vendredi 13 octobre 2017

Feuilles d’or

Illustrations : Photos Christian Bailly



Volent, volent les feuilles d’or
Au vent d’automne,
Et déjà, je frissonne
À voir poindre ce triste décor.


 

Caracolent les feuilles d’or,
Avec leurs sœurs,
Éclipsent  les dernières fleurs,
La terre, qui mollement s’endort.


Volent, volent les feuilles d’or
Dans les nues, emportées
Vers d’autres contrées,
Loin de leurs vénérables supports.

 

Caracolent les feuilles d’or,
En l’air, en Brumaire,
À terre en Frimaire,
Pour elles, vient lentement la mort.

 

Dorment, dorment les feuilles d'or
Avant de devenir poussière,
Sans une seule prière,
Broyées par quelques carnivores.



Dans le vent, mon deuil se cicatrise,
Bientôt, l’automne nous abandonne,
Attendu qu’après l’hiver monotone,
Caracolent les feuilles sous la brise.





Texte et Photo (Forêt de Fontainebleau) Christian Bailly
Tous droits réservés
04/11/2013

mercredi 11 octobre 2017

Sous les pas de mon passé

Illustrations : Photos Christian Bailly


Thèmes





Sous les pas de mon passé, j'ai retrouvé

L'odeur abricotée de la fleur de coucou,

Les lilas parfumés qui bordaient le verger,

La violette qui me faisait mettre à genoux.



J'entends de mon passé, haut dans le ciel,

Le chant de l'alouette, celui du chardonneret

Dans le taillis ou perché sur un arc-en-ciel,

Le merle chanteur beaucoup moins discret.





Coquelicots


Je savoure de mon passé, tartes et gâteaux,

Ou encore crêpes gourmandes à la confiture,

Le pain grillé dans le chocolat bien chaud,

Le lait frais encore tiède, au goût nature.



Sous les pas de mon passé, j'ai retrouvé,

Les chemins errants bordés de coquelicots,

Mes courses folles dans les champs de blé,

Et mes soirées d'hiver à feuilleter le dico.




Ecole de Thèmes



J'entends de mon passé l'appel de la cloche,

Quand j'étais au loin à courir sur la colline.

Sur la neige, le crissement de mes galoches,

Ou encore à l'école, nos chansons enfantines.



Je savoure de mon passé, le civet de lapin,

Embaumant la cuisine toute une matinée,

Ou bien encore la grande tartine de pain

Recouverte avec soin de chocolat râpé.




Mon Grand Père, Henry Bailly



Sous les pas de mon passé, j'ai retrouvé,

La fraîche sensation de l'eau du ruisseau

Sur mon corps innocemment dépouillé,

Puis les largesses du soleil sur ma peau.



J'entends de mon passé, le chant besogneux,

Dans la forge, du marteau sur l'enclume.

De la fanfare du village, le concert pompeux,

Du quatorze juillet, les flonflons sur le bitume.



Pommier en fleurs

Je hume de mon passé mille odeurs oubliées,

Le sainfoin en fleur, et même celle du crottin,

La fraîche mandarine de Noël tant espérée,

Le potager parfumé de romarin et de thym.



Je revois en pleine fleur, dans le verger,

Les promesses de jolies pommes croquantes,

Les nuits constellées d’étoiles de mes étés,

À chercher des yeux des espérances filantes.




Dans la vallée, champ de peupliers



Qu'elle était belle la vallée de mon enfance,

Quand je courais pieds nus dans la rosée,

Alors j'oubliais mes peurs, mes défiances,

Elle était mon paradis joli, mon Empyrée


Mais je ne le savais pas…






Christian Bailly
Tous droits réservés
13/10/2013
Mots-clefs : Thèmes, enfance

lundi 9 octobre 2017

Comme le temps passe vite...


À Anaïs, à Manon, à Timothé.

 

Aussi loin de mes yeux que vous soyez, mon cœur
De grand-père s’affole de vous savoir grandir si vite
Alors que ma vie tout doucement déjà s’effrite.
Vous êtes le jardin où je viens oublier mes peurs.

 

Pour vous, je voudrais être marchand de bonheur,
Pour le semer sur votre chemin, en pétale de rose.
À nous tous ici, le temps, sa loi, il nous l’impose,
À vous, il vous promet un printemps tout en fleurs.


En ce jour, pour vous, je me fais marchand d’espoirs
Que j’accroche pour la vie sur vos boucles dorées.
Pour vous, je me fais poète enchanteur pour inspirer
Vos destinées et dériver de vos chemins les déboires

 

Sur votre route, alors que vous êtes encore hauts comme trois pommes,
Je sème au gré du vent de mes pensées, petits cailloux blancs
Et graines d’amour, afin que toujours, vous trouviez le chemin du banc
Où je serais, féal, à vous attendre, pour guider vos pas de femme et d’homme.


Là…
Je vous apprendrai la poésie de la vie, pour oublier ses déboires,
Je vous enseignerai le courage pour vaincre tous ses défis,
Je vous transmettrai la rage de vivre malgré les soucis,
Et la fureur d’aimer selon les lois dictées par votre cœur.


Du haut de votre jeunesse, je sais, ces mots seront du latin,
Mais j’espère déjà le temps où vous découvrirez mes promesses
Qu’en ce jour solennel, je vous fais, mon cœur comblé d’allégresse.
Croquez le gâteau à pleine dent, et fait de votre vie un festin !



Pour vous trois, un déluge de Baisers de votre Papy





Christian Bailly
Tous droits réservés
Poème du 07/10/2013 revisité le 07/10/2017


jeudi 5 octobre 2017

Amour toujours…

  

Les amoureux - Claire Tremblay





Séduisant discours,
Plaisirs d'amour,
Baisers brûlants,
Préludes ardents.

Cœurs sensibles,
Chairs faillibles,
Sur la mélodie
D’amour infini.










Ron Hicks - Impulsive






Appétits sensuels,
Amours cruels,
Plaisir à saisir
Avant de mourir.

Désirs impérieux
D'amant valeureux.
Maître notoire,
Souffrance exutoire.










Courbet - La bacchante





À la chair, la douleur,
À l'âme, la saveur
Du plaisir impulsif,
De l'amour exclusif.

Corps pantelants,
Cœurs palpitants,
Désirs assouvis,
Amants épanouis.







Serments langoureux,
Vœux amoureux,
Sentiments fusionnels,
Amours immortels…

Amoureux - Peynet


Christian Bailly
Tous  réservés
26/04/2013

mercredi 4 octobre 2017

Inspiration de roses





Giovanni Boldini - Femme nue allongée


Les roses ont les parfums de l'amour

Des petits matins coquins et frivoles,

Quand de leurs corps apaisés s'envolent

Les souvenirs de leurs ivresses du jour.


Modigliani


Les roses ont la beauté de ses lèvres

Rosies, par son amour trop passionné,

Quand elles s'ouvrent pour lui dévoiler

Son cœur ciselé pour lui par un orfèvre.



Amande


Les roses doivent à l’amour la rosée

Qui baigne ses yeux inondés de bonheur,

Quand exténuée, aux premières lueurs,

Elle implore avec indolence sa pitié.



Matisse


Les roses doivent leur efflorescence

À sa chair épanouie par ses amours

Dissidents, manifestés sans détour

Sur son corps encore en effervescence.



Matisse


Son cœur doit aux roses l’inspiration

De tout cet amour qui la gouverne.

Devant lui, respectueuse, elle se prosterne

À lui ses voluptueuses aspirations…



Christian Bailly
Tous droits réservés
07/04/2013

lundi 2 octobre 2017

Dernier soupir



La mort qui rôde frôle de son aile malveillante,

Son corps usé par les ans et son âme défaillante.

L'espoir a quitté ses prunelles bleues déjà éteintes,

Sa face blême, de l'au-delà, porte déjà l'empreinte.


Égalité devant la mort de William Bouguereau


Le souffle court, il attend sur lui qu'elle se serve,

Sans véritablement savoir ce qu'elle lui réserve.

Autour de lui, la vie s'active au ralenti, on chuchote,

On espère un miracle invraisemblable, on sanglote.


La mort de Géricault


Dans un dernier éclair, défile sa destinée chaotique.

La vie le quitte sans qu'il ne présente de supplique,

Pas l'ombre d'un regret, pas un voile de remords,

Dans ses yeux déjà vitreux qui attendent la mort.


La mort de Léonard de Vinci  de Ménageot


Ses mains sur le drap ont la couleur de son linceul,

Une main s'en saisie, lui prouve qu'il n'est point seul.

Une main douce comme celle d'une fille aimante,

Mais il ne peut répondre à cette preuve rassurante.


Mariage in-extremis à l'article de la mort - Salvator Rosa



Sa vie comme une étoile filante s'enfuit dans la nuit,

Sur son visage, la faucheuse pose un masque de suie,

Son dernier souffle n'aurait pas éteint une bougie.

Pas un mot, pas un murmure, il s'éteint sans un cri.


Lord Byron sur son lit de mort par Odevaere


De longs sanglots brisent le silence, à sa vie, suspendu,

La vie reprend son cours autour de lui qui n'est plus.

Dans ce monde en sursis, où nous sommes de passage,

Planent sur chacun de nous, de funestes présages.


Allégorie de la mélancolie de Fabre


Autour du défunt, la famille recueillie, en assemblée,

Compte ses rescapés, fait le bilan du temps passé.

Face à cette vérité, pour chacun, c'est l'heure du bilan,

La réalité les éclabousse sans aucun ménagement.


Jean-Baptiste Greuze - La piété filiale


À qui le tour ?

On se regarde, on se redresse, on cache sa faiblesse,

On refuse d'être le prochain sur la liste de l'ogresse.

Secrètement, on implore un peu de temps au temps,

Aussi cruelle que soit la vie, on la vénère pourtant.


Anna Ancher - Un enterrement 


Christian Bailly
Tous droits réservés
17/12/2012