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Parc de Bagatelle |
Entendez-vous la sève qui s'écoule sous l'écorce qui craque ?
Entendez-vous le bourgeon encore fragile qui déjà éclate,
Pour vous révéler, comme un magicien, une fleur délicate ?
Et là, le moineau, tout guilleret, qui s'ébroue dans une flaque ?
Entendez-vous, sous les feuilles mourantes, un monde qui s'éveille ?
Là, de délicates violettes, à peine défripées, qui déjà embaument ?
Ici, des coucous vibrent sous la brise, tandis que tout un royaume
Sort de sa longue léthargie à leurs pieds ; écoutez, tendez l'oreille !
De ces impertinentes pâquerettes qui foisonnent comme jamais.
Les jacinthes, fières, attendent qu'on veuille bien leur faire le portrait,
Enveloppées de leurs fragrances insolentes, pour nous envoûter.
Les crocus éclatants mais trop courts sur pattes pour les fustiger.
Les jonquilles dans leurs robes éclatantes font leurs mijaurées
S'imaginent faire de l'ombre au soleil, déjà haut dans l'empyrée.
Se chamaillent pour des femelles aussi surexcitées que les mâles.
Les tourterelles amoureuses caracoulent, sans penser à mal.
Au soleil, un matou veille sur ces mets de choix en abondance.
Vite ! Cherchez cette pièce, dans votre poche, qui vous fera riche !
Le soleil, haut dans le ciel épuré, de douceur n'est plus chiche,
Et fait s'épanouir les amandiers, que suivront bientôt les fruitiers.
La pie voleuse, en smoking, ne cache pas sa passion secrète.
Les pigeons éternels amoureux se bécotent à qui mieux mieux.
Où chacun vibre, compose sa partition, comme un maestro.
Allez, les amis ! Réveillez-vous ! D'hiverner, il n'est plus temps...
Debout !