du net |
Jusqu’à
mon dernier souffle,
J’espère
bien ne pas être sage,
Et
garder à l’esprit ma rage
De
penser sans avoir à rougir.
Jusqu’à
mon dernier soupir,
J’espère
bien, de la vieillesse,
Ne
pas acquérir cette sagesse
Dévolue
aux cheveux argentés.
Ce
n’est qu’usé par ma destinée,
Qu’un
jour, je devrai m’incliner,
Alors,
il sera temps de me retirer,
Pour
ne pas avoir à regretter
De
me taire, de me résigner.
Je
pourrais tirer ma révérence,
Je
partirai sans résipiscence.
Je
vous présenterai mes hommages,
Et
je tournerai ma dernière page.
du net |
En
attendant, je ne tairai point ma plume,
Je
ne cacherai point mes amertumes,
Je
dénoncerai haut les privilèges
Et
des affameurs, fort, leurs manèges,
Leurs
manigances et leurs roublardises,
Leur
mépris et aussi leur couardise.
À
ma plume, la libre expression,
Pour
chanter l’esprit de ma rébellion.
Oui,
je veux mourir en insoumis,
La
plume levée devant les ennemis
De
tous les travailleurs oppressés
Par
tous ces nantis, ces financiers,
Qui
thésaurisent à l’étranger
Au-delà
de ce qu’ils peuvent dépenser.
Ô
mes amis dites-moi ! Expliquez-moi !
À
quoi servent ces immenses fortunes,
Quand
d’autres n’ont pas une tune
Pour
survivre dignement au lendemain,
Et
dans la rue doivent tendre la main.
Outre-tombe, pourtant, rien ne se monnaie
Et
malheureusement rien ne se paie,
Ni
les crimes de sang, ni les infamies,
Ni
les fautes, ni les escroqueries,
Alors
pourquoi cumuler tant de dollars
Et
sur les pauvres se faire du lard ?
Oui,
je veux mourir en insoumis
Avant
de voir, de ce monde, l’agonie,
Ruiné
par tous ces traîtres à la nation,
Soucieux
uniquement de leur ascension
Pour
s’enrichir et vivre comme des rois,
Ils
détournent ou offensent les lois,
Ils
pillent, ils saccagent la planète,
Ils
récoltent, puis sèment la tempête,
Ils
nous empoisonnent sans vergogne,
Et
si on grogne trop fort, ils cognent.
PHOTOGRAPHIE DE MATTHIAS KLUM, L'huile de palme contribue à la déforestation |
À
ma plume affranchie et rebelle,
Je
persiste et lui donne des ailes,
Pour
dénoncer combien ces affameurs,
Sont
prêts à tout selon leurs humeurs,
Pour
dépouiller les travailleurs,
Et
remplir les poches des prédateurs.
D’une
main, ils sabrent le champagne,
Et
de l’autre, nous envoient au bagne.
De
nous, pauvres marionnettes,
Ils
font, quand ils veulent, des charrettes.
Jusqu’à
mon dernier souffle,
J’espère
garder à l’esprit, ma rage
De
penser sans avoir à rougir,
Ma
fierté de ce que j’aurai osé écrire.
J’espère,
un jour, chanter à la gloire
Des
peuples libérés, à leur victoire,
Avant
que ne m’emporte le vent hiver,
Et
que je sois le festin des vers.
La Liberté guidant le peuple - Eugène Delacroix |
Christian Bailly
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03/06/2018