mercredi 29 novembre 2023

Les mots du poète

 




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Du poète, les mots sont les fleurs de ses blessures.

Ils éclosent les jours de grisaille au cœur. 

Un rayon de soleil les consumerait à jamais.

Dans l'air devenu lourd, ils s'évaporeraient,

Pour devenir invisibles, mais pesants à l'âme.

Patients comme les belles-de-nuit, ils attendent

Que le crépuscule se pose enfin sur le monde.

À la dérobée, dans l'ombre et le silence du temps,

Ils s'épanouissent alors, passent ou trépassent, 

Sur la page blanche amicale ou scélérate.

Quelques gouttes, sur le rivage des paupières

Du poète mélancolique, suffisent à leur survie.

Dans ses perles cristallines, il trempe sa plume,

En noircit le parchemin comme par enchantement.


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Sait-il lui-même d’où lui vient cette fièvre d'écrire,

Lui qui redoutait les railleries de ses précepteurs?

Aujourd'hui, peu lui importe…

Il met sa vie en vers, ses amours et ses guerres,

Ses désirs, ses plaisirs, ses illusions et ses espoirs.

C'est toujours mieux que dans le fond d'une bouteille.

Il rêve de semer un peu d'amour sur cette terre,

De voir les hommes aller les uns vers les autres

Avec des rameaux d'olivier plutôt que des fusils,

Qu'ils laissent parler leurs cœurs plutôt que les armes.


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Pour lui, chaque vie brisée est une lumière d'espoir

Qui s'éteint à jamais, à tout jamais, pour le monde.

Il rêve d'entendre le chant mélodieux de la colombe,

Plutôt que le cliquetis des armes, le barouf des bombes.

Oui, dans la nuit, il rêve de paix, d'amour et de prospérité

Pour toutes ses âmes en souffrance de par le monde

Il n'a pas de dieu à prier, mais le mécréant à du cœur,

Il prie seulement les hommes de devenir enfin sages

Respectueux de la vie de chacun sur cette terre.

Ceux qui agitent les esprits ne sont pas ceux qui paient

De leur sang, protégés qu'ils sont dans leurs palais.

Ainsi, il se livre le poète, sur la page devenue grise.

Il dit ces espoirs déçus d'adolescent, de voir un jour

La paix et l'amour régner en maître sur le monde…

 

de Moungounda-Pindi


Les mots sont les fleurs de ses blessures,

Ils éclosent les jours de grisaille au cœur… 


Christian Bailly

Tous droits réservés 

29/11/2023

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