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Trop
tard venue en saison,
Une
rose esseulée
Attendait un rayon de soleil
Qui
voudrait bien la faire belle,
Et
la couronnerait reine
D’un
royaume endormi,
Dans
mon jardin d’hiver,
L’espace
d’un instant,
D’une
heure, d’un jour…
Elle
se languissait du printemps
Quelle
ne verrait peut-être jamais.
Elle
courbait l’échine sous le mistral,
Elle
grelottait sous la tramontane,
S’offrait
nue aux ondées glacées.
Elle
tremblait habillée de givre.
Courageuse,
elle affrontait
Le
temps qui s’étirait.
J’admirais
sa persévérance
À
vouloir illuminer
Mon
jardin d’hiver
Pour
un instant…
Une
heure, un jour…
J’écoutais
son message
Silencieux
et sage.
Elle
me disait nos funestes destins,
J’entendais
bien ses prophéties,
Nos
inquiétudes de mortels.
Par
un matin lumineux,
Du frileux mois de janvier
Pourtant, elle
s’est épanouie.
Je
suis allé saluer sa beauté.
Elle
rayonnait.
Je
savais son bonheur éphémère,
Elle
enlumina ma vie
Et
mon jardin d’hiver
Pour
un Instant
Une
heure, un jour…
Je
figeais sa magnificence
Pour
la postérité,
Puis
jour après jour, sa déchéance.
Elle
résista à la froideur revenue,
Et
s’éteignit au crépuscule
D’une
journée de grisaille.
Le
lendemain inondé de soleil
Une
brise caressante et frivole
Annonçait
les jours nouveaux.
Ma
rose ne ferait pas le Printemps.
Au
regard de son infortune,
Son
courage, sa persévérance
Valaient
bien une couronne,
Je
la sacrai, pour la postérité,
Reine
de mon jardin d’hiver
Dans
un poème à elle seule, dédié.
Cette
année encore,
Elle
me fit cet honneur d’éclore
Dans
la froidure,
Malgré
le mauvais sort,
Comme
pour honorer
Notre
indéfectible amitié,
Et
taire mon impatience
De
revoir le Printemps.
À
l’approche de l’équinoxe,
Déjà
quelques bourgeons
Annoncent
les beaux jours,
Et
son retour imminent.
Alors
je m’affaire à recevoir
Au
mieux, l’élue de mon jardin.
Photos et texte: Christian Bailly
Tous droits réservés
09/03/2020