jeudi 7 août 2025

Déstructuration (Défi)

 

Déstructuration - Michel Richard


Défi : écrire un poème à partir de cette œuvre photographique de Michel Richard. "Déstructuration".

À découvrir lors de l'exposition "Exposition singulière", du 20 au 27 août 2025, à la Chapelle des Pénitents - 98 Grande rue Mario Roustan - Sète.

Lors du Vernissage le 23 août, j'aurai le plaisir de vous faire découvrir quelques poésies pour illustrer quelques œuvres de Michel Richard.

 

Quelle était belle et fraîche,

Comme un bouquet de roses

Cueillies au petit matin,

Quand l'aube les défroisse.

Ah ! Son Bel-Ami, pour elle,

Aurait bien vendu son âme,

Elle était le paradis à elle seule,

Où fleurissent désirs et plaisirs.

 

Il y avait de la joie dans sa chair

Habillée de sa jeunesse frivole.

Elle palpitait du bonheur d'être

Pour lui l'aurore de chaque jour.

 

Mais très rapidement, pour elle,

L'aurore devint crépuscule,

Puis le crépuscule se fit ténèbres;

Il en était devenu le maître.

 

Il lui faisait encore bien l'amour,

Tel un dieu, avant d'être odieux.

Sous ses baisers couvait l'orage,

Après le miel, elle goûtait le fiel.

 

Sur elle, il pleuvait des coups,

Comme il pleut des cordes.

Sur elle, grêlaient les insultes,

Autant que les revers de main.

 

Peu à peu de son assurance

Et de sa fraîcheur, il ne resta rien.

Peu à peu, dépourvue d'amour

Et de tendresse, elle se fanait.

 

Sa vie même perdait son sens,

Son corps, entre crainte et desir,

Son cœur, entre haine et amour.

Tout d'elle-même se déstructurait.

 

Pour ne laisser sur le tapis,

Qu'un corps douloureux,

Un cœur déchiré,

Une âme meurtrie.


Femme qui pleure  de Pablo Picasso



Christian Bailly

Tous droits réservés 

05/08/2025

samedi 2 août 2025

Lettre à Éline

 

 

Bien sûr, aujourd'hui toutes nos pensées

Convergent vers toi, notre petite poupée,

Avec tes yeux pétillants couleur pierre de jais,

Et ta frimousse qui ne manque jamais

De nous séduire, et même de nous enjôler,

Alors même que nous ne pouvons y résister.



Tu es notre petite princesse pétillante,

Tu rends nos vies un peu plus croustillantes !

Une princesse qui déborde de ressources.

De nos engouements, tu es la source,

Et sais très bien nous mener par le bout du nez,

Pour peu que l'on se laisse entraîner.


Tu nous convaincs par tes coquineries,

Qui ne manquent pas d'enjoliver nos vies.

Une petite princesse aux yeux si profonds

Qu'il est impossible d'en toucher le fond,

Pour y lire de ton âme toute la malice,

Qui nous invite à devenir tes complices.


Tu n'es pas farouche, petite princesse !

Tu débordes de vitalité et de joliesse !

Tu es comme un miracle au beau milieu

De nos destins que tu rends plus lumineux,

Un petit bouton de rose, au petit matin,

Sur le point de s'épanouir dans nos jardins…




Merci d'être là, Éline!


Nous te souhaitons un très Joyeux Anniversaire

Et t'embrassons très très fort.


Christian Bailly

Tous droits réservés

01/08/2025 

jeudi 31 juillet 2025

Lettre à Monsieur Bayrou

 

Mes amis; ne croyez pas que j'ai perdu ma verve pendant les vacances, que nenni !! Elle est bien là, pour faire sa rentrée !

 


Monsieur Bayrou,


Les petits rois font souvent de médiocres monarques.

M. Bayrou, de celui-là, vous êtes devenu le valet.

Ce n'est, bien sûr, pas du tout à votre honneur.

Vous osez ce qu'il n'avait pas encore osé,

En vous en prenant là où déjà le bât blesse,

Sans toucher évidemment à la race des seigneurs

Alors qu'ils continuent à engranger des richesses.


Vous vous en prenez à la classe laborieuse,

Pour combler les abysses de vos politiques désastreuses

Qui depuis des années, nous mènent au naufrage.

Vous êtes le domestique vénal de toute une classe

Obsédée par un veau d'or qu'ils laisseront pourtant

Aux portes de leurs tombeaux, l'heure venue.



Quel beau couple, vous faites avec Napoléon le micron !

Sous couvert de vos fausses divergences,

Vous êtes copains comme cochons pour nous presser,

Pour aller nous voler même nos jours fériés,

Et plus est, celui qui fête les victimes et les héros

D'une guerre qui a laissé le monde exsangue,

Tandis que certains se remplissaient les poches.

Vous voulez nous voler également ce fameux lundi de Pâques

Qui fait partie de notre histoire depuis 1801.

Une coutume instaurée par Constantin au IVe siècle !

Pour un catho comme vous, c'est fort de café, tout de même !

Le pire, c'est que vous avez l'aval de l'Église catholique de France,

Vous avez dû lui rendre bien des services pour qu'elle couronne

Votre décision qui vient poignarder le monde du tourisme

Et les possibilités de rencontres familiales,

En supprimant un week-end prolongé !

Athée, moi-même, je devrais applaudir,

Mais je trouve ce coup bien bas contre les travailleurs !



Quel beau couple, vous faites avec Napoléon le micron !

Pour venir assécher les poches des retraités

Ceux, qui alors, travaillaient plus de quarante heures,

Par semaine, sur cinq à six jours d'affilée,

Pour enrichir les forces vives du capitalisme.

Votre race à la mémoire bien courte et sélective

Pour aujourd'hui oser les traiter de nantis

Et piocher irrespectueusement dans leurs retraites.

Je peux vous montrer mes feuilles de paye

Quand j'étais jeune, je n'étais pas plus fortuné

Que la jeunesse d'aujourd'hui accaparée par les réseaux

Qui servent à vos propagandes calomnieuses

Et à divisé le peuple pour mieux l'asservir.

J'ai toujours travaillé depuis mes 17 ans,

Je pense mériter la retraite que je perçois aujourd'hui.

Je ne pense pas l'avoir volée, M. Bayrou !!

Vous n'êtes sans doute pas sans ignorer

Que les anciens sont les forces vives des élections.

Je vous rassure, nous n'avons pas tous Alzheimer,

Nous saurons nous rappeler de votre "Coup de Jarnac".

Enfin, "je dis ça, je dis rien !"



Il serait temps Monsieur d'avoir et surtout d'oser

Une politique audacieuse qui prouve au peuple

Que la race des seigneurs n'est pas intouchable.

Après avoir traversé la France de long en large

J'ai trouvé de fort belles demeures aristocratiques

Qui ne demandent qu'à participer à l'effort national.

Vous devriez en faire au plus vite l'inventaire.

Certains de ces châtelains osent même l'impensable

Ne pas proposer de réduction aux chômeurs !

Comme quoi pour eux, il n'y a pas de petits bénéfices

Alors qu'ils multiplient leurs illustres biens

Comme des petits pains que le petit peuple n'a plus.

Voilà une manne à laquelle vous devriez vous intéresser,

Il y a, j'en suis certains, de quoi combler vos attentes.




Non content de le presser, de le sucer jusqu'à la moelle

Votre gouvernement est même prêt à empoisonner

Son Peuple en votant cette loi scélérate et homicidaire

Digne de la félonie de votre classe politique.

Hé bien, oui, vous avez raison, un pesticide de plus ou de moins,

Dans la quantité qu'il ingurgite, c'est du pipi de chat

Et puis ça fait plaisir à la FNSEA, dont vous êtes le copain !

La preuve en est avec la nomination de son lobbyiste

Comme directeur de la porte-parole du gouvernement.

Il fallait le faire !!!





Aujourd'hui, dans notre pays qui veut se montrer en exemple

Quand on croit avancer, on recule en fait !


 


J'aurais bien d'autres choses à vous confier, M. Bayrou

Mais excusez moi, j'ai peur de lasser mes lecteurs,

Aussi, je suis au regret d'en terminer là avec vous.



Peut-être êtes-vous un peu sourd, M. Bayrou !

Vous n'entendez pas ce peuple qui gronde pourtant ?

Sous le soleil d'été, ce n'est que des gémissements,

Mais l'automne venu qu'en sera-t-il vraiment ?


À bon entendeur salut citoyen Bayrou !



Christian Bailly

Tous droits réservés

29/07/2025

Illustrations du net

samedi 26 juillet 2025

Finitude


 

Ô mon amour, comme je crains de voir venir les jours,

Où nous devrons nous plier aux exigences du temps,

Où nos corps déchus devront abdiquer pour toujours,

Rendre les armes de la jeunesse sur les marches des ans.



Du net



Au beau milieu de nos jardins en friche, devenus stériles,

Nos désirs épuisés ne seront plus que des roses fanées.

De nos vertes années, ne resteront que des rêves puérils,

Que nos esprits fragiles et déliquescents finiront par oublier.



Ô mon amour, je crains ces printemps sans renouveau,

Que nous regarderons passer sur les têtes blondes,

Sans oser espérer d'elles un regard charitable en cadeau.

Nous n'oserons plus rêver de courir le guilledou à la ronde.


Palma le Vieux - Allégorie de l'amour - Vénus  Mars et Cupidon


Nous aurons beau arroser nos jardins enneigés de baisers,

Semer, sur nos terres labourées par le temps, des caresses,

Nous moissonnerons seulement le silence de nos félicités.

Nous devrons accuser, sans gémir, les gelées de la vieillesse.



Alors sur les champs Elyséens de notre amour renouvelé,

Nous sèmerons une multitude de pétales de tendresse,

Pour faire ensemble, de chaque jour partagé, un rêve éthéré

Pour oublier de la vieillesse, Ô ennemie, toutes les rudesses


Du net



C'est avec toi seul que j'imagine sereinement ces jours

Où il nous faudra accepter avec sagesse de notre finitude

Cette fatale échéance qui triomphe même de l'amour,

Et l'affronter résolument avec ce qui faut de quiétude.

 

Christian Bailly
Tous droits réservés
26/07/2025

vendredi 4 juillet 2025

La Germaine


Elle vivait très chichement la Germaine,

Comme on disait, à la petite semaine.

De tous les jours, la couture était sa peine,

Toute sa vie, elle n'avait pas eu de veine.

Vieille dame - du net


Je la revois, devant la fenêtre, à profiter du jour,

Pour éclairer son ouvrage de couture en cours.

Elle reprisait mes chaussettes, mes pantalons

Que j'avais déchirés dans les buissons.



Elle n'appréciait pas du tout nos jeux de ballon.

C'est vrai, il finissait très souvent aux environs

De sa petite bicoque, son minuscule chez elle,

Où elle vivait chichement, sans faire de zèle.


Vieille dame - du net


C'est qu'elle n'avait pas toujours très bon caractère,

Avec elle, le destin avait été particulièrement austère,

N'ayant pas eu d'enfants, sa patience était limitée,

Nos jeux de galopins bousculaient sa tranquillité.



Une table, deux chaises, un crucifix au-dessus du lit,

Un poêle à bois, la richesse de toute sa vie.

Je la revois, assise sur le pas de sa porte, en tablier,

Les jours où elle n'avait pas de travail à la journée.


Femme reprisant un bas, Vincent Van Gogh


Car c'est ainsi qu'elle vivait tout le long de l'année,

Sa vie de vieille fille qui n'avait pas eu de fiancé.

Une vie de solitude, entrecoupée de la générosité

Des familles qui trouvaient toujours de quoi l'occuper.



Ces jours-là, elle était sûre d'avoir son assiette pleine,

Un repas, un peu d'argent, la rançon de sa peine.

Sa survie de tous les jours était à son âge, son seul espoir,

 Quand elle fermait les yeux au fond de son lit, le soir


Edouard Vuillard - La raccommodeuse



Il n'était pas rare que ma grand-mère me fasse porter

En peu de soupe à l'oignon, de pot-au-feu ou de potée,

Je la revois alors, venir m'embrasser de bon cœur,

Pour ce petit rien qui faisait du jour, son bonheur.


Je vous parle d'un temps que les moins de soixante ans

Ne peuvent pas connaître, je n'étais alors qu'un enfant.

Je vous parle d'un temps, où l'on usait jusqu'à la corde,

Mais cette époque est bien révolue, je vous l'accorde…




Christian Bailly

Tous droits réservés

04/07/2025

mardi 1 juillet 2025

Infinitude

  

Aux premiers jours de cet été qui s'annonce incandescent,

La chape de chaleur s'étale sur la ville, jours et nuits, sans répit.

La mer, havre de fraîcheur revigorante, m'appelle au couchant,

Alors que la nature fourbue, dans cette étuve, déjà, s'assoupit.


du net

 


Pieds nus, je me délecte de la fraîcheur naissante du sable.

Il oublie, avec la nuit qui tombe, les feux ardents du jour.

Puis, je suis le bord de mer où s'étalent les vagues affables,

À l'écoute de mes sempiternels états d'âmes de troubadour.


du net

 


Volontiers, mes pas m'éloignent de l'incessant hourvari de la cité.

Une fois à assez bonne distance, celle que préfèrent les poètes,

Je m'allonge au pied de la dune où bruissent les herbes fanées,

À l'écoute de l'immensité qui s'offre à ma petitesse avérée.


La Nuit étoilée - Vincent Van Gogh

 


De cette multitude silencieuse, je puise la force d'être ce que je suis,

Une poussière d'étoiles, mais pourtant immensément complexe.

Je me questionne, face à cet infini qui interroge mon esprit,

Sur ma raison d'être dans cet univers qui me laisse perplexe.


Guy Le Coz

 


Mes yeux dans les profondeurs de la nuit qui doucement s'étire

Tentent d'élucider ce que les hommes s'affairent à découvrir.

De découvertes en découvertes, ils présument un jour le tenir.

Mais le grand mystère de la création, lui, s'évertue à les fuir...

 

Vers l'infini...


Un festin pour le mystère de la création

 


Alors que je plonge mon regard de petit homme dans l'immensité

De cette nuit d'été, mon esprit s'enthousiasme de ma réalité.

Une infime flamme de vie qui vacille dans cet univers démesuré,

Un monde de l'infini petit venu de l'infini cosmique démesuré.


Chantel Desmoulins

 

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

29/06/2025