vendredi 9 août 2019

La misère




Il y a deux jours, en revenant de faire mon marché,
Dans une rue, à deux pas de chez nous,
Je suis tombé sur cette vieille femme qui fouillait les conteneurs.
Les gens passaient juste à côté, ils la regardaient, et continuaient leur chemin.
Moi, j’étais là, figé, à quelques mètres, les larmes aux yeux.
Je fouillai dans mon porte-monnaie… Il me restait un peu plus d’une dizaine d’euros.
J’ai fait demi –tour et je lui ai glissé dans la main ce que j’avais, ça me semblait si peu..
Elle m’a regardé avec ses yeux étonnés, je les revois encore…
Et ma dit « Merci Monsieur, Dieu vous le rendra ! »
Je me suis dit que Dieu n’avait rien à me rendre, que mon geste était venu du cœur tout simplement…
Je suis reparti, les yeux mouillés… En m’éloignant, je vis qu’elle s’en allait aussi…
Pour un petit moment, j’ai eu l’impression de lui avoir redonné un peu de dignité…
Toute la journée,  j’ai pensé à elle, avant de commencer ce poème que je lui dédie
Ainsi qu’à tous les autres …



La misère est à notre porte,
Elle sonne le tocsin d'un monde
déshumanisé,
Pour le compte du profit et de la cupidité .




On lui laisse, sans rien dire,
Passer la porte de notre indifférence
Honteuse,
Qui s'affiche dans nos regards détournés.



Chaque jour inexorable qui passe,
Elle s'enrichit des nouvelles victimes
Silencieuses,
Du capital criminel qui affame et tue. 




Engendré par la richesse effrontée,
Elle se refugie aux périphéries de nos villes
Tapageuses
Pour ne pas claironner sur tous les toits.


Elle met à la rue sans même faire le tri,
Vieillards, familles, la femme et l’enfant
Sacrifiés,
Sur l’autel sanctifié de la consommation.


Pour que le monde, enfin, ouvre les yeux,
Et se mobilise pour sauver son âme 
Pervertie,
Par l’argent, le pouvoir et son avidité,


Faudra-t-il qu’un jour, tous ces gueux
Se déplacent en cohortes de zombies 
Affamés,
Pour réclamer le droit à la dignité ?



Alors …



Nos yeux ne pourront plus se détourner,
Trop tard, la misère comme une bête
Enragée,
Réclamera son dû dans la furie de la colère.





Texte et photo Christian Bailly

Tous droits réservés

09/08/2019


2 commentaires:

  1. Hélas qui a honte du monde où nous vivons ???????????? Les pauvres gens qui donnent aux plus pauvres ?
    Ceux qui crient sans se faire entendre ? Mais certainement pas les nantis, ceux qui passent sans se détourner !! la racaille gouvernementale.....il faudra bien que cela finisse !!! quand il ne restera plus que les riches, ils n'auront plus personne pour les servir ....Alors ????????.........Nous nous serons tous au paradis (s'il existe) à se la couler douce !!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Il y a 20 ans, je me disais que le monde allait peut-être s'améliorer tout doucement, avec les progrès que nous faisions dans tous les domaines. Je pensais que les mentalités allaient s'améliorer... J'avais espoir...
      Aujourd'hui, mon constat est amer, la misère court les rues, nos gouvernants en plus d'êtres des incapables sont des autocrates qui croient avoir du bon sens et détenir la vérité... Le fric n'a jamais compté autant... Pour les pauvres à regarder ce qu'il leur reste pour survivre, pour les riches à compter ce qu'ils engrangent et qui ne tiendra pas dans leurs cercueils... La nature est pillée de toute part par ces gens qui nous accusent de trop consommer leur "merde" avec laquelle ils s'enrichissent. Le nombre de milliardaires et de millionnaires augmentent comme jamais... Le nombre de pauvres devient indénombrable... Nous sommes empoisonnés par tout ce que nous ingurgitons... Nous sommes surveillés de tous les côtés et ils sont à l'affût de nos comportements pour en tirer profit...
      Comme je n'aime pas ce monde vers lequel nous allons, dont je vois les prémices et que vivrons mes enfants et petits enfants... Et alors... Et alors je pleure de les voir tellement inconscients de ce qui les attend...
      Et alors je pleure, d'être responsable de ce qu'ils vont vivre...
      Et alors, je pleure sur ce monde qui aurait tellement pu être beau...
      Amicales pensées ma chère amie poétesse

      Supprimer