vendredi 29 novembre 2024

Amours…

  

Amour de ma vie,

Amour pour la vie.

Amour de toi,

Amour de moi.


Photo Christian Bailly


Amour pour toujours,

Amours sans détour.

Amour sensuel,

Amour cruel.


 Nicolas Poussin

Amour fantasque,

Amour de claque. (1)

Amour d'hommes,

Amour de femmes.


Dans le salon de la rue des Moulins  - Henri de Toulouse-Lautrec


Amour de père,

Amour de mère.

Amour de fils,

Amour de fille.

Photo Christian Bailly - Église Saint-Fleuret d'Estaing


Amour de la nature,

Amour de la peinture,

Amour de l'art,

Amour sans fard.


Amour. Mon Amour, à cri et à corps,

Pourquoi pas, plus d'amour encore ?

Mais dis-moi, pourquoi tant de haine

Dans ce monde qui se déchaîne ?

du net


Pourtant...

L'amour est un beau voyage

Au pays des autres

Pour aller au bout de soi...


Photo Christian Bailly 


(1) un claque (argot) : Autrefois, lieu de prostitution

Christian Bailly

Tous droits réservés 

vendredi 22 novembre 2024

Naufrage






Alors que j'errais comme un vaisseau fantôme,

J'ai découvert sur la route de ma destinée 

Une île, perdue dans toute cette immensité, 

Où je traînais de mon mal-être les symptômes.


Ses paisibles rivages de sable chaud m'ont recueilli. 

Je n'étais alors, de moi, qu'une blafarde imitation, 

Le capitaine d'un navire sans pavillon en perdition, 

Où la mutinerie germait dans mon cœur d'insoumis. 


Mon âme attendait l'heure de son sabordage, 

D'être coulée, d'être emportée dans les abysses 

D'oublier les écueils de la vie, que cela en finisse, 

De céder à  mes sordides envies qui faisaient rage. 


Dans ses bras, d'un doux murmure, elle me berça, 

D'une marée d'amour, elle submergea mon cœur, 

D'un rayon d'espoir, elle balaya toutes mes rancœurs, 

De ses senteurs exotiques, ma douleur, l'anesthésia. 




Bientôt, je parcourrais tous ces monts et vallées, 

Pour y découvrir tous ses secrets, tous ses trésors. 

De son sein, je puisais la force de mon nouvel essor, 

Je retrouvais enfin la vie sous ces caresses alizées. 


De ces fruits défendus, j'assouvissais mes envies. 

À mes instances, elle répondait en concordance, 

Dans un déluge, offrait ses richesses à ma convenance. 

Elle manœuvrait pour me réconcilier avec la vie.
 

Sans résistance, elle se laissa intimement visiter, 

M'ouvrit son ventre généreux, sans aucune pudeur

Un noble Vendredi l'habitait, il devint mon Seigneur. 

À son cœur bien fait, j'arrimais ma nouvelle destinée. 


Soumis à tant d'amour, après tant d'errance, 

Je m'abandonnais aux saveurs du bonheur. 

De mon âme, je ne contenais plus la clameur, 

Au plaisir de vivre, je goûtais la luxuriance. 


Aujourd'hui, je ne regrette rien de ce naufrage,
 
Pas même de mon étrange destin, la mésalliance. 

Je connais cette fois les largesses de la résilience. 

Grâce à elle, j'oublie de ma naissance, les outrages.





Texte et photos (Sète) C. Bailly
Tous droits réservés
14/10/2010

mardi 19 novembre 2024

Dame Nature

Annie Silvestre 


Dame Nature a quitté sa pelisse d'hiver.

Elle a mis au clou son manteau d'hermine,

Pour se parer des couleurs du printemps,

Pour oublier la froidure des jours chagrins.



Elle a défroissé sa longue robe d'émeraude,

Sur laquelle elle a brodé une nuée de fleurs.

Endimanchée comme une jeune promise,

Elle porte l’habit de lumière omnicolore.

 

L’heure de la délivrance est enfin venue,

Pour, de son ventre, libérer sa magnificence.

Impatient, le monde est venu à son chevet,

Pour assister à l’avènement des beaux jours.




Du printemps, elle est la grande prêtresse.

Chaque fleur épanouie est une promesse,

Dont elle constelle le territoire des hommes,

Pour les inviter à faire la paix, en somme !

 

Dame Nature a quitté sa pelisse d'hiver,

Elle a défroissé sa longue robe d'émeraude,

Sur son visage serein, je peux lire sa félicité,

Du printemps, elle est la grande prêtresse.


à Annie Sylvestre


Christian Bailly

Tous droits réservés

08/11/2024

 

jeudi 14 novembre 2024

Pêche miraculeuse

 


Embarqué sur la galère de ma vie,

A la recherche d'une île perdue.

Je naviguais au gré de mes envies,


Quand, au détour d'un brisant,

Au beau milieu des abîmes,

Je t'ai pris dans le filet de mes penchants.


Perdu dans les abysses de tes désillusions,

Chahuté par les vagues de ton désespoir,

Tu nageais en eaux troubles, sans illusion.


Par mes appâts, alléché,

Tu as mordu à mon hameçon à la dérive.

Je n'ai même pas eu à te ferrer.


Sur le pont, je t'ai remonté

Pour t'embarquer dans mes délires,

Et sur la vague du plaisir, surfer.


Pour des pays lointains moins tourmentés,

Ensemble, nous avons mis les voiles,

Là, nous attendaient des trésors de volupté.


Pour te faire oublier les tempêtes dans ta tête,

Sécher les lames de fond dans tes yeux,

Calmer l'ouragan des rancœurs qui entêtent,


Nous nous sommes abandonnés, nus,

A nos appétits, jusqu'au soleil couchant,

Sur ces rivages, gorgés de fruits défendus.


Là, tout à notre bonheur intime

Nous avons sabordé notre galère,

Effacé notre île des cartes maritimes .


Photo Christian Bailly : Estuaire de la Seudre (Charente Maritime)

C. BAILLY
Tous droits réservés

samedi 9 novembre 2024

Aimer, souffrir…


De t'aimer, je souffre le martyre,

Et pourtant, je ne puis me retenir.

De cette lancinante souffrance,

Je vis dans la complaisance.


Saint Sébastien secouru par les anges  - Pierre Paul Rubens

 

De cet amour, de son délire,

J'attise le délicieux plaisir.

Perfide, il inflige à mon cœur

Cette si délectable douleur.

 

Sans elle, je n'existe pas.

Je survis de ce mea-culpa.

Il sustente mes jours, mes nuits.

Il affame mes désirs fortuits.


Ian Morris Art

 

De te perdre, j'ai la hantise,

Et rien, ce mal, ne canalise.

Prisonnier de ce jugement,

Impénétrable et envoûtant.

 

De point vouloir m'en défaire,

Je veux bien me complaire.

D'aimer, je ne sais autrement

Me blâmer de ce sentiment.


Martine chaperon - Amour toujours

 

De cet amour, d'en souffrir,

Je ne puis pourtant te maudire,

Fort aise que tu vampirises

Mon âme à toi acquise…

 

Alors ! À ta guise…


Christian Bailly

Tous droits réservés 


 

jeudi 7 novembre 2024

Le poète


Puisse-t-elle être entendue, la parole du poète, car elle est pure et loyale.

Elle vient de son cœur et de son âme vierges de toute malveillance.

Elle mérite d’être, entre toutes dites, considéré avec bienveillance.

Ces paroles valent bien plus que celles qui se disent de sang royal.


C.M.Gay

 

Il y a des instants qui ont tout du miracle, quand sa plume s’incline

Pour nous dire de l’amour, le fabuleux, avec des mots entrelacés.

Il y a des instants qui ont tout du miracle, quand, sur le papier glacé,

Il nous dit ces choses impertinentes, et que pour nous, il les décline.


Egon Schiele

 

Entendez-vous le chant lancinant de son cœur qui vient lui dicter

Le verbe qui nous fait chavirer et un instant après nous transporte

À cent lieux du monde duquel il semblait vouloir nous ouvrir la porte ?

C’est que sa pensée, voyez-vous, jamais, elle ne faillit à sa créativité.


Faujas
 

C’est de sa sensibilité aiguë et de sa vive empathie pour le monde,

Qu’il soutire de son âme écorchée les plaintes ou les délectations.

La poésie devient alors l’indéfectible confidente de ses confessions.

Ainsi, vous saurez tout de son amour transcendant pour sa blonde.


Le Caravage


 

Vous découvrirez tout de ses désirs pour elle, que vous autres taisez,

Vous saurez tout de ses états d’âme qu’il épanchera, de ses rébellions,

De ses espoirs déchus, de ses combats désespérés, de ses aspirations.

Alors, vous deviendrez l’hôte d’exception à qui il osera tout confier…

 

Ou presque !


Mady Epstein

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

03/11/2024

dimanche 3 novembre 2024

Chers amis






Chers Amis...

Je suis heureux de vous offrir cette minute de sérénité...

Cet instant solennel...

Tout comme moi, profitez de ce moment où rien d'autre n'existe...

Où la pensée s'efface,

Où le monde se volatilise,

Se dilue dans ce bain de jouvence...

Alors plus rien d'autre ne compte...

Que ce face-à-face sublime de l'Homme dépouillé de ses oripeaux et de la Mer,

Que cet instant exclusif où l'on fait la paix avec soi-même...

Que ce grondement magistral qui couvre le bruit des bombes

Que ce temps suspendu à vénérer cette magnificence...

Instant magique à nul autre pareil...

Où l'on peut contempler, de la création, le prodige.




Christian Bailly
Tous droits réservés
01/11/2024