023

mercredi 15 mars 2023

Ex-voto

 


Ex-Voto de Christian Bailly lu par Daniel Paquin


Dans ton regard, mon passé se décompose.

À de beaux jours, de penser, à nouveau j'ose.

Le Printemps, autour de moi pose ses atours.

Au fond du puits, l'hiver et les funestes jours.



Je sors de l'ombre, comme  je sors de ma tombe.

J'ouvre mes ailes, pour découvrir un nouveau monde.

Au rayonnement de l'astre céleste, ainsi, je m'expose.

À découvert, en toute liberté; d'être nouveau-né, j'ose.



Je dévoile mes secrets, de moi, le plus intime.

Enfin, je répudie de mon âme affligée, l'illégitime.

J'écoute en moi ce qui aurait dû toujours exister.

De ma nature, je laisse s'exprimer, sa réalité.



Dans ma tête, fleurissent des envies de bonheur.

Dans mes veines, s'écoulent de nouvelles ardeurs.

De sauter, de danser comme un jeune premier.

De m'allonger, d'attendre la floraison des pommiers.



Regarde-moi, mon Amour, regarde avec ton cœur.

Ton passage n'est pas vain, vois le fruit de ton labeur,

Regarde mon Amour, de ton cœur le chef d'œuvre.

De ce qui fait mon bonheur, tu es l'illustre manœuvre.


Frederic Leighton - Study of a Male Figure

Christian Bailly
Tous droits réservés
27/01/2011

vendredi 10 mars 2023

La terre de ton corps

Quand l'aube se lève sur le champ de nos amours,

Je contemple la terre endormie de ton corps.

Des yeux, je parcours les prairies où renaissent

Chaque jour, mes plaisirs si longtemps interdits.

 

Je folâtre et me laisse émouvoir par ta beauté,

Pour laquelle je suis prêt à tout donner de mon âme.

Je vagabonde jusqu'à dans tes rêves intimes,

Pour imaginer les plaisirs que tu attends de moi.

 

Je m'extasie devant ce miracle qui ensoleille ma vie,

Comment pouvais-je espérer vivre ce printemps

Qui m'effleure, là, à l'automne de mon destin ?

Peu importe, je goûte le miel de l'instant présent.

 

Enveloppé de sommeil, tu te retournes, innocente,

Ignorant les doux tourments de ma chair palpitante.

Tu me livres tes courbes généreuses et secrètes,

De ce paysage au lever du jour, je m'émerveille.

 

Photo Serge Daniel 

Je contemple ce chef-d'œuvre de dame nature,

Qui réveille les convoitises de ma chair insatiable.

Le désir s'invite furtivement à ma contemplation,

Pour me détourner de mes rêveries pastorales.

 

Les vapeurs matinales de ta chair m'étourdissent,

Autant que celles d'un rayon de soleil sur l'humus,

Lourds de promesses voluptueuses et fertiles.

Dans mon corps, grouillent, déjà, d'indicibles envies

 

Mes pensées s'envolent pour des cieux audacieux,

D'où surgissent des démons aux appétits indécents.

Sous mes caresses, ta terre se fait plus malléable,

Ton sillon s'entrouvre sous mes impudiques baisers.

 

Dés lors, je rêve de labourer la glaise de ton corps,

Pour y semer mon amour sublimé par notre plaisir.

L'aurore rubescente enflamme le champ de nos hyménées,

Et je contemple la terre de ton jardin qui s'éveille.

 

Christian Bailly

Tous droits réservés 

10/03/2023

vendredi 3 mars 2023

Dans mon jardin secret





Dans mon jardin secret,

J'emporterais ces roses, mes yeux se sont fanés.

À trop longtemps les regarder, près de moi, s'épanouir.

J'emporterai la musique de tes "je t'aime" langoureux,

Là-bas, je sais, il règne un silence assourdissant.


Dans mon jardin secret,

J'emporterai tes caresses, enrubannées de ta passion,

Pour que ma peau glacée les fige à tout jamais.

J'emporterai les baisers de ta bouche cerise,

Ils s'évanouiront sur mes lèvres muettes de stupeur.




Dans mon jardin secret,

J'emporterai nos égarements, ceux qui dérangent,

Avant que pour ma chair, mon corps, on sonne l'hallali.

J'emporterai toutes ses brassées de douceurs,

Dont je me délecte, effrontément, chaque jour qui est fait.



Dans mon jardin secret,

J'emporterai le ciel d'azur de nos jours heureux,

Le chant d'amour alangui de l'onde turquoise,

Le refrain des cigales qui couvrent nos soupirs,

Le vol des hirondelles qui annoncent le Printemps,





Dans mon jardin secret,

J'emporterai aussi les bouquets de rires de mes enfants,

Les souvenirs de ce bonheur indicible d'être parents,

L'éclat de leurs regards innocents devant le monde,

Qu'il me faudra leur laisser au bord d'une dernière rime.



Dans mon jardin secret,

J'emporterai ce rayon de soleil qui te donne les couleurs

Du sable du désert quand s'éclipse au loin le soleil.

J'emporterai le sang chaud du soir sur le monde qui s'endort,

Il réchauffera mon corps avant la braise qui m'emportera.




Dans mon jardin secret,

J'emporterai le Printemps, pour en faire mon paradis.

L'été, et ses champs de blé, pour en faire ma couche,

L'automne, et son tapis de feuilles mortes silencieuses.

L'hiver, et son manteau d'hermine, contre ses morsures.

Et pourquoi pas… Et pourquoi pas les quatre-saisons,

Pour composer une symphonie de la vie, à la mort.



Dans mon jardin secret…

Dans mon jardin d'hiver…

Je t'emporterai, Toi, notre amour, et tous ses secrets.



Photos et texte Christian Bailly
Tous droits réservés
02/03/2023