dimanche 27 octobre 2024

Vieille souche


du net 

 

La vie m'a évidé

De toute envie,

De tout désir,

De toute sève,

Et de cette ardeur

Qui brûlait en moi.



La vie m'a évidé

De toute volonté,

De tout espoir,

De tous mes rêves

D'adolescent naïf

Devenu sage

Sous la contrainte

Des années passées.



Jean Naigeon



La vie m’a évidé

De toute ma vitalité,

De toute mon énergie,

De cette résistance,

Qui me tenait debout,

Face à l'adversité

Contre vent et marée.



La vie m'a évidé

De ma substance,

De l'essence même,

Qui faisait de moi

Ma réalité absolue,

Ma raison d’être.

La vie m'a évidé

Pour ne me laisser

Qu'une peau ridée,

Une âme déchue,

Un cœur évanescent,

Un corps délabré.



Le soleil me caresse

De ses rayons sagaces,

Il traverse mon corps,

Devenu imperturbable,

Indifférent aux plaisirs,

À la vie, comme à la mort.



Désormais, je ne suis

Qu'un corps debout,

Qui résiste au temps,

Un corps transparent,

Qui peu à peu s'effrite,

Pour naître poussière.



La vie m'a évidé...

Et le monde, sourd,

À mon désespoir

Continue de tourner...

Pour lui, je ne suis plus

Qu’une vieille souche !



Raymond Planchat




Christian Bailly

Tous droits réservés

27/10/2024

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