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Alain Delmas https://www.facebook.com/alain.delmas.5095 |
Tard dans la soirée, les ultimes coups de rames
Ont fêté le vainqueur dans un dernier tour d'honneur.
Au panthéon des jouteurs, il a gagné son sésame,
La nuit a dû être longue pour célébrer son heur.
Après toutes ces défaites, après toutes ces gloires,
Après les hourras, après la ferveur des applaudissements,
La ville tristounette se réveille, émerge avec les déboires
De lendemains de gueule de bois bien loin d'être vaillants.
Elle est comme abasourdie par tous ses prolifiques abus,
Anesthésiée par l'excès, les frasques de ses réjouissances,
Qui parfument encore ses porches ainsi que ces rues,
Et perturbent malencontreusement nos olfactifs sens.
Paraît-il, la Saint-Louis légitime toutes ses extravagances,
L'alcool peut, a priori, couler à flots sur la voie publique,
Comme pour y noyer, de notre société, ses errances,
Les décibels intenables, nous abrutir de rêves chimériques.
Tandis que dans le célèbre Cadre Royal en effervescence
Se jouaient sur la tintaine le sort de futurs demi-dieux.
Pour eux, des heures d'angoisse ou de réjouissances,
L'arène nautique se régalait de ces instants prestigieux.
Des gradins houleux, il ne reste qu'un squelette, désormais
Que l'on s'empresse de faire disparaître des quais,
Tandis que les balayeuses effacent les traces des méfaits,
Pour redorer de la ville singulière ses irrésistibles attraits.
La placette retrouve ses touristes et un peu de sa sérénité,
Le poufre sort de son coma, les oreilles bourdonnantes.
Autour des halles les rues encore poisseuses des festivités,
Apprécient le calme relatif pour oublier la foule tonitruante.
Me revoici au calme, à la terrasse, pour boire mon café
Je me réveille un peu chamboulée par cette bacchanale,
Et je me questionne sur ce que pouvait être par le passé
Cette illustre Saint-Louis et ses traditions fondamentales.
Par bonheur, j'ai encore à l'esprit de ces jeux, les images,
Où de vaillants gaillards ne tremblaient pas devant la lance.
Je consigne l'allégresse de la foule, en ces mots, sur ma page,
Et le peintre, avec sa palette, fige les couleurs de l'ambiance.
Christian Bailly
Tous droits réservés
26/08/2025
26/08/2025
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