Dans un dernier souffle,
Quand le soir coudoie le jour
Qui baisse le rideau,
Le couchant dépose
Sur les lèvres sensuelles
Des vagues fiévreuses,
Son baiser vermeil.
Opalescente et chaste.
Royale, la Dame blanche,
Auréolé de son mystère,
Trône sous le dais crépusculaire.
Elle étale son voile vierge
Sur le monde assoupi.
Bientôt, ce sont des millions
De courtisanes endimanchées
Qui entament une farandole,
Le temps d'une nuit fiévreuse.
Une rivière de diamants,
Sur le damas d'une robe noire.
Le poète, comme hypnotisé,
Oublie le temps qui l'effleure,
Et sombre dans ses pensées
Vagabondes et pénétrantes
Qui l'entraînent dans les abîmes
D'un sommeil de juste.
Il ne voit pas arriver sur son char,
Harnaché d'or et d'argent,
Le bel Apollon triomphant
Et sa cours exubérante.
D'un coup d'éclat de maître,
Il balaie la bacchanale nocturne,
Pour imposer toute sa gloire,
Alors que…
Le monde se pare de couleurs,
Il entame sa symphonie fantastique,
Pour réveiller l'artiste endormi,
Et surprendre en plein sommeil
Les hommes devenus insolents
Belliqueux et déprédateurs.
Mais son auréole ne suffit pas
Pour leur apporter la lumière,
Les éloigner de l'obscurantisme,
Et leur montrer bien en face,
La réalité de leur insignifiance…
Ils se vautrent avec lubricité
Dans leur univers devenu suranné.
Le monde était avant nous...
Il sera après nous...
Christian Bailly
Tous droits réservés
19/10/2022
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