Allongé sur le sable tiédi
Par le soleil d'automne,
Dans le silence de la plage
Abandonnée par les estivants,
Je goûte le vent de liberté
Qui souffle doucement sur mes épaules.
J'écoute la complainte des vagues,
Leurs
histoires d'horizons lointains.
Qui de sa rencontre avec un pouffre géant surgissant des abîmes comme
un fantôme venu des au-delàs marins…
Qui d'avoir vu dans la transparence de l'onde, la splendeur d'un monde qu'elles survolent sans jamais pouvoir l'admirer…
Qui d'avoir revêtu la riche tenue de soirée d'un ciel étoilé et baignée les rayons d'une pleine lune opalescente…
Qui d'avoir sauvé un marin pêcheur en péril, un jour de tempête, en le déposant, épuisé, sur des rivages accueillants…
Qui d'avoir entendu dans le lointain le tonnerre des hommes, rugissant bien plus fort que la pire des tempêtes
Qui d'avoir surpris des vaisseaux usines en train de se goinfrer des bienfaits de Mer nourricière, plus qu'il ne convient à sa faim...
Qui de s'être brisée contre le rivage d'un continent à la dérive, amalgame des monstruosités d'une industrie irrévérencieuse, cupide et écocide, prête à tout pour quelques dollars de plus…
Qui d'avoir croisé des géants brisant ses sœurs par centaines au cœur de l'océan, de leurs proues hostile, et sans pitié…
Qui d'avoir approché des montagnes flottantes habitées par un peuple inconscient des dommages collatéraux de son égoïsme…
Qui d'avoir été tranchée sans pitié par des bolides assourdissants, mugissant sur les flots bleus pour une montée d'adrénaline…
Qui d'avoir attendu des lunes et des lunes pour enfin rencontrer un poète assez fou pour écouter leurs chants devenus vains, leurs douleurs inaudibles, leurs espoirs chimériques…
J'écoute…
J'écoute…
J'écoute leurs lancinantes plaintes…
Sans trouver d'excuses aux hommes.
Que
pourrais-je leur dire,
Alors
qu'elles meurent à mes pieds…
Texte et photos: Christian Bailly
Tous droits réservés
14/10/2023
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