vendredi 28 novembre 2025

Elle est là, devant lui…

 

Elle est là, devant lui...


Drapée de sa nudité, habillée de lumière,

Tout à le fasciner de sa beauté singulière.

Les lendemains passés tout doucement,

Sur elle, ont déposé les charmes du temps.



Femme nue couchée (Gabrielle) - Auguste Renoir

Elle offre son corps dénudé à l’artiste

Comme aux hommes, elle offre sa chair

Impudique et féline, mais les yeux tristes

De ne connaître de l’amour l’intense éclair.


Jeune Femme Nue Devant un Miroir - Giovanni Bellini

 


Sur son sein, les reflets de la jeunesse

Fleurissent, s'étalent encore avec largesse,

De leur magnificence, il est émerveillé.

De son corps offert, l’artiste est stupéfié.

 

Amoureux transis de sa beauté sans fard,

Ses yeux, sur elle, vagabondent, s'égarent,

Parcourent  les sentiers faits pour les caresses,

Avec délicatesse, sur ses courbes, paressent.


Nu debout  - Lovis Corinth

 


Un voile de soie, sur son cousin d'amour,

Lui montre le chemin vers d'autres atours.

Entre ses cuisses, pudiquement campées,

Les atouts dévoilés d’une félicité assurée.

 

Mais il feint d'ignorer son impérieuse ardeur,

Pour profiter aisément d'autres splendeurs.

Ses yeux, par d'autres courbes, intéressés,

S'attardent poliment sur ses cuisses ciselées,

 

Ils les contournent pour de son fessier rebondi,

Découvrir la joliesse des lignes arrondies.

Deux fossettes, au creux de ses reins, nichées,

Attendent sagement de recueillir des baisers.


Femme nue couchée - V. Van Gogh

 


Sur la toile, s’épanouissent ses désirs d’artiste

De son pinceau exalté, il fait naître la chair

Impudique et féline, il efface ses yeux tristes

Y dépose, de l’amour le plus intense des éclairs

 

Elle est là, le subjugue de sa beauté singulière,

Drapée de sa nudité, dans son habit de lumière.

Vaincue par l’amour, elle dépose les armes,

Il est temps de découvrir de l’amour, les charmes.


Femme nue assise - Amadeo Modigliani


À la tentation, ils ne peuvent plus longtemps résister.

À tant de beauté, l'artiste fini par succomber.


L'atelier du peintre - Gustave Courbet


Christian Bailly

Tous droits réservés

23/11/2021

mardi 25 novembre 2025

L'étranger

Après être allé voir le film réalisé par François Ozon et ce qui me restait en tête de la lecture du livre d'Albert Camus, j'ai ressenti l'étrange besoin d'écrire ce poème. 

Il fallait que je m'en libère... 

Je vous laisse à votre lecture et à vos impressions.




 

Peu m'importe d'aimer,

Peu m'importe d'être aimé.

 

Peu m'importe l'amour,

Peu m'importe la haine.

 

Peu m'importe les hommes,

Peu m'importe le monde.

 

Peu m'importe de vivre,

Peu m'importe de mourir.

 

Peu m'importe la vie,

Puisqu' elle est absurde.

 

Nous devons à la vie, de mourir.

Nous devons à la mort, notre vie.

 

Ce n'est pas l'amour,

Ce n'est pas l'argent,

Ce ne sont pas les hommes,

Ni de croire en Dieu,

Ni de croire en la justice,

Qui donne un sens à la vie,

Puisque la vie n'a pas de sens.

 

du net


L'homme se croit au-dessus de tout.

Mais l'homme n'est rien, en réalité,

Rien qu'une poussière de l'univers,

Une misérable poussière,

Que le temps balaie d'un revers

Qu'il soit puissant ou misérable…

 

Je suis étranger à la vie,

Car elle est irrationnelle.

Nous occupons, en réalité,

Le temps qui nous reste

Avec l'amour ou la haine,

Avec l'argent et le pouvoir,

Avec Dieu et ses chimères,

Pour finir entre quatre planches,

Ou en volutes, dans un ciel gris.

 

L'homme, à peine né

Est déjà coupable,

Est déjà condamné à mort,

Quand la justice des hommes,

Elle, est si médiocre.

 

Je gratte les murs de ma prison.

Un dernier rayon de soleil dans les yeux.

Mon esprit s'envole derrière les barreaux.

 

Ici, je suis l'étranger.

Je quitte la vie sans regret ...

Je suis libre !




Christian Bailly

Tous droits réservés 

01/11/2025 

vendredi 21 novembre 2025

Automnale sétoise

 

Photo de Jean-Marc Fernandez


Entre ciel épuré et mer apaisée,

Bleu profond et bleu azuré,

La silhouette fluette d'un dériveur

Emporte mes rêves de rimailleur.


Photo de Christian Bailly



Dans ses voiles gonflées d'espoir,

Mes désirs de paix illusoires,

C'est sur tes consolants rivages,

Que j'oublie, des hommes, la rage.


Photo de Christian Bailly



La modernité en fait des écervelés,

Inconscients d'un futur prématuré.

Ici, je retrouve ma paix intérieure,

Loin des larmes et des malheurs.



Ils affectent souvent mon cœur.

Cet instant suffit à mon bonheur,

Toi, mon aimé, tu es là, près de moi

À mes côtés sous le même toit.


Photo de Christian Bailly


Dans le miroir de tes grands yeux,

Je vois combien je suis heureux.

De ses rayons bien moins acérés,

Le soleil caresse la fin de journée.



Il nous berce, avec nonchalance,

De ces messages d'insouciance.

Dans le silence, seulement brisé

Par le ressac posé, mais obstiné.


Photo de Christian Bailly


Son chant lancinant et fascinant

Finit par emporter, au couchant,

La morosité de mes pensées,

Évincées par mes espoirs retrouvés.


Photo de Christian Bailly


Sur ce sable mouillé qui nous est cher,

Nous laissons de nos vies éphémères

Les empreintes, sur ses rivages,

Où déjà, le temps efface notre passage.



Alors qu'au loin, 

Tout devient 

Un somptueux décor

Ombre et or...


Photo de Christian Bailly


Christian Bailly

Tous droits réservés

21/11/2025

lundi 17 novembre 2025

Et si…

 



Et si tu n'existais pas,

Dis-moi, pour qui j'existerais,

Pour qui vibrerait mon cœur,

Pour qui mes rêves et mes pensées ?

Tu es là, près de moi,

Comme un rayon de soleil,

À faire la lumière sur ma vie,

Pour que j'en oublie le clair-obscur.



Et si tu n'existais pas,

Je serais une âme en  peine,

À errer dans ce monde en folie,

À chercher, désespéré, un coin de ciel bleu.

Tu es là près de moi,

Comme une hirondelle,

À faire le printemps dans ma tête,

Chaque jour qu’il m'est donné de vivre.



Et si tu n'existais pas,

Pourquoi tant de beauté,

Pour qui les montagnes, les forêts,

Pour qui la mer, le soleil et le sable chaud ?

Tu es là près de moi,

Et cela suffit à ma vie de pèlerin

Heureux de traverser ce monde,

Et de faire le reste de ce voyage avec toi.



Et si tu n'existais pas

Pourquoi le reste existerait,

Pour qui les fleurs s'épanouiraient,

Pour qui les étoiles dans le firmament,

 Tu es là près de moi,

Comme un soldat de l'amour,

À faire la paix dans mon âme,

C’est grâce à toi qu'elle y voit plus clair.





Et si tu n'existais pas,

Dis-moi, pour qui j'existerais,

Pour qui vibrerait mon cœur,

Pour qui mes rêves et mes pensées ?

Tu es là près de moi,

Et mon cœur déborde de joie,

Toi et moi, c’est pour la vie,

Et la poésie, pour faire de notre amour les louanges.



Christian     Bailly

Tous droits réservés

18/08/2021

vendredi 14 novembre 2025

Le temps des galoches


Quand elles étaient neuves, nous étions fiers comme Artaban,

Mais neuves, elles nous faisaient souffrir jusqu'à les maudire.

Il nous fallait du temps et de la patience pour les attendrir,

Tant elles étaient sévères avec nos pieds sensibles d'enfant.

 

Que de chemins parcourus, à courir à travers les champs.

Elles étaient bien solides pour résister longtemps au temps.

Même un peu grandes au début, pour être portées durablement.  

Elles devaient affronter tous nos jeux de garnement turbulents.

 

Un jour par semaine, le dimanche, elles étaient resplendissantes,

Avec du cirage "ça va seul", de l'huile de coude et la brosse à reluire,

Un autre jour, bien crottées, en particulier le jeudi après-midi, à courir

À travers la campagne, lourdes de sa glaise humide et pesante. 

 

Comme tous, je n'avais qu'une paire, pour faire toute une semaine

De galopin pressé de grandir et de partir vers d'autres horizons,

Alors qu'aux pieds, de belles ampoules, nous faisions encore la moisson.

Comme il est loin ce temps des galoches ! Une époque bien lointaine !

 

Mais le pire…

Le pire, c'était qu'aux beaux jours,

Le cuir de nos sandales n'était pas plus tendre…




Christian Bailly

Tous droits réservés 

14/11/2025

lundi 10 novembre 2025

La Marinette



Sous le ciel azuré de Sète,

Elle était fière la Marinette,

Toutes rames dans l'eau

Du magnifique étang de Thau,

En partance pour Loupian,

Pour se payer du bon temps.

Oublier de la Covid, le mauvais vent.

Huîtres, moules et petit vin blanc

Firent l'affaire de son barreur 

Et peuchère, de tous ses rameurs.

Sur le retour à travers les bancs

Elle se disait sa bonne fortune,

Et remerciait vivement Neptune.

Pour sûr,

Au mas de Joep, elle retournerait

Avant le prochain mois de mai !





Texte et Photos Christian Bailly

Tous droits réservés

16/08/2021


vendredi 7 novembre 2025

Pudeur


Je tais ces mots qui me font peur,

Je crains de rompre de mes sentiments, le secret,

Et des tiens la pudeur.

En silence, j'observe les preuves qui trahiraient

Ce sentiment auquel je n'ose espérer

Tant il saurait combler mes souhaits.


 


J'attends…

J'attends l'aumône de tes sentiments étouffés.

J'attends les gestes retenus, les mots suspendus.

J'attends de toi un faux pas, de te voir trébucher.

J'attends, l'âme et le cœur résignés,

De voir ce trésor caché dans l'écrin de ton sein

Étalé à mes pieds.


 

J’attends…

J'attends ton mea-culpa, ta rédemption.

J'attends de ta pudeur, qu'elle tombe enfin le voile.

J'attends l'aveu de ta faute par omission.

Oui, j'attends de ton indicible amour,

Qu'il veuille bien apaiser la torture de mon âme,

S'offrir indécemment au grand jour.


 


J’attends…

Faut-il pour mettre fin à cet atermoiement

Que je transperce de ma flèche impudique

Ce cœur chaste et résistant ?

Faut-il que je brise la glace de nos appréhensions

Pour que face-à-face nous regardions

L'inavouable se révéler à nos yeux, notre affection ?


 


D'un faux pas, je n'ose m'aventurer,

De peur de tout perdre,

De perdre l'essence même de ce qui me fait subsister,

L'espérance de vivre par toi aimé !


Christian Bailly

Tous droits réservés

18/11/2009

jeudi 6 novembre 2025

La première télévision

 

 Photo Christian Bailly


Comme je me souviens de mon village !

Ce modeste village de mon enfance,

Même si je croyais avoir tourné la page,

Bousculé, que j'étais, par mon existence.



Mais pas du tout, en fait, il en est rien,

Pratiquement, tout me revient par bribes,

Au bout de ma plume de poète, bel et bien,

Pour que j'en devienne, à présent, le scribe.


Thèmes -  Photo Christian Bailly


Je le dis, la richesse ne courait pas les rues,

Et le peu que nous avions faisait notre joie.

Et puis un jour, la télévision est apparue,

Dans une des grandes maisons de bon aloi.



Y vivaient alors deux veuves de guerre,

La mère, elle, avait perdu son mari militaire

À la Grande Guerre légendaire, si sanguinaire,

Par la suite, sa fille avait connu pareille misère.



Tous les deux, étaient militaires de carrière.

Ils avaient laissé, à défaut de leur présence,

Une pension qui faisait leur vie moins précaire,

Et qui allait changer un peu notre existence.



C'est dans cette maison, doublement endeuillée,

Que nous avons découvert le bon cœur

De ces deux bonnes et vieilles âmes esseulées

Et avec, partager quelques moments de bonheur.



Devant le tout premier petit écran du village,

En noir et blanc (il faudrait patienter pour la couleur).

C'était une chance réservée aux enfants sages.

Et pour sûr, nous arrivions tous pile à l'heure.






Nos agitations d'enfant apportaient un peu de vie

Dans ce foyer bouleversé par le vent mauvais.

Nos sourires les remerciaient de leur bonhomie.

Nous étions aux anges de profiter de leurs bienfaits.




Ainsi passaient nos jeudis et dimanches après-midi,

Sur cette boite miraculeuse, nous avions les yeux rivés

L'antenne était à nous et à d'autres d'enfants ravis.

Rintintin et Zorro sont devenus nos héros préférés.



Flipper le dauphin devint un de nos copains,

Mais une fois le retour confirmé des beaux jours,

Nous reprenions notre liberté pour courir les chemins

De notre cher village, et ses champêtres alentours...




à Mme Frégis et à Mme Vigreux



Thèmes, hameau de Cézy (Yonne) - Photo Christian Bailly




Christian Bailly

Tous droits réservés

06/11/2025