mardi 4 mars 2025
Quand…
vendredi 28 février 2025
Entendez-vous ?
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Parc de Bagatelle |
Entendez-vous la sève qui s'écoule sous l'écorce qui craque ?
Entendez-vous le bourgeon encore fragile qui déjà éclate,
Pour vous révéler, comme un magicien, une fleur délicate ?
Et là, le moineau, tout guilleret, qui s'ébroue dans une flaque ?
Entendez-vous, sous les feuilles mourantes, un monde qui s'éveille ?
Là, de délicates violettes, à peine défripées, qui déjà embaument ?
Ici, des coucous vibrent sous la brise, tandis que tout un royaume
Sort de sa longue léthargie à leurs pieds ; écoutez, tendez l'oreille !
De ces impertinentes pâquerettes qui foisonnent comme jamais.
Les jacinthes, fières, attendent qu'on veuille bien leur faire le portrait,
Enveloppées de leurs fragrances insolentes, pour nous envoûter.
Les crocus éclatants mais trop courts sur pattes pour les fustiger.
Les jonquilles dans leurs robes éclatantes font leurs mijaurées
S'imaginent faire de l'ombre au soleil, déjà haut dans l'empyrée.
Se chamaillent pour des femelles aussi surexcitées que les mâles.
Les tourterelles amoureuses caracoulent, sans penser à mal.
Au soleil, un matou veille sur ces mets de choix en abondance.
Vite ! Cherchez cette pièce, dans votre poche, qui vous fera riche !
Le soleil, haut dans le ciel épuré, de douceur n'est plus chiche,
Et fait s'épanouir les amandiers, que suivront bientôt les fruitiers.
La pie voleuse, en smoking, ne cache pas sa passion secrète.
Les pigeons éternels amoureux se bécotent à qui mieux mieux.
Où chacun vibre, compose sa partition, comme un maestro.
Allez, les amis ! Réveillez-vous ! D'hiverner, il n'est plus temps...
Debout !
jeudi 20 février 2025
Sète
Sète, ma Belle,
Je m'en souviens comme si c'était hier,
La première fois que je t'ai vue dans ta lumière,
Sète, ma Belle, les pieds dans l'eau,
Saint-Clair auréolé de soleil ; il faisait si beau,
Dans mes yeux amoureux et dans mon cœur.
Après ce jour inoubliable, auréolé de bonheur,
Je n’ai eu de cesse de venir poser mes bagages
Aux bords de tes canaux et sur tes rivages
Où se reflètent les couleurs de ta bonne humeur
Là, de la vie, j'oublie les gageures et les pleurs.
Depuis, mes cheveux ont pris le reflet des âges,
Alors, je trempe ma plume dans ton sable mouillé,
Pour chanter les louanges de notre idylle.
Et j’oublie…
J’oublie...
J’oublie le temps qui passe près de toi…
Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
08/12/2024
mercredi 19 février 2025
Absence…
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Tatiana Claux |
Je rêve du feu de tes yeux sur moi posés
De tes mots qui courtisent mon esprit perdu,
De ton ardeur, à tes lèvres, suspendue
De tes baisers brûlants sur moi déposés.
Je rêve d'inopinément entendre
Les frémissements de ta tendresse,
De sentir la malice de tes caresses,
De te voir, dans ta folie, me surprendre.
Je rêve du lit défait par nos batailles,
De tes victoires, de mes défaites, mes redditions
De mes triomphes, de tes rébellions,
Du cesser le feu qui incendie nos entrailles.
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William_Bouguereau - Dante et Virgile |
Je rêve de servir à tes fins
De me desservir pour toi,
De t'asservir, de te voir aux abois,
Et de m'accommoder de tes faims.
Je rêve de boire à ta source,
Pour m'enivrer jusqu'à la tarir,
Pour, assoiffé de toi, en mourir,
Crever à tes pieds sans ressource.
Je rêve d'être l'esclave de mon esclave
De me déchaîner pour m'affranchir,
De devenir le maître de ton devenir,
De le posséder et de dompter ce brave.
Je rêve….
De devenir fou pour vraiment t'oublier,
De t'oublier et d'en devenir fou allié
D'être fou de vouloir t'oublier
D'oublier que je veux t'oublier…
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Egon Schiele |
Je rêve...
De ne plus penser pour t'oublier,
D'oublier de penser…
De ne plus penser à vivre,
De ne plus vivre pour ne plus rêver…
Je rêve... Je rêve...
Je rêve du feu de tes yeux sur moi posés…
Christian BAILLY
Tous droits réservés
12/01/2009
samedi 15 février 2025
Errance
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sur le net |
Je suis le vent,
Impalpable, mais autour de toi présent.
J'arrive des terres lointaines et inconnues,
Où je me suis perdu,
De cet univers éphémère
Parfois accueillant, parfois austère.
Par-dessus les terres,
Par-dessus les mers,
Sur mon chemin, j'ai rencontré
Des âmes débordantes de bonté,
Des âmes déchues mais de vivre, affamées,
Des paradis de paix et de lumière,
Des enfers, et l'enfer des guerres.
J'ai vu la Terre saccagée
Dépenaillée et même éventrée
Ses blessures inguérissables
Ses entrailles rendues incurables.
J'ai découvert de notre univers,
Toute sa beauté et ses revers,
Sa grandeur et sa décadence,
Par l'homme, sa déchéance.
J'ai traversé des terres d'espérance,
Et des contrées d'errance.
J'ai vu le mal se déchaîner,
Le bien s'acharner à le détrôner.
Dans les arbres dénudés, j'ai pleuré,
De ne pas voir que du bonheur.
Pour quand un monde meilleur ?
Au cours de mon long voyage,
Aux hommes, dans mon sillage,
J'ai laissé mille messages.
Tantôt les grondant,
Tantôt les caressant.
Je me suis fait brise, alizé,
Blizzard, mistral ; j'ai tempêté.
J'ai hurlé après eux ma colère.
J'ai même tenté de me taire.
Mais ce maudit animal,
Impassible, demeure infernal.
Il ne comprend rien à rien,
Et pour lui, ne sait pas où trouver le bien.
Après tant et tant de colères,
Me voici enfin traversant ta crinière,
Toi le poète, débordant de bienveillance
Inspiré par la clairvoyance.
Je t'enveloppe de mes délicatesses,
Avec toi, je partage mes richesses.
Je te couvre de mes bontés,
Adouci, et serein de t'avoir trouvé.
Je dépose à tes pieds mes rêves de sérénité.
À la pointe de ta plume, s'achèvent mes errances
Sur le parchemin, mes espérances…
mardi 11 février 2025
Ce matin, j'ai envie...
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kikooyou83 |
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Olivier TRAMONI |
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Lucie LLONG |
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Jean-Luc LOPEZ |
Retrouvailles
Sur les rives de mon désespoir
Je flirte avec ma lame de rasoir.
Mon âme, dans le miroir,
M'envoie à l'abattoir.
À la radio, la plainte d'un violon
M'emporte dans le tourbillon
De son manteau de frissons,
Me harcèle de son obsession.
Mon cœur lacéré par la souffrance,
Use de sa passionnelle prédominance,
Demande son ultime délivrance,
M'appelle à la désobéissance.
Sous mes pieds, ma vie vacille.
Sans pitié, elle me torpille.
Je sens que je pars en vrille,
En moi, tout décanille.
Je ne suis déjà plus que l'ombre
De mon ombre, je sombre.
Mon corps m'encombre
S'habille de pénombre.
Soudain le gémissement du carillon
Me sort de mes sordides divagations,
Met fin à ma prédétermination.
Une lueur ensoleille mon horizon.
J'ouvre… Tu es là, pour moi.
Rien que pour moi…
À tes pieds, je foule mon désarroi,
Sur tes lèvres, je dépose mon émoi.
Mon cœur chante victoire.
Je range mon rasoir dans le tiroir.
Mon âme, dans le miroir,
S'illumine d'espoir.
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Stanton Macdonald-Wright |
Christian Bailly
Tous droits réservés
vendredi 7 février 2025
À chaque Instant
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La persistance de la mémoire de Salvador Dalí |
À chaque instant qui passe, il me semble...
Que mes jours n'ont pas assez d'heures,
Mes heures, pas assez de minutes,
Mes minutes, pas assez de secondes,
Pour accomplir tout ce que j'ai envie de faire,
Pour dire tout ce que je ne veux plus taire,
Pour écrire toutes ces pensées qui me hantent,
Pour penser tout simplement et être libre de dire...
Alors…
Je cours après le temps,
Et le temps court après moi...
Aurais-je assez de temps ?
Quand je voudrais voir tout ce que j’ai encore à découvrir,
Quand je voudrais écouter tout ce qu'il y a à entendre,
Quand je voudrais sentir à pleins poumons tout ce qui embaume,
Quand je voudrais goûter, boire, danser et faire de la vie une fête,
Quand je voudrais sourire à mes amis, rire à gorge déployée avec eux,
Quand je voudrais caresser, embrasser, aimer à perdre haleine,
Quand je voudrais oublier le temps; ce temps qui passe, qui passe…
Aurais-je assez de temps ?
Non, je sais bien que non !
Il faut du temps au temps,
Et moi, je n’ai pas le temps,
Je n'ai plus le temps…
Il me faudrais bien plus encore,
Que des secondes,
Que des minutes,
Que des heures,
Il me faudrait encore et encore
Des jours et des jours
Avant que mon corps,
Au chant du cor,
Ne rende les armes,
Dans un bain de larmes,
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Affiche Salvador Dali - La montre molle |
Que symbolise La Persistance de la mémoire de Salvador Dalí ?
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Analyse de La Persistance de la mémoire |
La Persistance de la mémoire de Salvador Dalí plonge le spectateur dans un univers onirique et définitivement étrange où surfaces dures et molles se partagent l’affiche. L’œuvre est déconcertante car elle oppose le surréalisme au réel. Elle questionne le caractère inéluctable du temps et concrétise l’obsession de l’artiste pour sa symbolique. Sommes-nous à sa merci ? Une chose est sûre, le temps passe mais laisse derrière lui des souvenirs ; la mémoire persiste. Le tableau peut être décomposé en différents éléments, numérotés dans l’image ci-dessus.
- Les montres molles symbolisent le temps, qui est relatif, en mouvement. Comme dans nos rêves, passé, présent et futur cohabitent et fonctionnent en synergie. Chacune posée sur une surface différente, elles représentent ces trois temporalités.
- La montre orange ne fond pas. Elle fait écho au temps qui passe, alors qu’elle est retournée et recouverte par des fourmis.
- Les fourmis envahissent la montre solide et symbolisent la décomposition, la mort. Le peintre fait ce rapprochement enfant lorsqu’il observe des fourmis grouiller sur le cadavre d’une chauve-souris.
- La mouche symbolise le temps qui s’envole et qui passe.
- Le drôle d’objet ou le personnage qui gît par terre pourrait représenter le peintre ou le monde intérieur et son onirisme.
- Le miroir incarne l’inconstance. Il reflète la réalité tout comme l’imaginaire.
- L’olivier, symbole de sagesse, est sec, mort. C’est un signe du passé.
- La plage est déserte et le sol semble dur. La rive représente le vide émotionnel que ressent le peintre.
- La mer lumineuse symbolise la mémoire et le monde réel, immuable. Elle contraste avec le premier plan sombre qui fait écho à un monde imaginaire et accablant.
- Les montagnes sont ancrées dans le sol comme dans le passé. Elles composent le paysage de l’enfance du peintre catalan.
- L’œuf est synonyme de naissance et donc de renouveau.
jeudi 6 février 2025
Nu au canapé rouge
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Nu au canapé rouge - Suzanne Valadon |
samedi 1 février 2025
Contemplation
Quand mon regard se pose
Sur ce que la nature veut m'offrir,
Les mots me viennent en prose,
Il me reste alors à les écrire.
Je la remercie pour sa générosité
Et je me dis la chance que j'ai.
Par l'émotion, je me laisse gagner;
Avec le monde, je fais la paix.
J'oublie des hommes, les querelles,
J'oublie de la terre, les colères,
J'oublie des politiques, les ficelles,
J'oublie tout ce qui a un goût amer,
Comme un enfant, je m'émerveille
De ce cadeau enrubanné d'espoir.
Un instant, je me mets en veille
Pour oublier, de la vie, l'illusoire...
Et je la contemple..
Christian Bailly
Tous droits réservés
01/02/2025
jeudi 30 janvier 2025
Mordorure
Ambiance mordorée d'un jour d'hiver,
Où l'horizon se perd entre ciel et terre.
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Photo Michel Brel |