lundi 30 octobre 2017

mercredi 25 octobre 2017

Epilogue

Edward Hopper



Les vieux regardent à la fenêtre le temps qui passe,

Lassés de voir toutes leurs années chez eux entassées,

Tous les souvenirs de leur jeunesse en herbe fauchée,

Sur des photos hors d'âge, qui déjà peu à peu s'effacent.


Nicole Marbaise


La pendule, cette grande sotte, continue sa course.

Immuable, elle ponctue chaque seconde qui s'envole,

Pathétique, indifférente aux heures qu'elle immole.

Elle dilapide leur temps, et point ne les rembourse.



James Coates FineArt


Ils se regardent, l'œil chagrin de voir ce qu'ils sont.

Elle, la mine chiffonnée ne regarde plus le miroir,

Lui, le visage buriné, ne connaît plus le fil du rasoir.

Que sont devenues leurs gueules d'ange et de démon ?



Emile Vernon  -
Jeune femme aux roses


Elle se revoit, fraîche comme une rose à peine éclose.

Il se souvient du jour de juin en train de la cueillir.

Son corps, alors, était bien loin de vouloir le trahir,

De tous ses charmes, elle attendait enfin qu'il ose.



Comme il est loin le temps des moissons de bonheurs.

Il butinait sa beauté en bouton au bout de ces tétons,

S'émerveillait de ses trésors enfouis sous ses jupons,

Découvrait les senteurs délicates, suaves de sa candeur.


Jean Honoré- Fragonard

Tous deux se regardent, se comprennent sans paroles.

Sur leurs lèvres émaciées, se dessine un sourire désabusé,

Leurs mains décharnées s'unissent pour un long baiser,

Tandis que leurs cœurs fatigués de nouveau s'affolent.


Carl Wilhelm Hubner 

Même si le temps continue sur eux son monologue

Peu importe, ils s'aiment ! Alors à quoi bon regarder

Par la fenêtre, un monde ingrat qui les a déjà oubliés.

Leur vie n'est plus qu'un livre qui attend son épilogue.


du net



Christian Bailly
Tous droits réservés
27/05/2013


vendredi 20 octobre 2017

Violence



Kheder Haji Daham

La violence est partout...
Parfois chez nous...
Chez le voisin, chez la voisine
Au bureau, à l'usine
Dans le métro
Même au dodo
Au ciné
Au coin de la rue là-bas
Partout ici-bas...






Tekkamaki- Sans parole





Faite aux femmes
À n'importe quel quidam
Aux enfants
Aux adolescents











Massacre des innocents de Nicolas Poussin






Aux pères
Aux mères
Aux cheveux blancs
Aux croyants
Aux athées
Aux nouveau-nés









du net



Beckmann  - La nuit





Comme une bête immonde,
Elle se tapit dans l’ombre.
Peu lui importe sa proie, 
Son bras armé fait sa loi. 













Sa fureur a ses raisons, que sa raison ne connaît pas

Sur n'importe qui, elle se rue
Partout, elle trouve des recrues
Sans discernement, sans pitié,
Elle est la gangrène de notre société

Un jour, notre monde elle emportera...


Pénélope - La violence du monde 



Picasso - Guernica


Christian Bailly
Tous droits réservés
25/11/2013

lundi 16 octobre 2017

Trente-six

Illustrations : Archives sur le net





Sur un air de musette,
Ils faisaient la fête,
Sans perdre la tête,
Pour un combat honnête.


















Pour un monde meilleur,
Des chances de bonheurs,
Sur les lieux de labeurs,
Pour défendre leurs valeurs.















Ils occupaient la place,
Voyaient la réalité en face,
Le poing levé et pugnace,
Les patrons en disgrâce.






 


Sur un air d’accordéon,
Au milieu des flonflons,
Un relent de révolution,
Pour vaincre avec passion.












Contre le capitalisme,
Un nouvel idéalisme,
Un novateur réalisme,
Dans la société, un séisme.















Enfin pour les salariés,
Droit aux congés payés,
Élection de délégués,
Horaires diminués.















Sur un air populaire,
Un espoir libertaire,
Pour tous ces prolétaires,
Un sacrifice salutaire.












Sur un air de musette,
Ils ont fait la fête,
Sans perdre la tête,
Fêté une lutte honnête.








Aujourd'hui…









Où sont nos combats ?
Sans sourciller, pas à pas
Les travailleurs, les ouvriers
Perdent ce que 36 a su gagner.

















Christian Bailly
Tous droits réservés
06/11/2013


vendredi 13 octobre 2017

Feuilles d’or

Illustrations : Photos Christian Bailly



Volent, volent les feuilles d’or
Au vent d’automne,
Et déjà, je frissonne
À voir poindre ce triste décor.


 

Caracolent les feuilles d’or,
Avec leurs sœurs,
Éclipsent  les dernières fleurs,
La terre, qui mollement s’endort.


Volent, volent les feuilles d’or
Dans les nues, emportées
Vers d’autres contrées,
Loin de leurs vénérables supports.

 

Caracolent les feuilles d’or,
En l’air, en Brumaire,
À terre en Frimaire,
Pour elles, vient lentement la mort.

 

Dorment, dorment les feuilles d'or
Avant de devenir poussière,
Sans une seule prière,
Broyées par quelques carnivores.



Dans le vent, mon deuil se cicatrise,
Bientôt, l’automne nous abandonne,
Attendu qu’après l’hiver monotone,
Caracolent les feuilles sous la brise.





Texte et Photo (Forêt de Fontainebleau) Christian Bailly
Tous droits réservés
04/11/2013

mercredi 11 octobre 2017

Sous les pas de mon passé

Illustrations : Photos Christian Bailly


Thèmes


Sous les pas de mon passé, j'ai retrouvé
L'odeur abricotée de la fleur de coucou,
Les lilas parfumés qui bordaient le verger,
La violette qui me faisait mettre à genoux.


J'entends de mon passé, haut dans le ciel,
Le chant de l'alouette, celui du chardonneret
Dans le taillis ou perché sur un arc-en-ciel,
Le merle chanteur beaucoup moins discret.




Coquelicots


Je savoure de mon passé, tartes et gâteaux,
Ou encore crêpes gourmandes à la confiture,
Le pain grillé dans le chocolat bien chaud,
Le lait frais encore tiède, au goût nature.


Sous les pas de mon passé, j'ai retrouvé,
Les chemins errants bordés de coquelicots,
Mes courses folles dans les champs de blé,
Et mes soirées d'hiver à feuilleter le dico.




Ecole de Thèmes


J'entends de mon passé l'appel de la cloche,
Quand j'étais au loin à courir sur la colline.
Sur la neige, le crissement de mes galoches,
Ou encore à l'école, nos chansons enfantines.


Je savoure de mon passé, le civet de lapin,
Embaumant la cuisine toute une matinée,
Ou bien encore la grande tartine de pain
Recouverte avec soin de chocolat râpé.






Mon Grand Père, Henry Bailly





Sous les pas de mon passé, j'ai retrouvé,
La fraîche sensation de l'eau du ruisseau
Sur mon corps innocemment dépouillé,
Puis les largesses du soleil sur ma peau.


J'entends de mon passé, le chant besogneux,
Dans la forge, du marteau sur l'enclume.
De la fanfare du village, le concert pompeux,
Du quatorze juillet, les flonflons sur le bitume.












Pommier en fleurs

Je hume de mon passé mille odeurs oubliées,
Le sainfoin en fleur, et même celle du crottin,
La fraîche mandarine de Noël tant espérée,
Le potager parfumé de romarin et de thym.


Je revois en pleine fleur, dans le verger,
Les promesses de jolies pommes croquantes,
Les nuits constellées d’étoiles de mes étés,
À chercher des yeux des espérances filantes.







Dans la vallée, champ de peupliers



Qu'elle était belle la vallée de mon enfance,
Quand je courais pieds nus dans la rosée,
Alors j'oubliais mes peurs, mes défiances,
Elle était mon paradis joli, mon Empyrée


Mais je ne le savais pas…






Christian Bailly
Tous droits réservés
13/10/2013