Quand
elles étaient neuves, nous étions fiers comme Artaban,
Mais
neuves, elles nous faisaient souffrir jusqu'à les maudire.
Il
nous fallait du temps et de la patience pour les attendrir,
Tant
elles étaient sévères avec nos pieds sensibles d'enfant.
Que
de chemins parcourus, à courir à travers les champs.
Elles
étaient bien solides pour résister longtemps au temps.
Même
un peu grandes au début, pour être portées durablement.
Elles
devaient affronter tous nos jeux de garnement turbulents.
Un
jour par semaine, le dimanche, elles étaient resplendissantes,
Avec
du cirage "ça va seul", de l'huile de coude et la brosse à reluire,
Un
autre jour, bien crottées, en particulier le jeudi après-midi, à courir
À
travers la campagne, lourdes de sa glaise humide et pesante.
Comme
tous, je n'avais qu'une paire, pour faire toute une semaine
De
galopin pressé de grandir et de partir vers d'autres horizons,
Alors
qu'aux pieds, de belles ampoules, nous faisions encore la moisson.
Comme
il est loin ce temps des galoches ! Une époque bien lointaine !
Mais
le pire…
Le
pire, c'était qu'aux beaux jours,
Le
cuir de nos sandales n'était pas plus tendre…
Christian Bailly
Tous droits réservés
14/11/2025


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