lundi 20 mars 2017

Vie de rose

Illustrations : Photos  Christian Bailly

En bouton, elle enferme mille promesses,
À peine éclose déjà elle nous séduit,
Elle nous pique, l'impulsive traîtresse,
Et poliment, s'il le faut, nous éconduit.





À peine ouverte en corolle, on en raffole,
Elle nous affriole de sa première jeunesse,
Nous fait tourner la tête, devenir fol,
Perdre nos moyens pour ses joliesses.





Sitôt mature, elle parvient à ces fins,
Nous rend amoureux, doucereux,
Nous séduit par son délicat parfum,
Captive nos sens, trop tumultueux.





Quand généreuse, enfin, elle s'épanouit,
Elle nous dévoile ses charmes impudiques,
Ouvre son cœur, de sa beauté nous éblouit,
Nous envoûte de ses exhalaisons érotiques.






Cependant…

À notre grand désespoir, ses appâts
Trop hâtivement se fanent, l'abandonnent…
Déjà, les faix du temps marquent le pas,
Son élégance défaillante, pourtant, rayonne.

C'est par un matin de rosée trop lourde,
Vaincue, résignée, qu'elle abdique en silence.
À ses supplications, la vie reste sourde.
Dans l'indolence, elle se rend à l'évidence.





De nous briser le cœur, voici l'instant !





Images et texte : Christian Bailly
Tous droits réservés
22/06/2010




















samedi 18 mars 2017

Bienvenue à Léticia



Bienvenue à toi Léticia... Heureux de te voir sur ma page comme membre de mon blog.
Tu es ici chez toi ! Au plaisir de te lire... Et de nos futurs échanges...

Amicalement 


jeudi 16 mars 2017

Arc-en-ciel

Photo : Christian Bailly 
  
D'amour singulier, nous sommes coupables
De cet amour difficilement avouable,
Qui fait de nous, encore aujourd'hui, des parias,
Des victimes d'une mondiale charia.

De ce mal-être, qui encombre nos têtes,
Nous nous accommodons de ce trouble-fête.
Pour cette pulsion, qui torture nos corps,
La nature n'a pas demandé notre accord.

du net 

D'aimer différemment, nous sommes coupables
Mais l'amour, à lui seul, n'est-il pas louable ?
Faut-il nous châtier pour ce penchant différent,
Plus que ceux qui haïssent aveuglément ?

Aimez-vous les uns les autres, disait-il.
Son serment ne serait pas aujourd'hui inutile
Pour nous rappeler le chemin de la tolérance,
Donner instamment de la voix à l'espérance.

Photo : Christian Bailly 

Aussi, si avec pudeur, nous pouvions respecter
Nos différences d'homme et enfin accepter
De ne plus mettre de frontière à l'amour,
Le monde adopterait alors un autre discours.

Aimer n'est point un crime, même dans la diversité !
Seul devrait compter à nos yeux, le bonheur de donner,
De recevoir, dans la fraternité, sans limites avérées.
Comme la liberté, l'amour est fait pour être partagé !

Photo montage:Christian Bailly 

Christian Bailly
Tous droits réservés 
19/05/2010


Là où je serai…

Croix - Cantal
 


Si je venais un jour à ne plus être…


Ne me cherchez pas sous une pierre,

Au pied d'une croix en fer forgé,

Au cœur d'un sombre mausolée,

Au fond d'un sinistre cimetière.


Non, vous ne me trouverez pas là !


Vous me trouverez, Mes Amis...

Dans la rose que je n'aurai pas osé cueillir,

Dans le jardin abandonné qui vient de refleurir,



Rose du jardin de Laÿ-les-Roses



Dans le torrent qui cavale et ne pense qu'à fuir,

Dans le sous-bois si bien disposé à rafraîchir.


Torrent du Cantal 



Torrent du Cantal 


Dans les vagues que j'ai, de mon corps dénudé, embrassées,

Sur le sable chaud que j'ai, de mes pieds nus, foulé,



Vague à le pointe Espagnole - Charente-Maritime


Dans les blés que j'ai caressés avant de les voir fauchés,

Dans la prairie où je me suis, avec délectation, allongé.


Champ de blé près de Provins



Vous me trouverez là, Mes Amis...

Dans l'hirondelle qui vous rendra visite au petit matin,

Dans le clin d'œil sournois d'un rayon de soleil mutin,


Soleil en hiver  - Jardin  de la Sauvagerie - Varennes sur Seine 




Dans le vol désinvolte du papillon à l'éphémère destin,

Dans le baiser des colombes et leurs jeux libertins.



Papillon au bord du Tarn


Dans le coucher de soleil aux couleurs de la passion,

Dans le clair de lune et sa silencieuse révolution,



Coucher de soleil - Port des Barques - Charente-Maritime


Dans la constellation et sa sempiternelle agitation,

Dans tout ce monde vivant objet de mon admiration.



Le Tarn à Trébas


C'est là que je vous attendrai…

C'est là que vous me trouverez mes Amis…

Images et texte : Christian Bailly
Tous droits réservés
30/04/2010


mercredi 15 mars 2017

Thèmes

Thèmes

La Grande rue 


Qu'il était sage mon village

Accroché à son coteau,

À regarder paisiblement le sillage

Boisé de son cours d'eau.


La Grande rue


Tout au plus, deux cents âme

Le peuplaient dans la rudesse

Du travail de la terre, sésame

D'un bonheur sans largesse.


La Grande rue 

Le calme des rues crottées

N'était bouleversé

Que par la sortie des écoliers

Et des troupeaux, la rentrée.


Vieux puits  

L'eau coulait aux fontaines

Étanchait nos soifs d'enfants

Elle coûtait le prix de la peine

D'aller à ses pieds, en se penchant.


Sur la colline, coucou et violettes

Cerises et pêches, grappes de raisin

Pommes, poires et noisettes

Rythmaient la rapine des gamins.


Thèmes vu de la route de Saint-Julien- du-Sault





Carrefour route de Joigny - route de Précy



C'est là, dans ce village bien sage,

Que je suis arrivé encore nouveau-né,

Dans les bras d'une femme en âge,

Éclairée par sa magnanimité.


La maison 


De son rang de grand-mère amour,

De ma couche de déshonneur,

Elle se fit un manteau de bravoure,

Et m'inonda de son bonheur.


Ma Grand-mère et moi 


Le village, en entier, curieux,

Défila pour voir de l'épicière

Le petit-fils, le fruit du contentieux

Dont elle n'était pourtant pas peu fière.




Le grand-père, imperturbable, s'attendrit,

Oublia sur-le-champ ses ressentiments,

Adopta mes sourires épanouis,

Comme autant de remerciements.


Mes grands-parents et moi 


Qu'il était sage alors, mon village

Accroché à son coteau,

Prêt à bercer toute mon enfance

Et à me voir grandir dans ses ruisseaux.

La Grande rue 


L'école primaire 


La cour de récréation 

La Grande rue


Rue du Pressoir ou route du bas


Entrée du village par la Route de Joigny

Christian Bailly
Tous droits réservés
18/04/2010
Photos du village : Christian Bailly 

Mots-clefs : Thèmes, enfance

mardi 14 mars 2017

Où sont mes vingt ans






Où sont mes vingt ans depuis longtemps révolus,
Sur mon visage buriné par trop d'abus ?
Dans mes vieux os pas loin d'être vermoulus ?
Dans mon regard triste de chien battu ?

Où sont mes vingt ans depuis longtemps révolus ?
Dans mes cheveux bruns emportés par les années ardues ?
Sur mon front labouré par les déconvenues ?
Sur mon corps, qui me lâche, par les efforts, vaincu ?

Où sont mes vingt ans depuis longtemps passés ?
Ils sont là, dans mes pensées de jeune premier,
Toujours prêt à contester, à batailler, à se révolter,
À changer le monde pour les prochaines années.

Vous m'avez découvert sous un autre profil, dérobé,
Depuis des années derrière un masque stéréotypé,
Paralysé par la peur de décevoir pour ma singularité,
Mais pour le reste, je vous rassure, rien n'a changé


Si au fil du temps mes apparences se sont modifiées,
Mon esprit, lui, a gardé de mes vingt ans, sa vivacité,
Son côté sensible mais rebelle, parfois même survolté,
Aussi, j'ai bien peur qu'il soit trop tard pour me corriger.


Où sont mes vingt ans depuis longtemps trépassés ?
Ils sont là dans mon cœur, pour tous vous remercier,
D'être là, tout simplement, pour cette journée, à mes côtés,
Par vos amabilités, vos souhaits, vos pensées empressées.

Merci à vous tous ... Mille baisers poétiques.



Christian Bailly
Tous droits réservés
14/03/2017

dimanche 12 mars 2017

Naissance





Par une nuit de mars encore bien noire,
Où ne perlait pas même une lueur d'espoir,
Au fond d'un hôpital inspiré par la pitié,
Une jeunette enfantait sans joie ni fierté.

D'un instant d'ignorance et d'amour égaré,
Il fallait dorénavant son avenir, l'assurer.
Un fardeau bien trop lourd gisait près d'elle,
Avec pour le restant de sa vie, les séquelles.











À peine remis de sa naissance et de la douleur,
Par l'ondoiement, on purifia ce frêle pécheur.
Enfant de la honte et de tous les déshonneurs.
Il faudrait faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Sur ce berceau ne se penchait qu'un seul parent,
Encore tout étonné de ce colis encombrant.
Il lui fallait assumer de cette erreur de jeunesse,
Le fruit et tenir bravement sa promesse.








Bien avant l'heure, leur destin était scellé
Pour une existence à jamais bouleversée,
Empoisonnée de non-dits et de silences,
Des conséquences d'une inexplicable absence.

Embastillés par ce secret entre eux posé,
Objet d'une guerre intestine désavouée,
Il leur faudra presque une vie entière
Pour se conquérir, abattre cette barrière,

Pour se rencontrer enfin au bout du chemin,
Effacer l'ultime source de leur chagrin.
Et apaiser la blessure de leur déconvenue
Le temps de s'aimer était finalement venu.

Le temps de la réconciliation
D'une naissance, l'acceptation…


À ma Maman





Christian Bailly
Tous droits réservés 
16/04/2010