De mon pas de sage, je longe le rivage,
Mon
âme soucieuse de rester silencieuse,
À
l'écoute du chant des flots envoûtants,
Le
regard accroché à l'étendue irisée.
Par
le soleil d'automne, que la brise chiffonne.
Mon
esprit de poète, et sa muse à la fête,
Vagabondent
au loin, cherchent avec soin,
Un
petit coin de paradis où coucher leur poésie.
Une
petite île singulière, belle mais pas fière,
Qui
fleure bon le soleil, une petite merveille,
Nichée
entre deux eaux, avec l'azur pour oripeaux,
Auréolée
de lumière, des artistes, la matière.
Une
terre de pêcheurs et d'exilés d'ailleurs,
Venus
chercher l'or de ses radieuses aurores
Et
de ses crépuscules, les feux, qu'ils simulent.
Une
île devenue l'écrin de leurs humbles destins
De
mon pas de sage, tout au bout du rivage,
Sans
faire plus d'effort, j'arrive enfin à bon port,
Comme
un vieux rafiot, je m'attache à l'anneau.
J'ai
affalé la grand-voile pour mieux voir sa toile,
Là,
jours après jour, je coule mes vieux jours,
Entouré
de la poésie de cet éminent paradis,
Avant
que je ne sombre, somme toute dans l'ombre
Ou
emporté par les flammes, corps et âme.