Illustrations: Photos Christian Bailly
Bercé par le chant
Des flots argentés,
J’oublie la réalité
D’un présent décevant.
De l’horizon, à l’infini,
Je puise l’inspiration
De mes mornes illusions.
Mon âme se languit.
Je nourris le fol espoir
De voir un monde
Ou la haine moribonde
Finirait à l’abattoir.
De son flux, immuable,
Notre vénérée mère
Efface les pas éphémères
D’un mortel incurable.
Je réalise ma petitesse,
Je vénère sa grandeur.
J’admire la candeur
De son éternelle jeunesse.
Que suis-je pour elle ?
Un piètre grain de sable
À qui le temps implacable
Cherchera un jour querelle ?
En réalité, peu lui importe,
Mes poétiques errances,
Mes mièvres espérances…
Que le vent m’emporte !
La vérité est là, devant moi,
Nue, impudique et effrontée.
Le temps m’est compté,
Sur nous, il impose sa loi.
Dans son lit tumultueux,
Je m’enfonce lentement.
J’en extrais résolument,
De quoi redevenir radieux.
Bercé par le chant
Des flots argentés,
J’oublie la réalité
D’un présent décevant.
Texte et photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
01/09/2018