mardi 7 mars 2017

La nuit




Enveloppé dans ton linceul,
Me revoici tout seul,
Face à cet autre moi,
En souffrance, aux abois.


Du net 

Entre tes murs sombres,
Je suis une ombre.
Je suis ton prisonnier.
Je dois me résigner.

Le Galate mourant ou le Gladiateur mourant - Château de Fontainebleau
Photo Christian Bailly 

Dans ma tête encombrée
De trop de pensées,
Je fais les cent pas
En mea maxima culpa.

Une couronne d'épines
Laboure ma poitrine.
Des larmes de sang
Baignent mon flanc.

Du net  

J'expie ma faute,
Ma très grande faute,
D'être ce que je suis.
Dans le noir, je fuis.

Qui me pardonnera
Avant mon trépas ?
Qui m'aimera assez
Pour me gracier ?

De cet accablant boulet
Je veux m'acquitter.
Bientôt sénescent
Je n'en suis pas moins innocent.

Zeljko Vitomirovic

Que diable !
De quoi suis-je coupable ?
De quoi suis-je inculpable ?
En quoi suis-je responsable ?

Dans ton linceul, enveloppé,
J'attends de ressusciter,
De sortir de mon placard,
Ni tocard, ni tricard.

Ou de passer de vie à trépas
Avec mon autre moi, dans l'anonymat

L'égalité devant la mort - Peinture de William Bouguereau,


Christian Bailly
Tous droits réservés
02/04/2010

dimanche 5 mars 2017

Ma Pâte à Bisous

Elle n'est encore qu'un p'tit bout …
Un p'tit bout d'choux…
Ma Pâte à Bisous.
Haute comme trois pommes à genoux,
Elle se joue déjà de nous…
Son sourire fait de nous
Des chamallows tout mous, tout mous…
Avec ses grands yeux, elle nous amadoue.
C'est notre bijou
Notre chouchou !
Notre Pâte à Bisous !
Elle sait déjà nous rendre fous,
Nous faire courir partout, partout…
Derrière ses p'tits froufrous.
Elle nous suit comme un toutou
Ou cherche après Grisou…
Minou, minou…
Où se cache le matou ?
Pour elle, de bisous,
Je ne suis pas un grigou.
J'aime la prendre sur mes genoux,
Ma Pâte à Bisous,
Pour dans son petit cou
Lui faire de gros poutous.

Le soir, à bout,
Ma Pâte à Bisous
S'endort tout d'un coup,
Avec son doudou,
Pour des rêves tout doux, tout doux…

Alors, moi, son Papou,
Je pense déjà aux jours où,
Un loulou,
Un p'tit filou,
M'enlèvera ma Pâte à Bisous
Pour devenir son époux.
Alors là ! Les marlous,
Le zazous,
Les voyous,
Gare à mon courroux !
Gare à vous !
Ou je ferai de vous
Du ragoût.

Allez ! En attendant de ce chemin, le bout,
Je m'en vais sur le coup,
Faire de gros bisous
À ma Pâte à Bisous…

À Anaïs.

Christian Bailly
Tous droits réservés
05/02/2010

Grain de folie

Illustration : Photos Christian Bailly - LePenseur  de Rodin - Musée Rodin - Paris 

La vie ne manque pas de cruauté,
À chaque jour, son lot d'amertume.
Elle sait, la garce, se renouveler,
Nous tailler de mauvais costumes.

À nous, de la combattre au mieux,
Avec nos armes, notre persévérance,
Notre miséricorde, notre amour précieux.
À nous de bâtir une citadelle d'espérance.

J'espère tant des hommes et de l'amour !
Puis-je y croire ? Avoir de l'espoir ?
Puis-je seulement espérer qu'un jour
Seul ce sentiment anime mon histoire ?

 

Ou n'est-ce qu'un dessein utopique de poète
Enclin à la folie douce, à la déraison,
Que de penser comme un esthète
De croire en l'homme et à la raison ?

J'en aperçois pourtant aux alentours,
Des germes de cette fleur tant espérée,
J'ose me persuader, de voir un jour,
La mauvaise herbe, par elle, étouffée.

Dites-moi…
Dites-moi que j'ai raison !
Dites-moi que j'ai raison d'espérer !
Dites-moi que j'ai raison de croire en l'homme !


Christian Bailly
Tous droit/s réservés
18/03/2010


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jeudi 2 mars 2017

À Messieurs les politiques…




Aucun texte alternatif disponible.
 Messieurs les politiques,

Sur la France abasourdie,
Flotte enfin un vent de folie,
Sur un air de jacquerie.
Fin de la sodomie !
Fin de l'anesthésie !
On fait tous de l'allergie
À votre chorégraphie,
À vos longues litanies
À vos pouvoirs, à vos hégémonies.
Sans vouloir, de l'anarchie,
Faire l'apologie,
Dans la rue, on vous dénie.
Le peuple craint l'anorexie.

Quand vous, vous faites de la boulimie.
Du prolétariat… C'est l'agonie.
La santé fait de l'anémie,
Pour l'agriculture, c'est hémorragie,
La justice brocardée te défie,
La recherche est en aplasie,
La jeunesse en panne d'idéologie,
L'école de notre avenir se déprécie,
Les universités sont en aphasie,
La presse accaparée s'asphyxie,
Les chômeurs vendent leur âme à crédit,
Les retraités spoliés sont frappés d'apoplexie.
Le peuple en a assez de vos mufleries
Quand il vit avec parcimonie
Quand l'impôt le mortifie
Vos portefeuilles font de l'hypertrophie,
Pour vos comptes, c'est l'embellie.

Messieurs les Politiques…
La France amaigrie
Craint l'embolie,
Elle vous disgracie !
Vous êtes en sursis,
La plèbe sort de son apathie,
Pour parapher la fin de votre mégalomanie !

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mercredi 1 mars 2017

Père…

Héraclès (Hercule) portant son fils Télèphe
Musée du Louvre

 
Je me regarde dans la glace,

Je cherche ta trace,

Dans le fond de mes yeux,

Couleurs de ceux de mes aïeux,

Tu n'es pas là !



Sur les lignes de mon front,

J'essaie de te déchiffrer,

Tu n'es pas là !





Silène avec le fils de Bacchus
Jardins de Versailles 

Je me regarde dans la glace,

Je cherche ta trace

Sur mon corps accompli,

Je cherche ta force,

Tu n'es pas là !



Dans l'abîme de mon âme

Qui a fait ce que je suis,

Tu n'es pas là !


Silène avec le fils de Bacchus
Jardins de Versailles 


Je me regarde dans la glace,

Je cherche ta trace,

Tout ce qui n'est pas de moi,

Tout ce qui n'est pas d'eux,

Tout ce qui pourrait être de toi.



Je me regarde dans la glace,

Je cherche ta trace,

Que tu ne m'as pas laissée.



Sur le registre de ma vie,

Je cherche ta trace.

J'y trouve une seule lettre…X 



Christian Bailly
Tous droits réservés 
01/03/10
Photos : Christian Bailly 


Le baiser


Musée Rodin - Le baiser



Encore tout à l'étonnement de leur amour,
Les amants passionnés contemplent leurs atours.
À livre ouvert, ils lisent, les yeux dans les yeux,
Tout ce que les mots ne peuvent dire de mieux.

 Leurs visages d'anges heureux s'irradient
D'un sourire que l'émotion glorifie.
Leurs bouches encore timides, déjà, rosissent,
Avant même que les premiers effleurements n'agissent.
  
Les souffles du désir, bientôt, les éblouissent
Entrouvertes, impudiques, elles frémissent,
Par leurs penchants, elles se laissent mener,
Pour enfin s'unir, à l'ivresse s'abandonner.






Psyché ranimée par le baiser de l'Amour
Musée du Louvre


De tant d'impudeur, les voilà rouge sang.
Pour mieux mettre en appétit les amants,
Elles prennent le goût du fruit de la passion.
Emportées dans le tourbillon de l'émotion,
  
Elles s'enflamment,
Elles se pâment,
La fièvre les gagne,
Le désir les accompagne.
  
Unies, elles se laissent aller l'une et l'autre à leur pulsion,
Abandonnent la place à la communion des sensations.
Les yeux se ferment, pudiques devant tant d'arrogance,
Pour mieux laisser aux amants savourer le fruit de l'alliance.



Psyché ranimée par le baiser de l'Amour
Musée du Louvre






Impétueuses, elles imposent leur plaisir partagé,
Se laissent aller à encore plus de promiscuité.
Gorgées de félicité, elles inondent avec ferveur
Le cœur des amoureux transis, de leur bonheur.

De ce baiser passionné partagé à l'unisson,
Bientôt, un impérieux frisson
Poignarde les corps embrasés des jeunes soupirants.
Sur-le-champ, au creux de leurs reins, s'éveille un volcan.




Christian Bailly
Tous droits réservés
26/02/2010
Photos Christian Bailly


Départ


 

Ma petite perle
À la peau nacrée,
Dans tes yeux océan
Je viens me noyer.
De te voir partir,
J'ai le vague à l'âme
Et mon âme divague.
Je vogue dans la brume
De mes pensées désespérées,
Perdu dans l'océan
De mes désillusions.
Elles inondent mon cœur.
Les yeux dans le vague,
J'ai le vague à l'âme.
Mes yeux se voilent de tristesse,
Mon cœur pleure des larmes,
Mon corps se courbe de douleur,
Et pourtant, je te dis en souriant,
Va, va, suis ton étoile…
Et mets les voiles…

                         À Anaïs


Christian Bailly
Tous droits réservés 
06/2009
Photo Christian Bailly