vendredi 21 octobre 2022

Le monde était…



Dans un dernier souffle,

Quand le soir coudoie le jour 

Qui baisse le rideau,

Le couchant dépose

Sur les lèvres sensuelles

Des vagues fiévreuses,

Son baiser vermeil.




Vénus flirte avec la lune

Opalescente et chaste.

Royale, la Dame blanche,

Auréolé de son mystère,

Trône sous le dais crépusculaire.

Elle étale son voile vierge

Sur le monde assoupi.



Bientôt, ce sont des millions

De courtisanes endimanchées

Qui entament une farandole,

Le temps d'une nuit fiévreuse.

Une rivière de diamants,

Sur le damas d'une robe noire.



Le poète, comme hypnotisé,

Oublie le temps qui l'effleure,

Et sombre dans ses pensées

Vagabondes et pénétrantes

Qui l'entraînent dans les abîmes

D'un sommeil de juste.



Il ne voit pas arriver sur son char,

Harnaché d'or et d'argent,

Le bel Apollon triomphant

Et sa cours exubérante.

D'un coup d'éclat de maître,

Il balaie la bacchanale nocturne,

Pour imposer toute sa gloire,





Alors que…

Le monde se pare de couleurs,

Il entame sa symphonie fantastique,

Pour réveiller l'artiste endormi,

Et surprendre en plein sommeil

Les hommes devenus insolents

Belliqueux et déprédateurs.

 


Mais son auréole ne suffit pas

Pour leur apporter la lumière,

Les éloigner de l'obscurantisme,

Et leur montrer bien en face,

La réalité de leur insignifiance…

Ils se vautrent avec lubricité

Dans leur univers devenu suranné.



Le monde était avant nous...

Il sera après nous...



Christian Bailly

Tous droits réservés 

19/10/2022

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire