samedi 22 juin 2024

Destinées

 


Patrocle de Jacques-Louis David


Un habit de lumière à nos idées sombres.

Nos âmes perdues divorcent de leur ombre.

Les feux de la rampe pour nos cœurs.

Nos rancœurs avortent dans nos pleurs.

 

À nos corps vieillissants, regain de jeunesse.

L'amour leur inspire de nouvelles prouesses.

Le bonheur les affranchit de leurs souffrances.

Le temps est venu pour eux de la renaissance.


Grand Nu Masculin école de Lucian Freud par Laurent Dareau 
Homme Nu Allongé

 

Nous nous devons ce renouveau, cette fierté,

D'être réconcilié avec notre singulière vérité.

Le miroir nous regarde droit dans les yeux,

De notre reflet, plus rien d'irrévérencieux.

 

Pour deux âmes, enfin, le combat cesse.

De la paix, elles apprécient les largesses.

À l'apparence, il nous sied mieux, d'être,

De ne plus nous contraindre à paraître.


Du net

 


Aux vicissitudes du secret, le mitard.

Désapprendre les turpitudes de bâtard.

De nos viriles destinées, voici les fiançailles,

Que déjà nos corps scellent en épousailles

 

De nos baisers, éclosent nos désirs.

De nos appétits, enfantent nos plaisirs.

Nos espoirs gorgent nos mâles atours.

Nos divins nectars abreuvent notre amour.


Monestier Fabienne

 

De notre passion, nous moissonnerons

Bientôt les fruits savoureux, à profusion.

Sans perdre une miette de notre ataraxie.

Du bon pain, nous allons partager la mie

 

L'aurore d'un nouveau destin peut caresser

Nos corps unis d'une auréole d'éternité,

Notre vérité sanctifie notre sentiment singulier,

À contrario, de tous les préjugés séculiers.


Jeu d'ombre et de lumière  - Sergey Sovkov


Christian Bailly

Tous droits réservés 

01/2011

 

Racket !

 



Quand les plagistes Sétois se font racketter par une mairie sans scrupule...

Dans notre ville, il restait encore un espace libre d'accès et gratuit au-delà des plages de ville.

Un espace où chacun, riches, moins riches et pauvres pouvaient venir se changer les idées en famille sans débourser un euro, et profiter du soleil, de la mer...

Un cadeau de la nature !

Un espace de liberté !

Mais les temps ont bien changé...

Depuis un bon moment, les dernières places de stationnement en ville sont en danger et diminuent de mois en mois, pour obliger les habitants, pris en otage, à se garer dans des parkings hors de prix...

Et maintenant, à partir du 1 er Juillet, c'est le tour des parkings des plages du Lido, d’être dans le viseur de cette municipalité avide des euros de ses concitoyens et touristes, pour les dilapider dans des projets démesurés de parking à gogo, condamnant ainsi les habitants et les touristes à payer en quelque sorte un droit de plager, à raison de 1 euro de l’heure, tous les jours de la semaine , du 1 er mai au 30 septembre, de 9 h à 12 h et de 14 h à 19 h Tout de même)… 

Faudra-t-il faire un choix, plager ou déjeuner ? 

Espérons que les bains de minuit ne seront pas taxés !! 

Bien sûr, notre municipalité s’est empressée « d’offrir » généreusement à ses habitants un pass pour 10 euros par mois et pour les touristes un pass à 30 euros par semaine (encore faudra-t-il trouver de la place). 

Quelle générosité ! 

Pour moi, ces 10 euros, c'est tout de même une taxation déguisée !  

Pour certains petits revenus, c’est encore une dépense de trop et pour bien d'autres aussi, au vu des impôts dont la ville assaisonne les concitoyens.

Prenez vos vélos, diront les plus malins, mais là aussi, ce n'est pas à la portée de tout le monde. Comment ranger 3, 4, 5 vélos, voire plus, dans les appartements d'aujourd'hui ? Tout le monde n'habite pas Saint-Clair...!!

Et la ville est loin d'avoir toutes ses pistes cyclables sécurisées, surtout celles à contre-sens dans certaines rues !!!


On peut aussi nous parler de prendre le bus...

Jamais à l'heure (jusqu'à 45 minutes de retard, expérience personnelle) surtout pendant les vacances, pas suffisamment grands, ni fréquents.

Je peux en parler, j'ai fait des essais avec mes petits enfants en plein mois d'août. Une galère ! C'était la foire d'empoigne pour monter en centre-ville, dans un bus quasiment plein. Et puis au bout du compte, quel coût pour une famille de quatre ou cinq ? Faites les comptes d’un aller et retour, même avec une carte d'abonnement !!

Pour les "sans dents", la France d'en bas, pour reprendre les expressions de politiciens bien connus, leur restera-t-il alors, d'aller à pied ou de renoncer à la plage ? Il faut être bien loin de la réalité d’une grande partie des Sétois pour oser une telle décision que je qualifierai de discriminatoire.

J'entends aussi certains nous dire que les touristes n'ont qu'à rester chez eux, mais n'oublions pas que tout a été fait pour qu'aujourd'hui notre ville vive du tourisme.

Parmi eux, certains ne sont pas à un euro près, me direz-vous, même 10 euros, c’est peut-être vrai, mais pour d'autres venir à Sète, c'est souvent fuir un environnement difficile pour connaître pendant quelques jours et peu le bonheur de vivre, au prix d'économies, euro après euro.

Alors après le carburant hors de prix, le racket des autoroutes, la location et l'alimentation, la plage était pour eux ce petit pré carré gratuit où ils pouvaient oublier une année de labeur...

Que nenni, dorénavant, ils devront s'acquitter d'un droit de péage pour fouler le sable fin et se rafraîchir dans la grande bleue.

Dans notre monde libéral, tout se paie, me direz-vous !

Même le droit d'être heureux quelques jours par an ?

À bien regarder de près, un bien triste avenir se dessine, un monde où il n'y aura bientôt plus de gratuit que le droit de respirer pour nous maintenir en vie et continuer ainsi à nous racketter pour tout le reste.

Ce qui m'étonne toujours, c'est l'apathie et la résignation avec lesquelles une majorité de personnes acceptent tout ça, comme si c'était devenu normal de payer pour tout, même pour ce que la nature nous offre et enfin le pire encore, c’est de voir qu’ils en existent pour valider une telle hérésie. J'en ai même entendu dire que nous, à Sète, nous devrions nous réjouir, ils avaient payé bien plus cher ailleurs. Grrrrrrrrrrrr !!!

J’ai 69 ans, en 60 ans, j'ai vu passer le monde des mains des travailleurs pleines d'espoir, à celles de menteurs, des voleurs et des affameurs...

Décidément, je crois que ce monde n'est plus le mien...

De Cette, île singulière...

Sète est passée, ville du racket !!

À bons entendeurs, salut !


Christian Bailly

jeudi 13 juin 2024

Nous revivrons

 



Un jour viendra peut-être, où je serais à court,

Où ma muse restera muette, trop silencieuse…

Devant une page blanche irrévérencieuse,

Mais je te rassure, ce ne sera pas pour ce jour…


Le poète  - Par Victoria Fontana


Cela grâce à toi ! De ton amour, tu me hantes,

Tant et si bien, que je finis toujours par céder

À mon imagination vivace qui vient me narguer

Sans cesse avec quelques idées intransigeantes,



Alexandre Pouchkine par Piotr Konchalovsky



Jusqu'à ce que je les étale sans trop tarder,

Je les couche sur le papier pas encore froissé,

Alors, les mots me viennent, je les mets de côté,

Pour continuer, plus tard, à mieux les exploiter.


Ainsi, commence un voyage entre toi et moi.

Je revisite ton corps, je respire tes jardins,

J'infiltre ton âme, je te prends par la main,

Je t'emmène, je t'imprime, là, tout en moi.


Paolo Veronese - Mars_et Vénus


Je me dis que les mots, pour sûr, resteront,

Que par eux, je scelle à jamais notre Amour,

Et si toutefois, je dois disparaître un beau jour,

Toutes ces preuves éternelles demeureront.


du net



Personne, jamais, ne viendra pour les effacer.

Elles seront là, pour toujours, bien vivantes…

Aussi vivaces que mon Amour, aussi fringantes,

Que cette ferveur que j'ai aujourd'hui à te retrouver.



Mais, parfois aussi, d'une tristesse à mourir,

Quand l'appréhension de te perdre me prend,

Nostalgiques pensées, quand je suis impatient

D'aller te retrouver pour revoir ton sourire.


William Wordsworth - détail -  par Benjamin Robert Haydon.


Quelques fois un peu folles, même enragées,

Comme le sont nos baisers, nos étreintes,

   Mais parfois aussi comme une complainte,

Quand j'ai peur de ne point être assez aimé.



Tous ces mots, ces états d'âme dévoilés,

Bien sûr, ils s'endormiront à notre trépas,

Jusqu'à ce qu'un jour, un quidam, sous ses pas,

Vienne les découvrir, les lire, les ressusciter…


Poème de l'âme – L'idéal -LOUIS JANMOT 


Alors par lui, tous deux, le temps d'un instant,

Nous revivrons… et notre Amour  aussi…


Lovers with Cat - Oskar Kokoschka


C. BAILLY
Tous droits réservés
09/06/2010

dimanche 9 juin 2024

Pour l'éternité

 


Statue " le Bon Samaritain " de François Léon Sicard 

Jardin des Tuileries - Paris


Quand je n'aurai plus de mots à t'écrire…

Quand je n'aurai plus de soupirs à te dire…

Quand mes larmes de bonheur seront taries…

Quand de mes baisers, tu connaîtras la pénurie…

Quand je tairai mes envies et mes désirs…

Quand je ne sentirai plus ton corps frémir…

Quand je n'aurai plus de rêves à assouvir…

Quand je n'aurai plus de quoi te ravir…

Quand ma plume n'aura plus sa muse…

Alors mon cœur n'aura plus qu'une excuse…

 

Je serai mort de t'avoir trop aimé.

 

Ne me cherche pas,

Ne me pleure pas,

Sur d'autres rivages éloignés

J'apprendrai alors la patience de t'attendre

Pour enfin, à ton amour, prétendre.

Je t'attendrai le temps qu'il faut,

Pour assouvir ce qu'ici-bas m'aura fait défaut

T'aimer pour l'éternité…


Photo et texte : Christian Bailly

Tous droits réservés 



Jalousie

 


J'envie le crépuscule qui enlace ton corps dénudé,

Dans le secret de ta chambre, à ton coucher.


Femme couchée - Survage, Léopold dit Léopold Frédéric Léopoldovitch Stürzwage


J'envie le lit qui embrasse ton corps les nuits durant,

Les draps qui enveloppent ton désir brûlant,

Chaque fois qu'il se fait pressant.

J'envie les ténèbres qui cachent tes rêves,

L'aurore qui sur toi se lève,

Le jour qui prend tout ton temps,

Tes secondes, tes minutes, tes heures.

J'envie ta chemise qui effleure ton cœur,

Ton jeans qui épouse ton corps,


Tableau métal femme en jean sexy - du net 


Te caresse encore et encore…

J'envie le soleil qui embrasse tes cheveux,

L'air qui effleure tes lèvres en feu,


De Maria Mary Y


Le temps qui passe sur toi,

Sans moi …

J'envie le monde que tu regardes,

Et dans lequel je ne suis pas…


Christian Bailly

Tous droits réservés 


samedi 1 juin 2024

Souvenirs

 


Ô, Mon Amour, fais-moi mes souvenirs à venir,

Grave notre présent dans mon cœur sénescent

De tes caresses sur ma peau chagrine de vieillir,

Imprime tes baisers sur mon corps évanescent.


L'Après-midi à Naples  - Paul Cézanne


Ô, Mon Amour, fais-moi des souvenirs éternels

Que j'emporterai dans mon cœur le jour venu.

Dessine sur ma chair des arabesques sensuelles,

Baigne-moi des doux effluves de ton corps nu.


Der Sündenfall - Hendrick Goltzius 


Ô, Mon Amour, fais-moi des souvenirs pastel

Dans la pâleur de nos petits matins caressants

Qui éveillent nos insolentes ardeurs charnelles.

Apaise mes désirs qui refusent le poids des ans.


Par Haim Mandelsohn 


Ô, Mon Amour, fais-moi des souvenirs brûlants

Comme la braise de tes entrailles amoureuses,

Qu'ils réchauffent mon corps à l'ultime instant,

Lui évitent de l'au-delà, la froideur cadavéreuse.


Pierre Paul Rubens
 Etude d'un homme nu renversé


Ô, Mon Amour, fais-moi des souvenirs orageux,

Des souvenirs licencieux, à faire pâlir les enfers

Où sans toi, j'ai bien peur d'y mourir cafardeux.

Fais-moi payer ma désertion, mets-moi aux fers.




Mon Amour, fais-moi des souvenirs mémorables,

Ils berceront ma vieillesse avant l'outre-tombe.

Par amour, je renie la sagesse pour l'inexpiable.

Que ce soit par ma passion de toi que je succombe.



Lin Jinfu

Christian Bailly
Tous droits réservés