mercredi 12 juillet 2017

Chien perdu sans collier




Wassilij Grigorjewitsch Perow - Les enfants qui dorment



Comment combler cette absence

Qui me hante depuis mon enfance ?

Dans mes insomnies, je rêve de toi,

De toi, mon père, de toi, mon roi.



Navire dans la tempête - Willem Van de Velde le Jeune


Sans toi, j'étais un bateau ivre,

Toute ma vie avec le mal de vivre,

Sans port d'attache ni capitaine,

Ma course après toi était vaine.



Raymond Altes- Le mystère de la foule 


Où es-tu dans cette mer humaine ?

Pourquoi mère n'est-elle pas ta reine ?

N'aurais-je été qu'une étoile filante

Dans ta destinée à peine débutante ?



Les amoureux ou Idylle sur la Passerelle ou Soir d'automne
Emile Friant


Serais-je une erreur de jeunesse,

De l'homme, le fruit de sa bassesse ?

À toi, les circonstances atténuantes,

Si tu me délivres de cette attente.




Claude Monet -Le chêne Bodmer  Forêt de Fontainebleau



J'ai besoin de profondes racines,

Pour vaincre mes peurs assassines,

De voir de quel bois tu es fait,

Pour comprendre de quoi je suis fait.



Flahaut Louis - Paris Cafè de la Paix


J'ai beau te chercher dans la ville,

Je ne m'endors jamais tranquille.

J'attends ton retour dans le silence

De la nuit de mes désespérances.



Jamais je ne comblerais ce vide

Tu sais, même à l'âge des rides,

Je continue sur mon chemin, à errer,

Comme un chien perdu sans collier.


Photo Christian Bailly  (Traitement façon aquarelle) - Thyson





Christian Bailly
Tous droits réservés
25/04/2012
Mots-clefs : Thèmes, enfance


mardi 11 juillet 2017

Les âmes

(Ecrit en duo avec mon ami et poète Christo)


Céka - L'homme perdu


Dans la pénombre de la nuit,
Une
âme solitaire s'avance.

Ses amours se sont enfuis
Loin des rêves d'innocence.

Elle erre en quête d'un jour,
Parmi les verres d'un soir.
Tant son corps est bien lourd,
Ses jolis vers sont illusoires.








Jacqueline Baillargeat - Larme d'un homme





Dans les ombres de sa folie,
S'écoulent en beauté ses larmes,
Pour que ses fleurs en survie
Revivent de leurs charmes.

Dans la pénombre du soleil,
Cette âme est-elle en errance
Parmi les brumes du sommeil,
À la recherche de son enfance ?














Henry Scott Tuke - Boy on a beach


Non !  C'est un souvenir lointain
Échoué sur les longs rivages
De sa mémoire, de son destin,
Qui grave son visage de sage.

Du temps de son adolescence,
Où les rêves étaient réalités,
Mais où il perdit l'innocence
Des sens, avec sa virginité.








Henry Scott Tuke
De la pénombre de son passé,
Resurgissent les fantômes.
De ses premières félicités,
De ce qu'il est... Les symptômes.


Un souvenir aux yeux bleus,
Et à la virilité frémissante.
Jeune et beau comme un dieu,
Avec ses mèches flavescentes.









Deux hommes contemplant la lune - Caspar David Friedrich



Un amour furtif et interdit,
Pur comme la rosée déposée
Sur une rose à l'aube de sa vie,
Mais qui changea sa destinée.


Dans la pénombre de la nuit,
Dans la pénombre du jour,
Les âmes s'avancent sans bruit,
Avec les fleurs de l'amour...









Christian Bailly
Tous droits réservés
04/2012


lundi 10 juillet 2017

À toi Mon Ami Poète



Henry Fuseli,
Achille tente de saisir l'ombre de Patrole




Poète au cœur déchiqueté,
Ton âme en lambeaux
Ne rêve que du tombeau,
De ton amour trépassé.

Jour et nuit, nuit et jour,
Tu valses avec la mort,
Tu prépares ton passeport,
Pour un aller sans retour.












Sir Franck


Une deuxième chance
Pourtant, là, te sourit,
Alors pour toi, je prie.
Je prie avec insistance,

Pour qu'enfin, tu te lèves,
Et marches vers l'amour
Qui vers toi, accourt,
Pour t'aider à faire la trêve.






Judgement of Paris, Louis Jean François Lagrenée


Le bonheur est à ta porte,
Avec un beau sourire,
À toi, au vol, de le saisir,
Pour qu'il te réconforte.

L'amour a plusieurs visages,
Ces mots ne trompent pas,
Son cœur est gros comme çà !
Et ce n'est pas un mirage !






Pierre Auguste Cot - The Storm




Prends de la vie, ce qu'elle donne,
Faute de reprendre, ce qu'elle t'a pris.
L'amour, le vrai, n'a pas de prix,
Surtout, quand si fort, il résonne.

À toi Mon Ami Poète,
Mes vœux de réconciliation
Avec ton passé. De ta vocation
De poète, pars à la conquête…












Le rêve du poète - Cezanne






Pour nous séduire… 
Pour nous ravir… 
Pour faire le bonheur de celle 
Qui pour toi a des ailes… 


A mon ami et poète Christo













Christian Bailly
Tous droits réservés
27/07/2012

vendredi 7 juillet 2017

À ma muse


Giorgio Dante









Ô. Muse ! Ô. Ma Muse !

Ne me sois point infidèle,
Ne me fais pas cette injure,
Ne coupe pas les ailes
À ma plume, je t'adjure.












Autoportrait  Le déséspéré,
 par Gustave Courbet







De ce mal, le poète meurt,
Tu le sais pertinemment.
Ce péril affûte sa peur,
Précipite son effondrement.








La Sibylle libyenne par Michel-Ange





Ô. Muse ! Ô. Ma Muse !

Sois douce et reste mienne,
Pour les jours et les jours
À ma vie, de cette peine
Épargne ton troubadour.

Ne sois  point traîtresse !
De l'écriture en vers,
J'ai besoin des ivresses.
La poésie est mon univers.










Flora par Titien



Ô. Muse ! Ô. Ma Muse !

Dans tes jupons rassurants,
Je me réfugie, je me confie.
Tour à tour enfant, amant,
Toute ma vie, je la versifie.

Laisse encore chanter,
À ton fidèle serviteur,
Ses peurs, ses bonheurs,
Ses amours pour l'éternité.








Samson et Dalila par Peter-Paul Rubens




Ô. Muse ! Ô. Ma Muse !

Je n'exige point la postérité,
Seulement de ta part,
De la constance, ta fidélité,
Jusqu'à mon départ…

Accompagne-moi encore,
Le temps qu'il me faut,
Pour me préparer à la mort,
À son fatal coup de faux.









Christian Bailly 
Tous droits réservés 
30/08/2012


jeudi 6 juillet 2017

Lueur d'espoir

Chantal-GUERLET- Déchirures




Loin de nous, notre enfance mal à l'aise,
Nos soirs, nos matins où nos corps en braise
Réclamaient leurs honteux contentements,
Nos démangeaisons d'interdits attouchements.

Loin sont nos obscures pensées de pénitents,
Nos confusions, nos hontes, nos évitements,
Sans comprendre le pourquoi du comment,
De ce que nous sommes devenus véritablement.











St. Sebastien - Nicolas Regnier


Loin de nous de nos corps exigeants, la haine
De leurs attirances de leurs appétences malsaines.
Loin de nous notre adolescence bouleversée,
Chaotiques, nos pensées morbides de dépravés.

Loin de nous la peur, l'effroi d'être découvert,
D'être finalement obligé de mettre le couvert.
Loin de nous les faux-semblants, nos angoisses,
Nos problématiques pour accepter notre poisse.








Man on Couch de Raphael Perez



Que de regards dérobés, combien d'hésitations
Avant d'oser se toucher, avant le grand frisson ?
Combien de rendez-vous furtifs sans lendemain,
De rencontres clôturées par une poignée de main ?

Combien de longues nuits finalement solitaires,
À ressasser de nous, ce qu'il y a d'héréditaire,
À vouloir comprendre ce qu'il y a à admettre,
À vouloir démêler tout ce qui s'enchevêtre ?





Zeljko Vitomirovi





Que de frayeurs partagées dans la nuit noire !
Que d'expertises de notre âme dans le miroir !
Que de chemin à parcourir, avant d'accepter,
D'être convaincus, nous-mêmes, de notre réalité !

Pour certains, le temps à raison de cette vérité.
Pour d'autres, une vie n'y suffit pas pour ratifier
Cette identité qui fait de nous des coupables
Des parias, des rescapés aux douleurs ineffables.










Loin de nous, le temps de la cavale, de la haine,
De la chasse aux sorcières, des idées puritaines,
Une lueur d'espoir éclaire enfin notre destinée,
Le droit d'aimer dans la liberté et l'égalité.

Steve Walker 


Christian Bailly
Tous droits réservés
23/07/2012



mercredi 5 juillet 2017

Le fric




Le fric a le goût du sang gagné par le négoce d'arme
Il a l'odeur de sueur de l'ouvrier qu'on exploite
Le fric a un cœur de salaud quand il achète un homme

CAILLEBOTTE G. - Les Raboteurs de parquet

Le fric a le goût des pleurs de l'enfant à la tâche
Il a l'odeur de la mort, du mort par overdose
Le fric a les mains sales même quand il est blanchi

Apprentis au travail, de Vassili Perov


Le fric a le goût de la femme qui vend son corps
Il a l'odeur de la pauvreté qui en manque tant
Le fric a le cœur sec quand il oublie le mendiant

Valtat - Sur le boulevard 


Le fric a le goût de la faim quand on spécule sur le blé
Il a l'odeur de la pollution, des forêts qui se meurent
Le fric a l'âme infâme, quand, pour lui, on sème la mort

"Guernica" de Pablo Picasso


Le flic a l'odeur du père qui se pend pour fuir la misère
Il a le goût des larmes de la femme qui le pleure
Le fric est le prix des âmes avaricieuses vendues au diable

Picasso Pablo - La femme qui pleure


Le fric a le goût de pots-de-vin qui gangrène la politique
Il a l'odeur de la crapule qui braque la grand-mère
Le fric au prix de l'or de ceux qui se crèvent pour lui

La foule devant le Corps législatif au matin du 4 septembre 1870 - Jacques Guiaud

Le fric a le goût du caviar mangé sur le dos du prolétaire
Il a l'odeur du luxe qui s'étale outrageusement
Le fric au prix de l'usure fait mourir le monde à petit feu


Eugène Delacroix -la liberté guidant le peuple

Félix Philippoteaux - Le Père-Lachaise et les derniers combats de la Commune 



Christian Bailly
Tous droits réservés
18/07/2012