samedi 31 mai 2025

La vallée



Qu'elle est belle ma vallée, elle a bercé ma jeunesse,

Alors même que je rêvais de ces horizons éloignés

Qui m'attiraient, au-delà des collines, de forêts, coiffées.

Je n'imaginais pas qu'elle manquerait à ma vieillesse.


Thèmes, hameau de Cézy (Yonne)


Quelle était verte ma vallée, au printemps bienheureux,

Sillonnée de ses chemins bordés de frais coquelicots.

J'entends le chant des alouettes s'élevant très haut,

Dans le ciel clément, avant leur plongeon vertigineux.




Je revois les champs de blé parsemés de bleuets,

Ondoyant sous la brise du chaud mois de juillet.

Je revois les vagues blondes de ces épis dorés,

Avant qu'ils ne fassent les frais des moissons effrénées.




Je sens les champs de luzerne, fraîchement fauchés,

Exhaler, sous le soleil, leurs parfums mielleux,

Alors que je descendais vers le potager généreux,

Dont les sillons avaient vu mes premières enjambées.


Le jardin de mes grands-parents, en automne 


Je me souviens des peupliers soigneusement alignés,

Le long de la rivière bordée de roseaux bruissant.

La vallée devenait un immense fleuve d'or chatoyant,

Sous le soleil d'automne, avant d'être, par l'hiver, balayée.


Champs de peupliers le long de l'Yonne 


Je me souviens de ce petit coin de notre douce France,

Avec, tout là-bas, au fond de la vallée, dans son nid douillet,

Notre village agglutiné autour de son clocher fièrement dressé.

Et non loin de là, le hameau, berceau doré de mon enfance.


Eglise Saint-Loup de Cézy 

Les bords de l'Yonne à Cézy 



J'y ai laissé ce cœur de gamin raisonnable épris de liberté,

Mais aujourd'hui, mon âme de poète se réjouit de s'immerger

Parmi tous ces souvenirs tenaces qui viennent le submerger.

Il laisse à ma plume nostalgique le plaisir d'y vagabonder.


Les bords de l'Yonne entre Thèmes et Cézy 


Alors, je me souviens… Je me souviens... Je me souviens…


Les bords de l'Yonne entre Thèmes et Cézy

Champs de peupliers au bord de l'Yonne 

Champs de peupliers au bord de l'Yonne 

Les bords de l'Yonne entre Thèmes et Cézy

Les bords de l'Yonne entre Thèmes et Cézy

Les bords de l'Yonne entre Thèmes et Cézy

Les bords de l'Yonne à Cézy et Château de Belle-Rive à Cézy

Château de Belle-Rive à Cézy

Le pont suspendu à Cézy 

Le pont suspendu à Cézy 



Christian Bailly 
Tous droits réservés 
31/05/2025



Mots-clefs : Thèmes, enfance

mercredi 28 mai 2025

Réjouis-toi

Illustrations : - Marc Chagal


Réjouis-toi,

Mon amour, réjouis-toi !

Nous aurions pu ne jamais nous connaître,

Dans la nuit, j'aurais pu ne pas te voir apparaître.

Alors, les étoiles, pour nous, n'auraient pas scintillé.

Nos chemins auraient pu ne jamais se croiser.


Le rêve des amoureux

 

Même si pour certains, notre union n'a rien de sacré,

Devant les hommes, nous nous sommes mariés.

Personne, même la mort, ne pourra nous séparer,

Jusqu'au bout, nous irons, les mains enlacées.


Fleurs au-dessus des fiancés bleus or Les amoureux bleus 

 

Réjouis-toi,

Mon amour réjouis-toi !

Pour toi, je serai toujours là, tout près de toi.

J'ai fait tout ce chemin pour arriver sous ton toit.

Où je continue d'écrire ces serments poétiques,

Où je te prouve, de notre amour, le magique.


Les amoureux sur fond bleu

 

Je te dois tout, de ce don venu de je ne sais où.

Il fait de moi ce vieux rimailleur un peu fou,

Prêt à écrire ton nom sur tous les murs de la ville,

Jusqu'à ce qu'un jour ma plume prolifique vacille.


Les amoureux 

 


Mais réjouis-toi mon amour,

Réjouis-toi !

Longtemps encore, j'aurais cette persistante fièvre,

Pour écrire tous ces mots, et les déposer sur tes lèvres,

Pour qu'à jamais, ma poésie soit ce jardin enchanté,

Où, comme au tout premier jour, j'aime te retrouver.


Christian Bailly

Tous droits réservés

27/05/2025

dimanche 25 mai 2025

Fils de...


Quand, de l'ombre maternelle,

Je me suis échappé à tir d'ailes,

Sur ce fruit du péché mortel 

Se penchèrent des hirondelles..




J'étais d'un amour innocent,

Le douloureux dénouement.

À moi, le saint-sacrement,

Pour m'éloigner de Satan.


Je n'étais point une fille,

Je ne sentais pas la vanille,

Entre mes jambes, une coquille

À me voir ma mère vacille.




S'ajoutait à ce sort cruel,

Point assez d'essentiel,

À son sein maternel,

Pour assurer le substantiel.


Sur ma mère, la disette

Avait fait ses emplettes,

Sur son corps, des miettes,

Les marques de ses côtelettes.




Il gelait à pierre fendre.

Du froid, il fallait se défendre,

À vivre, il me fallait apprendre,

Pour à ce monde y prétendre.


Dehors, suintait la pauvreté,

Mieux valait attendre l'été,

Ses jours plus ensoleillés,

Pour affronter la réalité.


On récitait des prières

Pour éloigner la misère

De cet enfant sans père,

Fils de la Pitié Salpêtrière.




À cette trop jeune mère,

Je me devais de plaire,

Lui faire oublier la misère.

J'étais le fruit de ses viscères.


Pour la conquérir,

Il me fallait l'attendrir.

Avec mes sourires,

J'achetais ses éclats de rire.


Je n'étais pas le premier,

Je ne fus pas le dernier.

D'un X, je suis l'héritier,

Et je ne peux pas l'oublier.


J'étais voué à l'abandon,

Mais d'amour, une pulsion

Me sauva plus que la raison,

De cette malédiction.




C'est un cœur bienveillant, 

Plus fort que les médisants,

Qui, sous son aile, me prit.

Son amour n'avait pas de prix.


Je ne dois pas à ma maman,

Ce que je suis maintenant,

De la vie, trop de tourments

Furent pour nous insistants,


Tout ce qui nous a séparé

N'est pas vraiment balayé.

Entre nous, reste une ombre,

Dans lequel je sombre.


Les années ont passé,

Sans que le voile ne soit levé.

Tu t'obstines dans ton silence,

Tu m'infliges ta sentence.


Est-ce mon prix à payer

D'avoir démérité d'être né ?

Pourtant, je continue à espérer

Et sortir, un jour, de l'obscurité...


Alors, nous pourrons nous aimer,

Sans avoir à en pleurer.


À Maman 




Christian Bailly

Tous droits réservés

25/05/2025


Mots-clefs : Thèmes, enfance

samedi 17 mai 2025

Libre !

 



Aujourd'hui, enfin, je découvre la lumière !

Une partie de ma vie dont je ne suis pas fier

S'enfouit dans les profondeurs de mon passé,

Avec, j'ensevelis mes larmes et ma duplicité.


Comme un éphémère, à sa dernière heure,

Je suis émerveillé par autant de bonheur,

Et quitte à mourir, autant me brûler les ailes,

Dans un dernier baroufle d'amour charnel.


À l'échelle de l'univers, je sais, je ne suis rien,

C'est pourquoi, je m'efforce d'être épicurien.

Ma vie, sur cette terre opulente, sera brève,

De me prendre, la faucheuse déjà en crève.


Alors je m'agite dans ce tourbillon inhumain,

Où je ne compte pas plus qu'une putain.

Moi aussi, j'ai beaucoup d'amour à donner,

Mon âme, mon corps à cela se sont voués.


Même si par le passé tous deux m'ont trahi,

Nous n'en sommes pas moins devenus amis.

Enfin en accord, ils partagent la gouvernance

De mon nouveau destin dénué de turbulence.


Jamais une pareille félicité, pour moi interdite,

M'avait été donnée de vivre avec légitimité.

Aujourd'hui, je peux assumer, je n'ai plus à fuir,

Ni ce que je suis depuis toujours, le démentir.


Je suis libre ! Oui, je suis libre !

Libre d'être…

Libre d'exister…


Libre de vivre ma réalité… Mon identité.

Libre d'assumer mon évidence…

Je suis libre !


Christian Bailly

Tous droits réservés

16/01/2014


jeudi 15 mai 2025

La Mamma Di Rosa




Place de l’Hospitalet,

Dans le "Quartier Haut",

Lascive et dénudée,

Pulpeuse et voluptueuse,

Telle une diva,

La Madone de Sète,

Aux formes généreuses,

Aux rondeurs palpables,

Ne laisse personne de marbre.

Elle trône et se pavane

Sur son pouf de pierre.




Dans ses yeux azurés,

Écarquillés sur le monde,

Ses rêves de jeunesse.




Lèvres écarlates et sensuelles,

Surtout, ne dites pas d'elle

Qu’elle fait mauvais genre.




Non ! C'est une amoureuse

Imperturbable et fidèle…

Elle attend, impatiente,

Le retour de son marin,

Pour lui faire oublier

De la mer, le mauvais grain.




Sous sa chair opulente,

Assurément, je vous le dis,

Vibre un cœur gros comme ça

Capable d'amour démesuré…



Texte et photos : Christian Bailly
Tous droits réservés
23/02/2022

mardi 13 mai 2025

Les vieux tilleuls de la place de Thèmes

 

Ils sont encore là les beaux tilleuls qui ombrageaient ma jeunesse,

Je suis ému de voir ces ancêtres, qui ont bercé mes vertes années,

Résister au temps qui passe, et accuser le coup de la vieillesse,

Eux qui ont assisté à tant de fêtes foraines, à tant de quatorze juillet...


Origine: Cézy Thèmes Hier et Aujourd'hui


Je les revois au printemps, taillés court comme des condamnés,

Puis renaître, jour après jour, avec leur vigueur toute printanière.

Combien de fois n'ai-je pas cueilli leurs petites fleurs parfumées ?

Ils aromatisaient nos tisanes du soir, l'hiver, près de la cuisinière. 




Malgré leurs silhouettes vieillissantes, quelques excroissances

Qui déforment leurs troncs centenaires, telles de virulentes tumeurs,

Et ces quelques meurtrissures béantes qui fragilisent leur existence,

Ils résistent, ils bravent les étés chauds et des hivers, la rigueur.



Sous leurs ombrages, un banc s'offrait à nos derrières d'enfants.

Là, nous nous régalions des  carambars et malabars de l'épicerie.

J'y revois mon grand-père, avec des amis, à palabrer un instant,

Oublieux de sa peine qu'il ne ménageait pas et de son corps endolori.




Ils sont encore là les beaux tilleuls de cette petite place du village,

Où raisonnaient nos frappes dans les ballons et nos cris de galopins.

Ils étaient l'épicentre de notre jeunesse dont il faut tourner la page,

Même si en chacun de nous, battent encore nos cœurs de gamins.


Origine: Cézy Thèmes Hier et Aujourd'hui

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

13/05/2025


Mots-clefs : Thèmes, enfance

mercredi 7 mai 2025

Épanchement




Fasciné, je te contemple,

Avec mes yeux d'enfant gâté,

Et je me laisse emporter

Par mes rêveries sollicitées

Par ton immensité

Sauvage et tonitruante...

Onde tumultueuse et majestueuse

Tu inspires ma plume humble et respectueuse.

Tu es mer fructueuse,

Tu es mère généreuse,

En toi, je puise ma force de vivre impérieuse.











 


Texte, photos et vidéo : Christian Bailly
Tous droits réservés
08/12/2021

samedi 3 mai 2025

Le pont suspendu de Cézy


Adeline Thomas


Dans l'aurore naissante,

Des brumes opalescentes,

Le fleuron historique du village,

Surgit, sublime le paysage.


Adeline Thomas


Avec élégance, il enjambe

Du matin, au soir qui flambe,

L'onde qui flâne à ses pieds,

Apaisée, sans même sourciller.


Adeline Thomas


Fermement ancré dans sa terre,

Il a traversé toutes les guerres,

Réunissant les deux rives,

Où tout un monde s'active.


Adeline Thomas


Élancés vers l'azur, les piliers 

Veillent sur l'entrée du tablier

Qui s'élance avec assurance

Au-dessus des eaux en errance.



Frédéric Valdi


Sauvé des griffes du temps,

Il ressuscite aguerri et pimpant.

Des villageois, il fait le bonheur

Tous fébriles de fêter avec ferveur... 


Benoît Delaisse



Un pont réhabilité et rajeuni,

Entre  le passé et aujourd'hui,

Entre aujourd'hui et l'avenir,  

Pour les hommes, à jamais, les réunir


Adeline Thomas


Christian Bailly

Tous droits réservés 

03/05/2025


Cézy est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Cézy se tient sur la rive gauche de l'Yonne à 5 km en aval du centre de Joigny. La commune s'allonge le long de la rivière, suivant la courbe d'un méandre ; elle inclut une partie de la rive droite de la rivière, les Hectares, s'étendant en un point jusqu'au chenal appelé « dérivation de Joigny[1] ». Un pont suspendu enjambe l'Yonne, reliant Cézy à l'île de l'Entonnoir en direction de Saint-Aubin-sur-Yonne en rive droite.

https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9zy


Mots-clefs : Thèmes, enfance