jeudi 3 février 2022

À toi mon ami poète

https://youtu.be/Pyg6S_ftFxY 


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À toi mon ami, muré dans ta chair,

Enchainé à ce corps meurtri,

Je voudrais briser tes chaînes.


Philip Gladstone

 

À toi mon ami, réduit au silence,

Bâillonné par l’impuissance,

Je voudrais libérer ta parole.

 

À toi mon ami, ta plume est cassée,

Sur le parchemin, l’encrier s’est vidé,

Pour noircir ta page de poésie.

 

À toi mon ami, aux ailes coupées,

En plein vol de ta vie de troubadour,

J’aimerais t’offrir les miennes.

 

Pour toi mon ami, dans ta prison,

Les geôliers en blouses blanches

Sont devenus les gardiens de ta survie.

 

Alors…

 

Je pense à tous nos moments

Intenses de partages poétiques,

À toutes tes compositions originales,

Dont j’enviais la créativité baroque.

 

Pan enseignant la flute de pan
à Daphnis

Je pense à ce rendez-vous un peu fou,

Pour venir faire ma connaissance,

Et notre discutions dans le parc,

Nous étions devenus frères de plume.

 

Je me souviens de notre visite,

De notre promenade dans la campagne,

De notre soirée à mieux nous connaître,

Autour d’un verre qui scelle l’amitié.

 

La poésie en est devenue le trait d’union.

Ici, sous le soleil et le ciel céruléen,

Je n’ai pas la tête dans les étoiles,

Quand je pense à ton ciel devenu gris.


Pan et Hermes
 

Alors je voudrais devenir ce magicien

Des mots et des tournures passionnées

Que tu étais, pour te faire sourire

Et réveiller la flamme de ta poésie.

 

Rappelle-toi les duos de nos plumes

Où quatrain après quatrain

Nous partagions les folies de nos muses

Sans tabous, libérées des contraintes.

 

Mon ami,

J’aimerais ouvrir la porte de ce silence

Qui s’est refermée si brutalement sur toi

Pour t’emmener sur le Mont Hélicon

Ou le Mont Parnasse et retrouver nos déesses.

 

Minerve venant trouver les Muses
sur le mont Hélicon


Tu redeviendrais ce Pan que tu étais,

Sauvage, insaisissable, intarissable,

Dont elles vénéraient  religieusement,

Les déclarations cocasses et enflammées.

 

Et moi,

Je te confierais mes amours interdits

De mes fantasmes, les folies,

De mes espoirs, les extravagances,

De ce monde, mon éblouissement.

 

Le dieu Pan

À toi mon ami…

À Jean-François…


Christian Bailly

Tous droits réservés

24/11/2021

2 commentaires:

  1. Des vers sublimissimes, un poème divin!!!
    Un hommage d'une grande délicatesse: félicitations Christian!
    Maria

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    Réponses
    1. Merci Maria. Je suis très touché. J'ai connu ce poète et artiste aussi par Google. Il habitait à la frontière avec la Belgique. Nous partagions avec d'autres un groupe de poésies. Un jour avec une amie, nous avons organisé une exposition "La plume et le pinceau". Cette amie faisait de la peinture et moi de la poésie... Jean-François s'est déplacé tout spécialement pour faire ma connaissance. Nous étions heureux de nous connaître... Beaucoup de partages poétiques ont suivi. Puis Google à fermé ses portes au public au détriment de notre groupe et certainement beaucoup d'autres. Quelque temps après Jean Francois a fait un AVC... Ce poème lui est dédié...
      Merci d'apprécier Maria et d'être sensible à mes ressentis. Belle soirée et à bientôt

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