Emerico Imre Toth |
Il pleuvait alors sur
mon âme,
Comme il pleuvait sur
mon cœur
Inondé par beaucoup
trop de rancœurs
Notre destinée est
parfois bien infâme.
Le Cri de Munch |
J'étais enfermé dans
mon cauchemar,
De moi-même, je
n'étais que l'ombre.
J'attendais que
s'ouvre ma tombe.
Pour les autres, je
me faisais fuyard.
Je renonçais à
survivre à mon destin,
J'attendais
l'avènement du verdict.
De mes proches et
amis, la vindicte,
De l'épée de
Damoclès, le scrutin.
Pierre-Paul Prud'hon |
Il pleuvait alors sur
mon âme,
Comme il pleuvait sur
mon cœur.
Je respirais, oui,
mais à contrecœur.
Je savais pour eux
mon crime infâme.
Le purgatoire était
bien de ce monde,
L'enfer pour moi
était à deux pas.
Pas besoin d'attendre
mon trépas,
Ma vérité avait
saveur nauséabonde.
Pour se poser sur la
place publique,
Avec des relents
d'acide chlorhydrique.
J'eus cette
espérance, qu'on m'immola.
Pour connaître les
torpeurs de l'oubli.
Ma réputation
définitivement établie,
Je pouvais boire
jusqu'à la lie, le calice.
Eugène Delacroix - La barque de Dante |
J'essuyai bientôt la tempête de ma vie,
Puis, je reçus des preuves de compassion.
J'eus les suffrages, pour cette confession,
De tous mes proches et de mes amis.
Il pleuvait du
bonheur sur mon âme,
J'oubliais toute une
vie de rancœurs.
Christian Bailly
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10/06/2014