samedi 11 juin 2022

Galopin



Au milieu de ma nature, coulait un ruisseau,

Où en été, je me lavais de mes peines d'enfants.

Là, déjà, j'aimais oublier le temps qui se languissait,

J'étais chez moi, dans mon monde, sans les hommes...


Gaston Laborde


Au milieu des iris, des joncs, sous les saules pleureurs,

Je cachais ma différence et mes questionnements.

Dans l'eau claire et sauvageonne, je pansais mes plaies.

Le soleil semait sur les flots des rivières de diamants.



Je les ramassais dans mes petites mains innocentes.

Elles s'enfuyaient au fil de l'eau entre mes doigts,

En gouttelettes indomptables et étincelantes.

Elles étaient toute ma fortune et j'étais heureux.



Un concert de sauterelles, de grenouilles amoureuses

De fauvettes et d'alouettes, et de merles chanteurs,

Accompagnait mes jeux d'eau ou bien mes rêveries.

Volage, je pourchassais les têtards ou les papillons.



Je m'allongeais sur un lit douillet de boutons d'or,

Sous le dais de verdure généreuse de sa fraîcheur,

Et déjà, là, je refaisais le monde à ma convenance,

Dépourvu de ses sempiternelles malveillances.

Auguste Renoir


Je m'envolais sur les ailes des libellules arc-en-ciel,

Pour des pays imaginaires et lointains où j'étais roi.

Un roi dépouillé de sa fortune, mais riche de ce monde

Qui vivait à mes pieds, et m'entourait de bienveillance.



Le lavoir, abandonné par les lavandières cancanières,

Devenait mon château et par sa large toiture céleste,

Des couples de colombes venaient se désaltérer.

Là, je ne risquais que les assauts du temps présent.


Sur le retour…

Je n'avais qu'à tendre la main au-dessus des murs,

Pour cueillir des fruits de saison, parfois à peine mûrs.

Leur amertume me faisait grimacer la plupart du temps.

Obstiné, pourtant, j'y revenais, et je mordais à pleine dent.

Guyot M


Je courais notre modeste village, les bois, les champs,

J'arpentais mon royaume en long, en large et en travers.

Ces frontières étaient au bout ma fatigue ou de ma faim.

Chênes, aulnes ou peupliers en étaient les douaniers.


Ni montre, ni portable, seulement le soleil dans le ciel,

Pour nous dire toutes ces heures passées à gambader.

Un peu avant le dîner, la cloche maison de mon aïeul

Raisonnait jusqu'au bout de notre village sans clocher.

Louis Le Nain


Ce n'était pas pour les vêpres, il était bel et bien athée.

Il me restait un quart d'heure pour être à pied d'œuvre,

Me faire tout propre, présentable, et mettre la table.

Été comme hiver, l'heure, c'était l'heure, à sept heures !



Je revenais souvent avec un bouquet de fleurs sauvages

Pour ma grand-mère qui me donnait tant d'amour…

Plus question de jouer, de folâtrer ou de rêvasser,

Au pied de la porte, je déposais ma couronne de galopin...

Lionel Boucher


Là, finissait mon règne…

Jusqu'à ma prochaine escapade…


Christian Bailly
Tous droits réservés 
11/06/2022

13 commentaires:

  1. Bernard Denizot
    Retour sur ton passé : c'est beau et j'ai aimé
    Kris Bailly
    Auteur
    Oui, Bernard, il y a des jours où j'aime me bercer de ces souvenirs d'enfance... J'en garde les bons souvenirs même si les moins bons me restent en mémoire ... Bisous de nous deux.j

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  2. Thomas Martin
    Bonjour Kris 😘
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    Kris Bailly
    Thomas Martin Bonsoir Thomas ! A bientôt

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  3. Phil Grevesse
    Très beau texte
    Répondre2 j
    Kris Bailly
    Phil Grevesse Merci beaucoup Phil ! Belle fin de soirée et à bientôt

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  4. Remy Pellicer
    Très beau, beaucoup de réminiscences
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    En ligne
    Kris Bailly
    Remy Pellicer Merci Remy ! En effet ! Il y a des choses de notre passé que nous n'effaçons jamais, les bons souvenirs... Les autres, nous les rangeons au fond d'un tiroir, et gare si nous venons à l'ouvrir par inadvertance... Belle fin de soirée à vous deux

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  5. Sébastien Bodin
    C est, beau, très bien écrit
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    Kris Bailly
    Sébastien Bodin Merci beaucoup d'apprécier Sébastien ! Belle soirée et à très bientôt

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  6. Michel Biart
    Merci, bien cher Christian.
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    Kris Bailly
    Michel Biart Tout le plaisir est pour moi mon cher Michel ! Belle nuit à toi et à bientôt

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  7. Pierre Biras-Strasky
    le chemin de la liberté...☀️
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    Kris Bailly
    Pierre Biras-Strasky D'une certaine liberté Pierre.... Tout n'était pas permis, loin de là... 😉 Il n'y avait pas de caméras pas des yeux pour voir et si nous faisions une bêtise le rapport était vite fait aux parents qui s'appliquaient à nous remettre dans le droit chemin ... 😉 Ce n'était pas comme aujourd'hui !

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  8. Véronique De la Flor :C'est magnifique ! J'aime toujours tes textes ou tes poèmes... Tu as une imagination débordante et quel talent ! Merci beaucoup Christian pour ce partage... Je te souhaite un bel après-midi... à l'ombre ! 😓

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    1. À Véronique De la Flor De rien Véronique... C'est moi qui te remercie... Tu sais ce n'est pas seulement de l'imagination. Ce poème reflète vraiment des moments vécus dans mon enfance, comme d'autres des sentiments ou des états d'âme ressentis. Bonne soirée et à très bientôt Véronique

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  9. Claudio Piantoni
    Vous ete extraordinaire gros bisous
    KRIS à Claudio Piantoni c'est sympa Claudio. Merci

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  10. Jean François Valade
    C est magnifique kriss,je me retrouve complètement dans tes paroles,ca fait du bien de se rappeler de tout cette epoque
    Kris
    Jean François Valade
    Merci Jean François. Je suis content d'avoir fait ce voyage dans le temps avec toi. A bientôt

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  11. Gerard Agullo
    Magnifique Tu es formidable Kriss
    Krus à Gerard Agullo Merci beaucoup Gérard

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  12. Patrick Samyn
    Joli texte
    Kris à
    Patrick Samyn Merci beaucoup Patrick. Bonne soirée

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