J'entends, là, le bruissement furtif
D'un éveil imperceptible et chétif,
Annonciateur d'une ardeur renaissante.
De nos illustres ombrages,
On jacasse tapageusement et sans ambages,
A qui mieux-mieux, de son arrivée.
La bise, tiédie par un rayon bienfaiteur,
Courbe l'échine, se fait moins vaillante.
Elle sait son temps compté, l'arrogante !
De laisser sa place, voici venue l'heure.
A contre cœur de son manteau d'hermine.
Artiste-peintre accompli, dame nature fulmine,
Balance sur sa toile quelques tâches vivaces.
Du blanc, au détour des jardins et des bois,
Du jaune, sur ma prairie encore endormie,
Où s'agite bruyamment l'imperturbable ennemi
De mon matou, beau merle moqueur et sournois.
Je sens fébrilement naître en moi un air de fête.
Mon sang, sans bouillir, fourmille dans ma tête,
M'assure, de son Éminence le Printemps, l'avènement.
Texte et photos : Christian Bailly
Tous droits réservés
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