vendredi 23 septembre 2022

Carrelets

    Photos : Christian Bailly -  Carrelets - Port de Barques (Charente Maritime)




Comme de gigantesques araignées dégingandées,

Sur les sables mouvants, elles sont plantées,

À l'affût, au son des clapotis, sans bouger,

Elles attendent, là, patiemment, sans broncher.

Elles attendent qu'advienne la marée.


Ainsi, la mer généreuse et nourricière, à leurs pieds,

Sera pour quelques heures, leur garde-manger.

Elles piégeront dans leurs filets tissés au carré,

Les proies innocentes dont elles vont se délecter,

Au calme revenu, le soir, à la veillée.


À marée basse, vers l'horizon embrasé,

Alors, se dessineront leurs ombres étirées

Sur le rivage envasé…

Et les hommes pour un moment rassasiés,

Pourront sombrer

Dans les bras de Morphée…

























Texte et Photos Christian Bailly

Tous droits réservés

23/09/2022

 

mercredi 14 septembre 2022

Génocide



Ils ont traversé les âges,

De la terre, ils ont connu les orages,

Et des hommes, aujourd'hui, les outrages.

Ils ont traversé nos vies,

Mais dans l'élan de leur jeunesse,

Ou à l'automne de leur vieillesse,

Dans la dignité, avec sagesse,

Pourtant, ils tombent sans combattre,

Ils meurent sans se débattre,

En silence, sans nous rebattre,

De la grandeur de leurs existences,

De la richesse de leurs expériences,

Ni de leurs morts, l'indécence.




Les années ont fait d'eux des demi-dieux,

Par l'homme, pourtant, voués au feu,

Ou à son ingéniosité machiavélique, au mieux.

Ils ont grandi au sein d'un monde primitif,

Dans leur existentialisme méditatif,

Pour être, par un primate vindicatif,

Sans respect, lacérés, amputés.

Dans l'indifférence, ils vont agoniser,

À même l'humus qui les a engendrés.




Détrônés en toute impunité,

Décapités de la tête au pied,

Proies abandonnées à la cupidité,

Persécutés au-delà des frontières,

Pour servir les valeurs boursières,

Ils sont sacrifiés sans oraison ni prière.




Et quand par bonheur, ils sont épargnés,

Par je ne sais quel miracle inespéré,

C'est par le feu, qu'ils sont immolés.

Victimes de la négligence, ou de la folie,

Sur l'autel satanique de la perfidie,

Dans d'incontrôlables et démesurés incendies.




Au crépuscule de l'humanité, il me reste à espérer,

Avant d'entendre le glas du jugement dernier,

De voir l'épilogue de cet holocauste démesuré.

Compagnons de mes longues flâneries,

Je rends les honneurs à votre fratrie,

Je vous demande grâce pour notre félonie.




Depuis ma plus petite enfance,

J'ai toujours su instinctivement votre importance,

Pour assurer à l'homme, la survie, sa subsistance.

Aujourd'hui, dans nos villes saturées et surchauffées,

Nous comprenons enfin nos erreurs du passé.

Grâce aux citoyens éclairés, les choses peuvent changer,

Même si des décideurs irresponsables et irréductibles,

Continuent à être sourds, à faire de vous leurs cibles,

À préférer l'austérité du béton, et à rester inflexibles.



Notre devenir est désormais dans vos mains,

Vous êtes la promesse de nos meilleurs lendemains, 

Sinon d'Hélios, nous connaîtrons la loi d'airain.




Déjà, votre vérité éclate à la face du monde,

Comme une vague irrésistible et profonde.

Fasse que les hommes devenus sensés y répondent…


Avant la fin de ce monde en perdition…



   Texte et photos :  Christian Bailly
Tous droits réservés
14/09/2022

mercredi 7 septembre 2022

Citadelle de Brouage


Elle surgit des marais Charentais

Comme elle surgit du passé…

Une étoile de pierre enchâssée

Au beau milieu des prés-salés…  

 


Là,


Pour l'amour d'une tête couronnée,


Une princesse s'est sacrifiée.


Sur l'autel de la diplomatie,


Y a laissé une partie de sa vie,


Marie Mancini 1639-1715 par Jacob Ferdinand Voet 

 

Ce Roy rayonnerait sur la France,

Du soleil, il avait la suffisance.

Sur l'Europe, s'étendrait l'influence

De son goût pour la magnificence.


Louis XIV 1658 par Pierre Mignard

 

D'un grand prélat devenu cardinal,

Elle était la nièce, mais point royale.

Pour lui, elle versa fontaine de larmes,

Quand il faillit perdre sa vie, son âme.


Cardinal_Mazarin - Pierre Mignard

 

Au-delà de la beauté de son esprit,

Le jeune roi d'elle, s'était épris.

De ses amours, elle était la première

Elle paya le prix derrière les pierres.

 

Si l'amour guidait leurs pas hésitants,

La politique en décida bien autrement.

Pour lui, en berne, fut son existence,

Au milieu des marais, loin de l'opulence.

C'est là, avant de rejoindre la cour,

Que prendrait fin, leur impossible amour.

Son destin de roi divin était tout tracé,

Au prix d'une vie, par l'amour dévastée.

 

Longtemps, sur la courtine, elle errerait…

Jamais plus, ils ne se reverraient…

De sa vie, il avait fait un désastre,

Quand lui brillerait comme un astre.

 

(Amour de Marie Mancini et de Louis XIV) 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Mancini




Texte et photos Citadelle de Brouage : Christian Bailly

Tous droits réservés

07/09/2022

mercredi 24 août 2022

À l'ombre des tilleuls argentés…



 

À l'ombre des tilleuls argentés,

J'ai contemplé les enfants de Sète s'amuser

Dans l'aire de jeux, allègrement fréquentée.

J'ai imaginé, en souriant, tout du passé

De ce vieux couple sur un banc, attardé

À contempler cette jeunesse agitée,

Occupée à jouer au ballon ou à patiner.



À l'ombre des tilleuls argentés,

J'ai observé des jeunes mamans attentionnées

Des papas fiers de voir leurs progénitures s'éveiller,

Sur cette esplanade historiquement réputée.

Je me suis réjoui de constater sa convivialité.

De toutes les allées et venues, je me suis amusé,

Des rencontres, je me suis fait le témoin discret.



À l'ombre des tilleuls argentés,

Je me suis délecté à voir des couples se former,

Sous le kiosque, complice depuis tant d'années,

De bien des amours et de baisers volés.

J'ai imaginé tout ce qu'il pourrait me raconter

De son lourd et très long passé,

Chargé des histoires de nos destinées.



À l'ombre des tilleuls argentés,

J'ai regardé le ballet des serveurs affairés,

Et des clients attablés, leur allure décontractée.

J'étais fasciné par ces deux rythmes à contre-pied,

Qui se côtoyaient sans vraiment s'épancher.

Tout ça dans la bonne humeur et la joie d'exister,

Là, sur ce lieux devenu symbole de combativité.




À l'ombre des tilleuls argentés,

Je ne pouvais imaginer que l'on puisse décapiter

Tous ces jeunes arbres fringants et désintéressés.

À nous être agréables, ils étaient pourtant destinés,

Avec leur feuillage généreux et leur fraîcheur spontanée.

Comment peut-on les détrôner en toute impunité,

Les laisser devenir les proies de l'avidité ?




À l'ombre des tilleuls argentés,

Je ne pouvais imaginer que l'on puisse poignarder

Ainsi le cœur de notre chaleureuse cité,

Que l'on taillade notre ville au prestigieux passé,

Qu'on l'ampute pour servir le profit et l'intérêt

Et qu'on engloutisse un lieu de bien-être renommé,

Pour en faire un temple de la cupidité…



À l'ombre des tilleuls argentés,

Je me disais que je ne pouvais rester muet

Et sourd, devant de telles menaces proférées.

La poésie est là pour chanter l'Amour, la Liberté,

Mais aussi pour se lever et dénoncer,

Pour dire non à de telles absurdités…

Et crier… Crier… Crier… Non ! Assez !

Assez de voitures dans le cœur de notre cité !

Mesdames et Messieurs les élus,

Ne sacrifiez pas notre esplanade tant aimée

Sur l'autel de votre postérité…



Changer d'avis n'est point signe de faiblesse

Mais serait ici, preuve de générosité et de sagesse…




Christian Bailly

Tous droits réservés

24/08/2022

mardi 9 août 2022

Cimetière Saint-Georges de Richemont

 

Dans le petit cimetière,

Abandonné par le temps,

Abandonné par les hommes,

Se meurent les pierres.

 

Stoïque, un gisant, pieux,

Habillé de dentelle de marbre,

Trône au milieu des siens,

Sous son catafalque pompeux.

 


Jésus pétrifié dans la pierre,

Veille sur ces corps sans vie,

Redevenus poussières.

 

Peu leur importe le passant,

Poète ou roi, ils sont mortels,

Même devenir les attend.

Texte et photos : Christian Bailly

Tous droits réservés 

09/08/2022

mardi 2 août 2022

Eline

 


Éline 

1er Août 2022 - 5h55


Bienvenue Éline !

C'est au bout d'une nuit câline de l'été,

Mais après un long labeur pour ta maman,

Que tu nous arrives, là, au petit matin frileux,

Comme un tout premier rayon de soleil,

Pour couronner ce nouveau jour sur terre.


Pour sûr, pour nous, il sera radieux,

Et nous donnera cette envie irrésistible,

De continuer avec toi notre chemin de Terriens,

Pour t'accompagner, loin, loin, très loin,

Dans ta vie qui ne fait que commencer.



Il tarde à mon cœur de papy transi d'amour,

De découvrir et de faire la connaissance

De cette petite rose fraîchement élue

Dans notre jardin, où déjà s'épanouit

Tout un bouquet de roses qui font ma vie belle.


Tu découvriras, dans ce jardin extraordinaire,

Tout cet amour qui t'attend et y foisonne.

Oui, tu pourras le moissonner jour après jour,

Nuit après nuit, tout au long de ta vie. 


Tu verras, il est immense et fourmille

En plus de Maman, Papa, et notre petit Nohan.

D'une cohorte de mamies et de papys,

De tatas, tontons, cousins, cousines et amis,

Comme une multitude d'étoiles dans ton ciel

Pour de te souhaiter dans un élan de fraternité

"Bienvenue dans notre monde, Éline...

Nous t'aimons déjà tous très fort ! "



Nous aurions voulu être là, à tes côtés,

Pour te dire tout ce que nos cœurs

Ne peuvent contenir de joie et de bonheur,

Tant ils débordent comme une rivière d'amour.

Mais notre monde à aussi ses cicatrices.

Elles demandent du temps et de la patience

Pour se refermer, guérir et se faire oublier.

Alors c'est à ma plume que j'ai confié le soin

De te dire combien nous t'aimons…

Merci d'être là Éline !

Bienvenue dans notre monde...


Papy Christian 

Tous droits réservés 

01/08/2022