vendredi 7 février 2025

À chaque Instant





La persistance de la mémoire de Salvador Dalí



À chaque instant qui passe, il me semble...

Que mes jours n'ont pas assez d'heures,

Mes heures, pas assez de minutes,

Mes minutes, pas assez de secondes,

Pour accomplir tout ce que j'ai envie de faire,

Pour dire tout ce que je ne veux plus taire,

Pour écrire toutes ces pensées qui me hantent,

Pour penser tout simplement et être libre de dire...



Alors…

Je cours après le temps,

Et le temps court après moi...



Aurais-je assez de temps ?

Quand je voudrais voir tout ce que j’ai encore à découvrir,

Quand je voudrais écouter tout ce qu'il y a à entendre,

Quand je voudrais sentir à pleins poumons tout ce qui embaume,

Quand je voudrais goûter, boire, danser et faire de la vie une fête,

Quand je voudrais sourire à mes amis, rire à gorge déployée avec eux,

Quand je voudrais caresser, embrasser, aimer à perdre haleine,

Quand je voudrais oublier le temps; ce temps qui passe, qui passe…



Aurais-je assez de temps ?

Non, je sais bien que non !

Il faut du temps au temps,

Et moi, je n’ai pas le temps,

Je n'ai plus le temps…

Il me faudrais bien plus encore,

Que des secondes,

Que des minutes,

Que des heures,

Il me faudrait encore et encore

Des jours et des jours

Avant que mon corps,

Au chant du cor,

Ne rende les armes,

Dans un bain de larmes, 

Vaincu par le temps…

Affiche Salvador Dali - La montre molle


Christian Bailly 

Tous droits réservés

07/02/2025





Que symbolise La Persistance de la mémoire de Salvador Dalí ?


Analyse de La Persistance de la mémoire


Sources: Artsper 
https://blog.artsper.com/fr/artstyle/comprendre-la-persistance-de-la-memoire-de-salvador-dali/

La Persistance de la mémoire de Salvador Dalí plonge le spectateur dans un univers onirique et définitivement étrange où surfaces dures et molles se partagent l’affiche. L’œuvre est déconcertante car elle oppose le surréalisme au réel. Elle questionne le caractère inéluctable du temps et concrétise l’obsession de l’artiste pour sa symbolique. Sommes-nous à sa merci ? Une chose est sûre, le temps passe mais laisse derrière lui des souvenirs ; la mémoire persiste. Le tableau peut être décomposé en différents éléments, numérotés dans l’image ci-dessus.

  1. Les montres molles symbolisent le temps, qui est relatif, en mouvement. Comme dans nos rêves, passé, présent et futur cohabitent et fonctionnent en synergie. Chacune posée sur une surface différente, elles représentent ces trois temporalités. 
  2. La montre orange ne fond pas. Elle fait écho au temps qui passe, alors qu’elle est retournée et recouverte par des fourmis. 
  3. Les fourmis envahissent la montre solide et symbolisent la décomposition, la mort. Le peintre fait ce rapprochement enfant lorsqu’il observe des fourmis grouiller sur le cadavre d’une chauve-souris.
  4. La mouche symbolise le temps qui s’envole et qui passe. 
  5. Le drôle d’objet ou le personnage qui gît par terre pourrait représenter le peintre ou le monde intérieur et son onirisme. 
  6. Le miroir incarne l’inconstance. Il reflète la réalité tout comme l’imaginaire.
  7. L’olivier, symbole de sagesse, est sec, mort. C’est un signe du passé.
  8. La plage est déserte et le sol semble dur. La rive représente le vide émotionnel que ressent le peintre.
  9. La mer lumineuse symbolise la mémoire et le monde réel, immuable. Elle contraste avec le premier plan sombre qui fait écho à un monde imaginaire et accablant. 
  10. Les montagnes sont ancrées dans le sol comme dans le passé. Elles composent le paysage de l’enfance du peintre catalan.
  11. L’œuf est synonyme de naissance et donc de renouveau.

jeudi 6 février 2025

Nu au canapé rouge

Nu au canapé rouge -  Suzanne Valadon

 

 

Quand la plume prend la place du pinceau pour charmer la muse,

La plume du poète apprivoisé par ce qu'il voit, point se refuse...

La belle peut s'abandonner en confiance, il saura rester discret.

Il lui écrira un poème pour chanter sa beauté, son amour secret...



Ce que le peintre dévoile sans fard aux yeux du monde ébahi,

Le poète le voile avec le mystère de ces mots, d'amoureux transi.

Il lui brode des atours, en vers soyeux, pour habiller sa pudeur,

Et tisse le velours de son poème pour racheter son honneur…



Ce qu'elle a abandonné aux yeux concupiscents du monde,

Le poète passionné l'enrubanne de ses faveurs pressantes,

Recouvre, du tulle de la décence, le satin de sa peau opalescente.



C'est dans le secret de l'alcôve, qu'il lui sert sa verve incandescente,

Et la fureur de ses désirs impérieux qui animent sa foi fervente.

Quand d'autres s'interrogent sur celle pour qui ses vers sont remplis d'elle.


Christian Bailly

Tous droits réservés 

04/02/2025


samedi 1 février 2025

Contemplation




 Quand mon regard se pose

Sur ce que la nature veut m'offrir,

Les mots me viennent en prose,

Il me reste alors à les écrire.



Je la remercie pour sa générosité 

Et je me dis la chance que j'ai.

Par l'émotion, je me laisse gagner;

Avec le monde, je fais la paix.



J'oublie des hommes, les querelles,

J'oublie de la terre, les colères,

J'oublie des politiques, les ficelles,

J'oublie tout ce qui a un goût amer,



Comme un enfant, je m'émerveille 

De ce cadeau enrubanné d'espoir.

Un instant, je me mets en veille 

Pour oublier, de la vie, l'illusoire...


Et je la contemple.. 





Christian Bailly 

Tous droits réservés 

 01/02/2025





 





jeudi 30 janvier 2025

Mordorure

 

Photo Didier Mur


Ambiance mordorée d'un jour d'hiver,

Où l'horizon se perd entre ciel et terre.

Sur la plage, errances fantomatiques,

Elles attendent que Jupiter abdique,



Qu'il se meurt, dans un bain vermeil,

Et se laisse aller à un profond sommeil.

Alors les ténèbres auront leur théâtre,

Décors de suie et d'ombres grisâtres.



Quand les âmes oubliées auront déserté

De cet instant figé à l'astre suspendu

Ne restera que l'attente de le retrouver.



Le retrouver...

De l'autre côté de ce monde consacré,

Renaissant des cendres froides de la nuit,

Pour une résurrection à jamais renouvelée.


Photo Michel Brel

Christian Bailly

Tous droits réservés

30/01/2025


mardi 28 janvier 2025

Pygmalion

 



Magritte - Thérapeute


Enfermée dans une cage dorée,
Mon âme vivait une fiction.
Elle ne pensait qu'à s'envoler,
Pour de nouveaux horizons.

Derrière ces barreaux dressés,
Entre sa réalité et ses rêves,
Entre ses désirs et la pudicité,
Elle ne connaissait pas de trêve.



Sidi Amor Fayache - le saint-fou au corps dénudé


Enchaînée à ses pulsions,
Elle songeait à s'émanciper,
À laisser parler ses émotions,
Par ma chair, revendiquées.

Mais alors comment se défaire
D'un carcan par soi façonné ?
Mais comment se soustraire
Aux arbitraires de la société ?



Musée Fabre - Montpellier -
 Détails - La mort d'Abdel - Fabre François-Xavier
Photo Christian Bailly


Fallait-il implorer la mort
Pour pouvoir s'échapper ?
Ou prendre sa vie par les mors,
Décider enfin de sa destinée ?


The Scaffold - Steven Kenny



Enfermée dans une cage dorée,
Mon âme perdait ses illusions,
Peu à peu, se laissait emporter,
Dans une profonde prostration.


Un homme triste - Sylvie Guillot


Se résigner n'est pas la solution,
À chacun, sa vie, son combat.
La mort est une aberration,
Je devais clore ce funeste débat.

À la vie, il me fallait du mordant,
C'était le prix de ma liberté.
J'ai cru y perdre cependant,
Mon âme, et avec son intégrité.



The Flagellation of Our Lord Jesus Christ -
William-Adolphe Bouguereau


Je crus voir pour ma réputation,
Le fond du fond des abysses,
Mais j'y gagnais de l'admiration,
Les baumes qui guérissent.



Musée Fabre - Montpellier -
 Ulysse sauvé du naufrage par Minerve aborde à l'île de Calypso -
Trémolière Pierre-Charles
Photo Christian Bailly



L'amour, de ses ailes maternelles,
Me fit découvrir les bienfaits.
J'étouffai mes intestines querelles,
Une nouvelle âme, je me greffai.


Versailles - Les Jardins
Photo Christian Bailly


J'avais rencontré mon Pygmalion,
De mon marbre, je renaissais,
Pour découvrir cette passion
Qui ne s'éteindra jamais.



Photo Christian Bailly

Christian Bailly
Tous droits réservés
12/10/2012

vendredi 24 janvier 2025

L'asile des mots

 


Autoportrait avec un ami par Raphaël


Quand les mots n'étaient plus qu'un asile

Pour me cacher, pour camoufler ma folie,

Je dissimulais cet amour singulier et interdit

Dans mes vers, l' "elle" travestissait l' "il"!



Ma honte, ce sentiment qui dérange,

Envahissait mon cœur en exil.

Ma honte, ce désir de mâle qui démange,

S'emparait de mon corps viril.

Ma honte, mon âme maudite et étrange,

Était prête à mettre un destin en péril.


Valérie Renoux



C'était sans compter sur l'amour véritable,

Celui qui est à la source de douces folies,

Celui qui se désintéresse de tous les non-dits,

Dans mes vers, les preuves irréfutables 


Ingrid Douchin


Aux mots, mes maux,

Sur une page immaculée.

À mes maux, des mots,

Pour enfin endosser

Ce moi, qui préfère les "il", aux "elles",

Ce moi, qui ouvre enfin ses ailes,

Pour une toute nouvelle destinée !


du net


Ma fierté, ce sentiment qui dérange,

M'a fait sortir de mon exil.

Ma fierté, ce désir qui me démange,

Épanouit mon corps indocile.

Ma fierté, mon âme déchue, la venge,

Prête à vivre ce destin qui se profile.



Alors…

Sur ma page blanche,

J'ose divulguer le "il".

Ma plume franche,

Dévoile mes amours virils.

En mots, mon Bonheur,

Sur ces pages partagées,

Pour exprimer, pour expliquer,

L'universalité des lois du cœur,

L'universalisme de l'amour.


Christian Bailly

Tous droits réservés 

001/02/2016

mercredi 22 janvier 2025

Le vieil homme et la mer




Il est là, il ne résiste plus aux vagues du temps.

Il sait, au fond de lui, qu'un jour la dernière marée

L'emportera au loin, pour une autre contrée,

Où le temps cruel ne montrera plus les dents.



L'onde ridée, lui rappelle son visage creusé,

Martyriser par les épreuves cuisantes de la vie.

Il a beau y réfléchir, il n'a vraiment plus envie

De se battre contre les éléments obstinés.



Assis sur le rocher, ancré depuis des millénaires,

Il contemple longuement ce spectacle immuable.

Il se plonge dans son passé qu'il sait peu louable.

Que ferait-il donc de sa vie si c'était à refaire ?


Comme l'onde, il a connu bien des coups de tabac. 

Comme elle, il connaît des moments de quiétude,

Il sait, c’est d'elle qu'il a acquis ses certitudes.

Pour tous, la vie n'est faite que de hauts et de bas.




Mais à cet instant du coucher qui a tout du miracle,

La poésie de la nature est là, devant ses yeux.

Elle rend obstinément aux hommes prétentieux,

Dans une palette d'ocres et de vermeils, ses oracles.





Mais personne ne les entend...

Sauf le vieil homme et la mer,

Assis à regarder le couchant

Qui met le feu à la terre…

 

Texte et photos : Christian Bailly

Tous droits réservés

20/01/2025.

vendredi 17 janvier 2025

Mon amour, j'ai laissé…

 

Mon amour, j'ai laissé…

 

J'ai laissé mon cœur transi sur ton oreiller,

Pour parler à ton oreille et rassurer tes rêves.

 

Pierre-Auguste_Renoir


À ma place, j'ai laissé les draps tout froissés,

Pour que tu te souviennes de nos plaisirs.

 

J'ai laissé mes ardeurs sur notre couche,

Pour que tu t'impatientes de mon retour.


Vincent Van Gogh

 

J'ai laissé mon esprit errer dans la maison,

Pour que tu oublies le silence de l'absence.

 

J'ai laissé, chez nous, l’empreinte de mon âme,

À toi seul prédestinée pour la vie, à jamais.

 

Loin de toi, je ne suis qu’une ombre vagabonde,

Une âme en sursis, un cœur sans raison d’être.

 

Alors

Je t'ai laissé tout de moi, le temps de notre séparation,

Pour être sûr de revenir me blottir dans tes bras,

 

Et te dire, je t’aime !


Zulu Art

Christian Bailly

Tous droits réservés

13/01/2025

vendredi 10 janvier 2025

La complainte d'un vieux fou



 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Sans cesse, vers toi, mes pensées

Amoureuses et ardentes vagabondent,

Me tourmentent et me dévergondent,

Font de moi un vieil amant obsédé.

 

Un enchantement qui dure et qui dure,

Que les mots n'exorcisent même pas.

Je ne sais pas résister à tes appâts.

De cette tourmente, j'aime les griffures.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

J'assume cependant tous mes délires,

Trop heureux de vivre ces instants.

Ils me sont donnés au dénouement

De mon destin, qui lentement expire.

 

Instant de grâce tant de fois inespéré

Auquel je ne croyais plus vraiment.

Un regard, un baiser de mon amant,

Font de moi un vieux poète enchanté.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Un vieil homme follement amoureux,

Je veux vivre l'automne de ma vie,

Comme un printemps s'épanouit

Sous les premiers éclats généreux.

 

Je gribouille des pages et des pages,

Pour perpétuer cet amour qui nous tient.

De ma destinée, tu es le magicien,

Tu le sais, tu as tous mes suffrages.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Non ! Ma vie n'est point chimérique,

Quand sur moi, tu refermes tes bras,

Mon âme oublie ses singuliers combats,

Mon cœur se repaît de l'instant onirique.

 

Peu importe si Thénatos m'emporte

Un jour pour le Tartar, pour expier.

Je n'étais pas destiné pour l'Elysée.

J'aurais ce bonheur vécu pour escorte.

 

Je ne suis qu'un vieux fou !

 

Merci de faire de moi ce vieux fêlé,

Je t'aime à la folie comme à vingt ans.

Je ne vois plus les larmes du temps

Imprimées sur le papier glacé du passé.

 

Des hommes, je suis le plus comblé,

Je me complais dans cette folie.

Mes turpitudes, par l'amour, abolies,

Laissent enfin la place à la félicité.


Christian Bailly

Tous droits réservés