lundi 9 mars 2020

Une rose en hiver.

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Trop tard venue en saison,
Une rose esseulée
Attendait un rayon de soleil
Qui voudrait bien la faire belle,
Et la couronnerait reine
D’un royaume endormi,
Dans mon jardin d’hiver,
L’espace d’un instant,
D’une heure, d’un jour…


Elle se languissait du printemps
Quelle ne verrait peut-être jamais.
Elle courbait l’échine sous le mistral,
Elle grelottait sous la tramontane,
S’offrait nue aux ondées glacées.
Elle tremblait habillée de givre.
Courageuse, elle affrontait
Le temps qui s’étirait.
J’admirais sa persévérance
À vouloir illuminer
Mon jardin d’hiver
Pour un instant…
Une heure, un jour…



J’écoutais son message
Silencieux et sage.
Elle me disait nos funestes destins,
J’entendais bien ses prophéties,
Nos inquiétudes de mortels.
Par un matin lumineux,
Du frileux mois de janvier
Pourtant, elle s’est épanouie.
Je suis allé saluer sa beauté.
Elle rayonnait.
Je savais son bonheur éphémère,
Elle enlumina ma vie
Et mon jardin d’hiver
Pour un Instant
Une heure, un jour…


Je figeais sa magnificence
Pour la postérité,
Puis jour après jour, sa déchéance.
Elle résista à la froideur revenue,
Et s’éteignit au crépuscule
D’une journée de grisaille.
Le lendemain inondé de soleil
Une brise caressante et frivole
Annonçait les jours nouveaux.


Quel rendez-vous manqué !
Quelle ironique déconvenue !
Ma rose ne ferait pas le Printemps.
Au regard de son infortune,
Son courage, sa persévérance
Valaient bien une couronne,
Je la sacrai, pour la postérité,
Reine de mon jardin d’hiver
Dans un poème à elle seule, dédié.


Cette année encore,
Elle me fit cet honneur d’éclore
Dans la froidure,
Malgré le mauvais sort,
Comme pour honorer
Notre indéfectible amitié,
Et taire mon impatience
De revoir le Printemps.


À l’approche de l’équinoxe,
Déjà quelques bourgeons
Annoncent les beaux jours,
Et son retour imminent.
Alors je m’affaire à recevoir
Au mieux, l’élue de mon jardin.









Photos et texte: Christian Bailly
Tous droits réservés
09/03/2020


mercredi 19 février 2020

Hiver




Dehors…
L’hiver hurle à la mort
Il tempête de plus en plus fort
Il aimerait bien rentrer
Se réchauffer les pieds
Devant ma cheminée
Qui s’enflamme et crépite.
Un instant, mon cœur palpite

Résultat de recherche d'images pour "peinture homme devant la cheminée"
Du net

L’hiver frappe à ma porte
Pour s’infiltrer avec sa cohorte
De rhumes, de pieds glacés
De grippe et de gouttes au nez
Mais sous ma couette, au chaud
Je savoure mon thé, mes gâteaux

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Rose Lévesque peinture L'hiver au Québec

L’hiver rôde autour de la maison
Pour y installer des glaçons
Qui scintilleront au matin glacé
Sous le soleil pâle et résigné
Mais moi, je suis impatient
J’attends le retour du printemps


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du net

J’attends
Que mon jardin reverdisse
Que mes roses refleurissent
De voir l’hiver grognon reparti
Je compte les jours de ce malappris
Pour retrouver la joie de vivre
Être comme sur un bateau ivre

Résultat de recherche d'images pour "Rose Lévesque peinture"
Florence Lévesque

Mais ma muse fidèle  m’égare
C’est qu’il est encore là le gaillard !
Oui, je l’entends faire le méchant
Dehors, toujours aussi tonitruant
L’hiver hurle à la mort
Il hurle de plus en plus fort…

Sachant son funeste destin...

Winter Season with Trees


Christian Bailly
Tous droits réservés 
18/02/2020

lundi 10 février 2020

Vie





La vie est semée d'espoirs,
Certains se moissonnent,
D’autres ne voient jamais le jour,
Dans le champ de notre existence


Notre vie est éphémère, 
Nous nous devons d'en profiter,
D’apprendre à l’apprivoiser,
Parfois même, à la dompter.

Tous les plaisirs sont à prendre,
Et à offrir avec générosité.
D'amour et d'amitiés sincères,
Ne soyons donc pas avares.

 

Qu’est-ce qu’une vie, en réalité ? 
L'instant d'y réfléchir... 
On est déjà presque à son terme,
À essayer de retenir l’instant.

La vie réserve ses surprises,
Au long de son cheminement,
Et tous, nous devons faire,
Contre mauvaise fortune bon cœur.

 

Nous adapter, résister, lutter,
Pour toujours aller de l'avant,
Et parfois trouver des bonheurs
Inattendus au bout du chemin.

La vie est un jardin difficile,
Ou nous devons chaque jour,
Revenir pour désherber,
Labourer, semer récolter.


Pendant notre tendre enfance,
Les années passent, au pas,
Puis au trot, pour finir au galop
Alors que l’on avance plus.

Notre corps nous échappe,
Notre esprit nous fait défaut,
Une lente agonie commence,
Alors là, le temps s’éternise…

 

Notre âme suspendue attend.
Elle attend la délivrance,
La brise qui éteint la chandelle,
La main qui ferme le livre.

Les jours d’hiver languissent,
Le printemps tarde à venir,
Mais il ne viendra pas cette fois,
In fine, le froid a raison de nous.

 

La nuit ferme nos yeux vides,
Nous entoure de son linceul,
Dans un tout dernier soupir,
Notre âme se rend à la mort.

Emportée par le vent d’hiver,
Au-delà du temps qui défile,
La terre devient l’ultime asile,
De notre chair en poussière.



Texte et photos : Christian Bailly
Tous droits réservés
10/02/2020

lundi 27 janvier 2020

Échappée vagabonde



De l’onde à peine frissonnante
Sous la brise câline,
Le soleil caresse les flots apaisés,
D'un reflet argenté.

Le doux bruissement des vagues,
Contre les roches,
Me murmurent ces pensées poétiques,
Ma plume les cristallise.





De mon regard extasié, j'embrasse
L'immensité déployée,
Où seule, la ligne d'horizon limite
Mes perceptions de mortel.

Au-delà, mon imagination fertile
Invente des voyages,
Vers de lointaines contrées vierges,
Oubliées par les hommes.


À la voir ainsi, sereine, impassible,
J’en oublie ses fureurs
Je m’imprègne de cette sérénité,
Elle apaise mes pensées.


Quelques gabians gouailleurs
Perturbent cette quiétude,
Et zèbrent l'azur épuré de leurs vols
Turbulents et braillards.


La silhouette d’un dériveur trouble
Son miroir argenté,
De son aile sombre et dégingandée,
L’espace d’un instant.







La paix peu à peu envahit mon âme,

Et apaise mon cœur.
Je reprends mon échappée vagabonde,
Serein et bienheureux.








Au loin, le soleil sombre flamboyant,
Dans les flots obscurs.
La lune pâle, à l’affût, déjà se baigne
Du côté de la ceinture de Vénus.






Texte et Photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
23/01/2020

mardi 10 décembre 2019

Le vent emportera…


Le vent emportera mes idées sombres,
Quand je ne serais plus qu’une ombre,
Avec, mes pensées d’humble mortel,
Enfouies par le fossoyeur et sa pelle.

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Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages - Caspar David Friedrich
Le vent emportera tous mes souvenirs,
Il ne restera rien de mon frêle devenir,
Peut-être ces quelques modestes mots,
Dans l’infini de cet immense réseau.

Image associée
du net
Le vent emportera avec mes amours,
L’illusion futile de les vivre pour toujours,
Au mieux, subsisteront pour l’éternité
Mes poèmes témoins de mes félicités.

Image associée
du net

Le vent emportera, sans les voir assouvies,
Toutes les convictions de toute une vie,
Un univers de paix, d’amour, de fraternité,
Où liberté, égalité rimaient avec humanité.

Image associée
La Liberté guidant le Peuple  - Eugène Delacroix

Mais le vent emporte déjà mes paroles,
Et bientôt, elles sentiront le formole.
Ce monde me tue, et sa réalité brutale
Ensevelit mes délires et mes rêves d’idéal.

ANTHOLOGIE. LES POETES MAUDITS.
L'homme mort peint par Edouard Manet

Puisse, un jour, un vent téméraire, emporter
Ces messages d’amour de poète, les semer
Aux quatre vents de mes folles espérances,
Et ensemencer la terre entière, de tolérance.

Image associée
du net 
 Christian Bailly
Tous droits réservés
16/06/2018

lundi 2 décembre 2019

Jeunes amants



À la nuit tombée,
D’un jour de juin, ils se sont retrouvés
Elle, candide énamourée,
Lui, amoureux passionné…

oeuvres d'amour
Le printemps (1873), Pierre Auguste Cot

Leurs cœurs se frôlent,
Pour faire cette nuit encore plus belle ,
Que cette journée cruelle
À jouer un jeu de rôle.

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Galaxie d'amour.     Tableau est exécutée sur le verre.


 
Sous la voûte scintillante,
Les prémices chaleureuses du désir,
Effleurent leurs corps en délire,
D’une flamme ardente.

Amor et Psyché, par Edvard Munch
Amor et Psyché, par Edvard Munch

La nature complice,
Déroule un tapis d’herbe douillet,
Une brise ensorcelée,
Les enveloppe avec malice.

Fichier:Hugh Douglas Hamilton - Cupid and Psyche in the nuptial bower.jpg
Hugh Douglas Hamilton - Cupidon et Psyché dans la tonnelle nuptiale

La lune curieuse ose
Se poser sur leurs jeunes corps dénudés,
Toute la futaie intriguée,
Est témoin de leur symbiose.

Leurs caresses cheminent,
Pour faire leurs corps plus impétueux,
Leurs jeux plus amoureux,
Leurs sens les dominent.

maya (@maya47000) | Twitter
du net
Tout au long de la nuit,
Leurs désirs suintent sur leur chair,
Leurs mains s’affairent,
Elles attisent leurs envies.

Leurs corps confondus,
Ne font qu’une chimère déchaînée,
En quête de félicité,
Du fruit défendu.

L’Étreinte (1917), Egon Schiele

Épilogue d’une rixe torride,
Les chairs endiablées enfin assument, 
Leurs désirs se consument,
Dans la jouissance homicide.

La déraison de leur fureur,
A le goût cuisant de la petite mort,
Au bout de l’ultime effort,
Dans un éclair de ferveur.

Résultat de recherche d'images pour "tableaux jeunes amoureux""
"Tristan et Yseult", toile de Rogelio de Egusquiza 

Là,
Dans le secret de la nuit,
De ces jeunes amants, la providence
À volé leur enfance.
À jamais leur candeur évanouie.

Bientôt le jour se lève,
Sur le nouveau destin de ces jeunes amants.
Dans leurs yeux, brille le diamant
D’un bonheur qui n’est plus un rêve.

Résultat de recherche d'images pour "tableaux jeunes amoureux""
L'enlèvement de  Psyché
de Emile Signol
Christian Bailly
Tous droits réservés
28/11/2019