À l'heure où l'aurore
Brode de fil d'or,
De la tête aux pieds,
Les arbres décharnés,
Et tisse de fil d'argent,
La prairie sertie de brillants,
La campagne se réveille
Baignée d'un rayon de soleil.
Les bœufs, insensibles
À cette beauté tangible,
Paissent, paisiblement,
Cette rivière de diamants
Étalée sous leurs sabots.
Dans la haie, en lambeaux,
Des corbeaux croassent,
Entre eux, ils bavassent
Comme des vieilles,
Tout en scrutant le ciel.
Aux pieds, des chênes,
Se joue une autre scène.
Des rouges-gorges sautillent
De brindilles en brindilles,
Picorent, le sol encore gelé,
Avant, de plus loin, s'envoler.
À l'affût, un vieux matou,
Sorti de je ne sais où,
Est à l'affût, devant ce mets.
Il serait mieux, à fainéanter
Devant le feu de cheminée,
Vivement en train de crépiter.
Un épervier, d’un poteau,
Semble observer de haut,
De ce monde, les merveilles.
Il scrute une proie qui s'éveille.
Une tragédie va se jouer,
Si personne ne vient la déjouer.
Moi, j'observe ce paysage
Qui résiste aux outrages
Du temps tenace qui passe.
Déterminé, sa route, il trace.
Je me rappelle mon enfance,
Dont il me reste les souvenances
De cette paisible campagne.
À jamais, elle m'accompagne.
Texte et photos : Christian Bailly
Les Chabins - 18380 - Ivoy le Pré - (Cher)
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06/01/2024