Je ne suis qu'un vieux fou !
Sans cesse, vers toi, mes pensées
Amoureuses et ardentes vagabondent,
Me tourmentent et me dévergondent,
Font de moi un vieil amant obsédé.
Un enchantement qui dure et qui
dure,
Que les mots n'exorcisent même pas.
Je ne sais pas résister à tes
appâts.
De cette tourmente, j'aime les
griffures.
Je ne suis qu'un vieux fou !
J'assume cependant tous mes délires,
Trop heureux de vivre ces instants.
Ils me sont donnés au dénouement
De mon destin, qui lentement expire.
Instant de grâce tant de fois
inespéré
Auquel je ne croyais plus vraiment.
Un regard, un baiser de mon amant,
Font de moi un vieux poète enchanté.
Je ne suis qu'un vieux fou !
Un vieil homme follement amoureux,
Je veux vivre l'automne de ma vie,
Comme un printemps s'épanouit
Sous les premiers éclats généreux.
Je gribouille des pages et des
pages,
Pour perpétuer cet amour qui nous
tient.
De ma destinée, tu es le magicien,
Tu le sais, tu as tous mes
suffrages.
Je ne suis qu'un vieux fou !
Non ! Ma vie n'est point chimérique,
Quand sur moi, tu refermes tes bras,
Mon âme oublie ses singuliers
combats,
Mon cœur se repaît de l'instant
onirique.
Peu importe si Thénatos m'emporte
Un jour pour le Tartar, pour expier.
Je n'étais pas destiné pour
l'Elysée.
J'aurais ce bonheur vécu pour
escorte.
Je ne suis qu'un vieux fou !
Merci de faire de moi ce vieux fêlé,
Je t'aime à la folie comme à vingt
ans.
Je ne vois plus les larmes du temps
Imprimées sur le papier glacé du
passé.
Des hommes, je suis le plus comblé,
Je me complais dans cette folie.
Mes turpitudes, par l'amour,
abolies,
Laissent enfin la place à la
félicité.
Christian Bailly
Tous droits réservés
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