lundi 14 février 2022

Enfants gâtés



Devant l'immensité offerte à lui…


Le poète ferme les yeux…
S'il avait la foi, il pourrait implorer
De tout son cœur les dieux
Pour de sa beauté les remercier.


Bercé par le chant renouvelé
De ses flots apaisés,
Il se laisse emporter
Par leur languissante rengaine.
Où il ne perçoit ni peur, ni colère, ni haine...



Pourtant...
Il lui semble entendre des gémissements,
Les pleurs de la terre qui se meurt lentement
Sans dire un mot,
De sa peine, de ses maux.




Sous ses yeux abattus, elle agonise
Tandis que des hommes puérils ironisent.
Comme le vieux poète caressé par le soleil
Elle prend irrésistiblement de la bouteille.


Les vagues l'une après l'autre trépassent à ses pieds
Dans un murmure, sans fureur, sans résister.
Dans un dernier souffle, elles déposent sur le rivage
Les rebuts des hommes inconscients qui l'outragent.




Sommes-nous sur le chemin de l'impossible retour,
Ou dans notre sac avons-nous encore quelques tours
Pour ne pas voir le désastre
Qui se lit déjà dans les astres,




Pour ne pas voir l'errance, la faillite des hommes ?
De ce monde, sommes-nous arrivés au dernier tome ?
N'y a-t-il plus rien à écrire pour pouvoir encore le sauver,
Le sortir de la profonde ornière où nous l'avons enfoncé ?


Le soleil au couchant réchauffe les vieux os du poète
Et son âme solitaire, où germent ses pensées secrètes
Sur ce monde qui s'enlise dans sa propre fournaise.
Serait-il arrivé au bout du voyage, au bord de la falaise ?



Devant ce spectacle, à l’infini recommencé, de la fin du jour,
Devant cet embrasement somptueux de tous ses atours,
Le poète se recueille avec cet ineffable respect du sage
À la recherche de cette paix qui apaiserait toutes ses rages.



Il pose sa plume fatiguée, sur le sable mouillé
Il remercie sa muse toujours bien disposée
Il rend grâce à ce monde pour ses splendeurs,
Il implore son pardon pour toutes les horreurs
Les folies des hommes, passées, présentes et futures…
Car c’est ainsi qu’ils sont depuis la nuit des temps
À rester des enfants gâtés, à qui la terre devrait tout.




Christian Bailly
Tous droits réservés
13/02/2022

9 commentaires:

  1. Très beau poème qui traduit bien ton sentiment e voir la nature en souffrance par la négligence insensée de l'humain ! bravo 🍀🍀

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    1. Oui tu as bien raison, Jaliane, ça me peine de vooir la nature dans cet état, le manque de respect des hommes envers elle et toutes ces incivilités qui la défigurent au quotidien... Merci pour ton passage ! Belle soirée à toi et à très bientôt. Bises amicales

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  2. Morgane Leroux
    On te lit moins souvent Christian...mais ça vaut le coup d'attendre !!! Ta muse a fait encore une fois merveille !!! Si les hommes pouvaient t'entendre ....
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    A l'encre de ma vie
    Morgane Leroux Merci chère Morgane... Oui, j'ai ce sujet à cœur surtout quand je vois le manque de respect des hommes et toutes ses incivilités, ça me désole ... Oui, je suis un peu moins assidu en ce moment. Je prépare un livre photos et poésie sur Sète avec un ami photographe et ça me prend un peu de temps. Je prépare aussi une expo photo et poésie avec un autre ami pour la journée de la femme. Et puis il y a aussi notre mariage... Comme tu vois, je ne maque pas d'occupation... Il y a des jours, j'ai l'impression de ne pas avancer. Bisous et à très bientôt amie poétesse !

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  3. Liliane Affre
    Je souscrit complètement à ton écrit la nature se dégrade et meurt par la négligence insensée de l'humain 😥😥
    Répondre4 j

    Auteur
    A l'encre de ma vie
    Liliane Affre Merci Liliane ! Oui, ça me désole de la voir si peu respectée, elle est pourtant si belle, si généreuse à qui sait la regarder... Dans quel monde vivons-nous ? J'ai parfois l'impression d'être un rabat-joie. Belle soirée chère Liliane, à bientôt

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  4. Remy Pellicer
    Hélas je bien d accord avec le poète tant de splendeurs souillées...
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    Christian Bailly
    Remy Pellicer Oui Remy ! Et beaucoup trop encore ne comprennent pas que tout ce qui est abandonné dans les rues et ailleurs finit toujours à la mer... Quand je vois dans les rues de Sète, le comportement de certains jeunes qui laissent leurs canettes e… Voir plus
    Répondre1 sem
    Remy Pellicer
    Christian Bailly Effectivement consternation. Sète est tout de même une ville sale, un port...
    Répondre1 sem
    Christian Bailly
    Remy Pellicer Oui il y a encore beaucoup d'effort à faire même s'il y a eu des progrès. Certains ont gardé de mauvaises habitudes et ne cherchent pas à faire leur ville plus belle... Quant au Maire, je l'ai interpellé à propos des déjections canines, à… Voir plus
    Répondre1 sem
    Remy Pellicer
    Christian Bailly J adore Sète, il y fait bon vivre, une qualité de vie, nous arrivons de Lyon, mais j ai de plus en plus de mal avec les incivilités. Quand au maire mis à part les Joutes!!!
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    Christian Bailly
    Remy Pellicer Oui, moi aussi, mais malheureusement, je crois que c'est partout en France. D'où je viens, Melun près de Fontainebleau ce n'était pas mieux. C'est une question de société actuellement, mais aussi de volonté de la municipalité pour corrigé… Voir plus
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    Remy Pellicer
    Christian Bailly Tu as tout résumé.
    Répondre1 sem
    Christian Bailly
    Watelle Ivan Merci a toi également Ivan... Au plaisir de nos prochains partages

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  5. Eveline Collet
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    Christian Bailly
    Eveline Collet
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  6. Moumoune Dix
    bien dit mais bien triste !0
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    Christian Bailly
    Moumoune Dix oui Pierrette, une bien triste réalité en vérité... Je suis très inquiet pour mes petits enfants, sans parler du contexte géopolitique actuel... Bonne nuit et à très bientôt Pierrette.

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  7. Eh oui, des enfants gâtés, dans tous les sens du terme...

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    1. Hé oui Fabrice ! Mais on ne le réalise pas... C'est bien ça le plus triste ! Merci pour ton passage sur ma page ! À bientôt,

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