Illustration ! Photos Christian Bailly
Mémorial de Verdun |
Dans la boue imbibée du sang de leurs frères,
Dans les tranchées baignées de leurs larmes,
Ils attendaient sans espoir, la peur dans l’âme,
Le funeste mot de la fin à leur infinie misère.
Mémorial de Verdun |
Loin des cœurs chéris, de leurs chaumières,
Terrés comme des bêtes traquées par la mort,
Tous traînaient ce qui restait de leur corps.
Du bonheur d’exister, ils ignoraient la lumière.
Citadelle souterraine de Verdun |
La guerre effaçait de leur vie la jeunesse,
Creusait leurs visages affamés et terrifiés.
La vermine faisait ripaille sans compter
Sur leurs corps qui ignoreraient la vieillesse
Mémorial de Verdun |
Tour à tour, chasseurs sauvages ou gibiers,
Au gré des assauts et des retraites mortelles,
Sur leurs têtes, planaient de sombres ailes.
Pas un ange pour les sortir de ce bourbier !
Fort de Vaux - Trous d'obus |
Le ciel en deuil, drapé de tentures funéraires,
Attendait de recueillir leurs âmes fauchées.
Labourée par les déluges d’obus, la terre brûlée
S’ouvrait sous leurs pas lourds, dans un éclair.
Boyau de Londres |
Tapis dans les boyaux de leur patrie ingrate,
Ils n’étaient pas même l’ombre de leur ombre
Déjà enfouie sous cet avenir trop sombre.
Martyres, ils étaient d’une destinée scélérate.
Trous d'obus au-dessus de l'abri 320 |
Sur ces champs de ruines, cette terre lunaire,
La lune blafarde faisait la nuit plus noire,
La mort plus présente, la vie plus dérisoire.
La peur rongeait les âmes, le froid, la chair.
Mémorial de Verdun |
L’air empoisonné déchirait ces poitrails,
Au hasard, les balles soufflaient les vies.
Sur les survivants, s’abattait l’acier en pluie.
La faucheuse ne manquait pas d’attirail.
Citadelle souterraine de Verdun |
Nés pour être
ouvriers, fermiers ou mineurs,
La patrie en fit de la chair à canon, des bouchers,
Des hommes sans âmes, condamnés à se lancer
À corps perdu dans des corps-à-corps de gladiateur.
Mémorial de Verdun |
Arrachés à leurs mères, à leurs femmes et enfants,
Pour défendre un trou, gagner une tranchée,
Il leur fallait obéir aux ordres, marcher ou crever,
Ou alors, mourir pour l’exemple, arbitrairement.
Citadelle souterraine de Verdun Choix du Soldat inconnu |
Ici-bas, ces destins n’avaient que peu de valeur,
La patrie exigeait l’ultime sacrifice de leur vie,
Pour une croix de guerre en fer, leur nom inscrit
Sur la pierre des morts au champ d’honneur…
Dans nos veines, coule le sang de nos aïeux,
Dans nos cœurs, subsistent leurs mémoires,
De leur sang, ils ont écrit une page de l’histoire,
D’en oublier leur holocauste serait injurieux.
Fort de Vaux |
À ces Hommes, nos larmes de
reconnaissance !
À ces Poilus, notre souvenir sincère et éternel !
À ces Braves, nos honneurs inconditionnels !
À leur Mémoire, la perpétuelle survivance !
Monument aux enfants de Verdun morts pour la France |
Ossuaire de Douaumont |
Nécropole de douaumont |
Nécropole de douaumont |
À mon arrière-grand-père
Et à tous ses
compagnons d’infortune
Christian Bailly
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26/10/2013