samedi 25 mai 2024

Galaxie




Avec toi, partir pour un long voyage,

Traverser les nébuleuses de la volupté,

Découvrir de ton univers, son intimité,

Te dévoiler de ma galaxie les rouages.




Vivre dans une quatrième dimension

Notre inclination pour la transcender.

Mon cinquième élément, t'en allouer

Pour le solde de ma vie, sa concession.




Intime invité, dans ma constellation,

T'aimer pour des années-lumière,

Consacrer ma chair hospitalière

À ta plus charnelle satisfaction.




Laisser le feu de l'amour qui embrase,

Envahir notre raison, de déraison.

Festoyer de sa jouissance à foison.

Traverser l'espace infini de l'extase.




Suivre ta voie lactée, pour partager

De ton corps, la sphère licencieuse,

Y amarrer mon âme amoureuse.

De ton cœur, faire mon étoile du berger,




Tout le reste de ma vie, t'aimer,

N'avoir d'horizon que ce mystère,

Faire de ton corps sacré, ma terre,

De ton âme éclairée, mon ciel étoilé.




Avant que nous ne soyons avalés par un trou noir...



Christian Bailly
Tous droits réservés 
24/03/2011


mardi 21 mai 2024

Pudeur


Jean-Francois de Troy -  La Declaration d’Amour




Je tais ces mots qui me font peur,

Je crains de rompre, de mes sentiments, le secret,

Et des tiens, la pudeur.



En silence, j'observe les preuves qui trahiraient

Ce sentiment auquel je n'ose espérer

Tant il saurait combler mes souhaits.



J'attends…



J'attends l'aumône de tes sentiments étouffés.

J'attends les gestes retenus, les mots suspendus.

J'attends de toi un faux pas, de te voir trébucher.



J'attends, l'âme et le cœur résignés,

De voir ce trésor caché dans l'écrin de ton sein,

Étalé à mes pieds.



J'attends ton mea-culpa, ta rédemption.

J'attends de ta virile pudeur, qu'elle tombe le voile.

J'attends l'aveu de ta faute par omission.



Oui, j'attends de ton indicible amour,

Qu'il veuille bien apaiser la torture de mon âme,

S'offrir indécemment au grand jour.



Faut-il pour mettre fin à cet atermoiement

Que je transperce de ma flèche impudique

Ce cœur chaste et résistant ?



Faut-il que je brise la glace de nos appréhensions

Pour que face-à-face, nous regardions

L'inavouable se révéler à nos yeux, notre affection ?



D'un faux pas, je n'ose m'aventurer,

De peur de tout perdre,

De perdre l'essence même de ce qui me fait subsister,

L'espérance de vivre par toi aimé !


The Lovers par Somov, Konstantin Andreyevich




Christian Bailly
Tous droits réservés

mardi 14 mai 2024

La p'tite fée et l'escargot





Sans vraiment s'en rendre compte,

Une p'tite fée ingénue,

Qui avait un beau petit cul,

Et de jolis petits seins,

Faisait baver un escargot dans le jardin...



"Bon sang, que ne suis-je pas un prince,

Pour goûter à tout ça ? Mince !"

Se disait-il en la voyant...



Au désespoir, la nuit venue,

En pensant à l'ingénue,

Partout dans le jardin,

Il laissait la trace de son chagrin,

Qui scintillait au soleil, dès le matin...



Un jour, la reine des fées,

Qui se faisait très très âgée,

Avec empathie, s'en est inquiété...

"Pauvre escargot", se dit-elle,

"À ce train-là, il va finir par se dessécher..."

Aussi, elle le prit en pitié,

Tout en sachant que c'était le dernier vœu

Qu'elle pouvait réaliser pour rendre heureux

Une âme en peine, près du trépas…

"Abracadabra ! Abracadabra !

Bave de crapaud et langue au chat

Beau prince, tu deviendras !"



Et le miracle se fit...

L'escargot devint un beau prince !



Sans perdre de temps de serrer la pince

De la très vieille fée

Déjà en train d'agoniser,

De bon matin,

Il alla dans le jardin,

Pour bien vite se régaler

Des beaux atours de la p'tite fée

Devenue une princesse de toute beauté...

Qui l'attendait au pied

D'un éclatant rosier.



Mes amis,

Voilà pourquoi vous voyez dans vos jardins

Des traces scintillantes, tous les matins.

De tous les autres escargots, au désespoir,

De ne jamais connaître la gloire

De devenir un jour un prince couronné,

Elles sont leurs larmes versées,

En pensant aux petites fées

Qu'ils ne pourront jamais goûter...


Christian Bailly

Tous droits réservés

14/05/2024

samedi 11 mai 2024

Ressac






Dans le ressac, je noie mon vague à l'âme.
Où sont donc passées mes vertes années ?
Emportées par les courants du temps assassin,
Pour des abîmes d’où elles ne reviendront jamais,
Où gisent déjà les épaves de mes souvenirs.
Enfouis avec elles, mes rêves secrets d'adolescent.

Parfois, il m'arrive de faire une plongée en apnée,
Dans ces abysses obscurs et impénétrables,
Pour redécouvrir de vagues réminiscences
D’instants de bonheur qui me font chaud au cœur,
Des moments mémorables de joies, bien ancrés,
Mais aussi des images floutées par les défaillances
D'une mémoire qui se fait plus souvent scélérate.
Heureusement, j’y rencontre quelques sirènes,
Subjugué, je me laisse emporter sans résister,
Et je retrouve, dans leurs miroirs sans tain,
Toutes ces belles âmes qui ont traversé ma vie
Pour un bal musette sans orchestre ni cotillons.

Dans ses profondeurs devenues insondables,
Se cachent aussi mes regrets et mes remords.
Parfois, dans la tourmente, ils remontent à la surface,
Renfloués par je ne sais quelles pensées importunes,
Alors, dans le ressac, je noie mon vague à l'âme,
Puis je reprends doucement le cours de ma vie…
Libéré…




Texte et photo : Christian Bailly
Tous droits réservés

05/05/2024

samedi 4 mai 2024

Écoute mon Amour

 

Écoute ! Écoute !

Écoute mon Amour…

Dans le murmure du vent qui ondule sagement les blés dorés,

Dans le chant des oiseaux amoureux qui endimanche la forêt.

Dans le grincement de porte de la cage où s'enferme mon cœur gros,

Dans les pleurs de la pluie battante qui inonde mes longs sanglots.

 


Écoute ! Écoute !

Écoute mon Amour…

Dans le fracas des vagues assourdissantes qui brisent mon âme,

Dans le souffle de la brise qui ne sèche même plus mes larmes,

Dans le bruissement des arbres qui compatissent sans me guérir,

Dans le mistral qui vient caresser ta chevelure grise, en devenir.

 


Écoute ! Écoute !

Écoute mon Amour…

Le hurlement de mon cœur labouré par la douleur de t'aimer,

La rose qui pleure des larmes de rosée sur notre amour insensé.

 


Écoute ! Écoute !

Écoute mon Amour…

Comme je te le souffle, comme je te le chante !

Comme je te le crie, comme je te le hurle !

Comme je te le pleure…

 

Écoute ! Écoute !

Écoute mon Amour…

Il t'accompagne …


Christian Bailly 

Tous droits réservés