À
mes pieds, coule paisiblement le Cher.
Il
laisse derrière lui son passé sur la pierre,
Et
emporte déjà cet instant, au présent,
Vers
son futur qui s'étire dans son courant.
Il
se faufile entre les îlots de verdure ensauvagés.
Là,
discret, par les branches, il se laisse effleurer,
Ici,
sur les galets, il court pour se réchauffer,
Et
nous faire entendre son clapotis enjoué.
Instant
de paix, embrassé par la nature,
Je
saisis ce bonheur qu'elle me procure.
Dans
les prés, les vaches paissent et ruminent,
Ignorent
leur fatal destin qui s'achemine.
Les
vieux charmes me dévoilent les plaies,
De
leur passé, quand on rabattait les haies.
Aujourd'hui,
la charmille ombrage ma promenade.
Tandis
que des enfants, gaiement, gambadent.
Au
milieu de ce bocage, le temps s'est arrêté,
Laissant
une place primordiale à la biodiversité.
Crue
et étiage rythment cet espace naturel ;
Il
m'inspire cette sérénité intemporelle.
Au
milieu de cette quiétude monacale,
Trône
l'abbaye de Noirlac et son abbatiale.
Dans
ce monastère prestigieux de l'ordre cistercien,
La
quiétude trouble mon esprit de païen.
La
majesté de l'édifice et sa grande sobriété,
L'écho
de mes pas dans ses salles dénudées,
Son
autant d'invitations à la contemplation,
Sont
autant d'incitations à l'introspection.
Que
suis-je, moi, le rimailleur hors-la-loi,
Quand
il a fallu tant de courage et de foi,
Tant
d'abnégation pour édifier un tel sanctuaire,
Où
le dépouillement s'opposait au somptuaire.
Ici,
la grandeur du savoir-faire des hommes,
À
sa porte, la sublimité de la nature !
Que
suis-je dans tout ça, moi l'humble poète,
Un
troubadour avec des mots, la palette ?
Peut-être
est-ce ma raison d'être,
De
m'extasier chaque jour qui est fait...
Texte et Photos Christian Bailly
Tous droits réservés
03/08/2025
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