dimanche 22 mars 2020

Mélancolie


Saudades de Nápoles de Bertha Worms


Là, à cet instant précis,

Je me laisse envahir

Par les lamentations du violon.

Les langueurs du refrain m’emportent…

Elles m’emportent quelque part…

Vers nulle part… 

Où elles me déposent, troublé,
 
Profondément mélancolique, 

Comme j'aime parfois l'être. 


Du net

Alors les mots me viennent, 

De je ne sais où…

De nulle part… 

Pour arriver quelque part…

Là, à la pointe de ma plume,

Sur une page virginale

Qui attend mes offenses,

Les errances de mon âme.


Pierre Charles Trémolières

Mon cœur vagabonde

Inspiré par une flamme intérieure,

Pour se poser

Je ne sais où…

Au milieu de nulle part…

Dans les profondeurs

De la mélancolie.

Elle accapare mon esprit qui s’enlise.

Mélancolie - Edvard Munch



Je m’enfonce dans ce cocon,

Où plus rien ne se passe,

Où tout m’indiffère.
 
Hum ! Comme c’est bon !



Alors, les derniers remparts s’écroulent

Sous le poids de mon détachement,

Tombent…

Tombent je ne sais où…

Au milieu de nulle part…

Et laisse entrer en moi

La brise de la nostalgie.


Le vieille homme reveur - ?



À cet instant précis,

Je pourrais bien m’éteindre,

Comme une bougie

Soufflée par un ange

Qui passe…

Je la suivrais en silence,

La veuve en noire,

Pour aller je ne sais où…

Quelque part…

Au milieu de nulle part…

Pour naître « plus rien »

Anges déchus par Innox

 Christian Bailly
Tous droits réservés
22/03/2020


jeudi 19 mars 2020

Toi le temps




Toi, le temps,
Qui file plus vite que le vent,
Redonne-moi mon enfance.


Vent d'Automne

Toi, la vie,
Qui, chaque jour, s’enfuit,
Rappelle-moi mon enfance.

Sandrine COUTAUD - Le cycle de la vie


Toi, le destin,
Où s’inscrit déjà ma fin,
Souviens-toi de mon enfance.

Jean-Luc GAILLARD - Vie - Destin - Espace temps


Toi, la mort,
Qui n’a pas de remords,
Je te prie, préserve mon enfance.

William Blake - La maison des morts


Toi, l’histoire,
Écrite sur le vieux grimoire,
Raconte-leur mon enfance.

Jacques Moncho - Le vieux grimoire


Mon enfance…
Son temps de l’innocence,
Ses jours d’insouciance,
Toutes ses vertes années,
À s’inventer une destinée,
À exhorter le temps,
À hâter son pas trop lent.

Jim Daly

 Mon enfance…
Où j’apprenais la liberté,
À travers les champs, les prés,
Où je découvrais la nature,
Pastorale, à l’état pur,
Les âmes simples, la morale,
Les amitiés loyales,

Jim Daly


Mon enfance…
Où j’apprenais la vie,
Rude et sans utopies,
La mort et sa cruauté
La pauvreté et l’austérité,
Sans jalousie, dans l’égalité,
Et une réelle fraternité,

Jim Daly


Toi, le temps,
Qui file plus vite que le vent,
Redonne-moi mon enfance,
Que je leur enseigne
Ce qui a été oublié…
Ce qu’ils n’ont pas connu
Et ne connaîtront jamais…

Grandfather Favorites - Arthur John Elsley


Christian Bailly
Tous droits réservés
12/03/2020

lundi 9 mars 2020

Une rose en hiver.

Version Audio





Trop tard venue en saison,
Une rose esseulée
Attendait un rayon de soleil
Qui voudrait bien la faire belle,
Et la couronnerait reine
D’un royaume endormi,
Dans mon jardin d’hiver,
L’espace d’un instant,
D’une heure, d’un jour…


Elle se languissait du printemps
Quelle ne verrait peut-être jamais.
Elle courbait l’échine sous le mistral,
Elle grelottait sous la tramontane,
S’offrait nue aux ondées glacées.
Elle tremblait habillée de givre.
Courageuse, elle affrontait
Le temps qui s’étirait.
J’admirais sa persévérance
À vouloir illuminer
Mon jardin d’hiver
Pour un instant…
Une heure, un jour…



J’écoutais son message
Silencieux et sage.
Elle me disait nos funestes destins,
J’entendais bien ses prophéties,
Nos inquiétudes de mortels.
Par un matin lumineux,
Du frileux mois de janvier
Pourtant, elle s’est épanouie.
Je suis allé saluer sa beauté.
Elle rayonnait.
Je savais son bonheur éphémère,
Elle enlumina ma vie
Et mon jardin d’hiver
Pour un Instant
Une heure, un jour…


Je figeais sa magnificence
Pour la postérité,
Puis jour après jour, sa déchéance.
Elle résista à la froideur revenue,
Et s’éteignit au crépuscule
D’une journée de grisaille.
Le lendemain inondé de soleil
Une brise caressante et frivole
Annonçait les jours nouveaux.


Quel rendez-vous manqué !
Quelle ironique déconvenue !
Ma rose ne ferait pas le Printemps.
Au regard de son infortune,
Son courage, sa persévérance
Valaient bien une couronne,
Je la sacrai, pour la postérité,
Reine de mon jardin d’hiver
Dans un poème à elle seule, dédié.


Cette année encore,
Elle me fit cet honneur d’éclore
Dans la froidure,
Malgré le mauvais sort,
Comme pour honorer
Notre indéfectible amitié,
Et taire mon impatience
De revoir le Printemps.


À l’approche de l’équinoxe,
Déjà quelques bourgeons
Annoncent les beaux jours,
Et son retour imminent.
Alors je m’affaire à recevoir
Au mieux, l’élue de mon jardin.









Photos et texte: Christian Bailly
Tous droits réservés
09/03/2020


mercredi 19 février 2020

Hiver




Dehors…
L’hiver hurle à la mort
Il tempête de plus en plus fort
Il aimerait bien rentrer
Se réchauffer les pieds
Devant ma cheminée
Qui s’enflamme et crépite.
Un instant, mon cœur palpite

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Du net

L’hiver frappe à ma porte
Pour s’infiltrer avec sa cohorte
De rhumes, de pieds glacés
De grippe et de gouttes au nez
Mais sous ma couette, au chaud
Je savoure mon thé, mes gâteaux

Résultat de recherche d'images pour "peinture hiver"
Rose Lévesque peinture L'hiver au Québec

L’hiver rôde autour de la maison
Pour y installer des glaçons
Qui scintilleront au matin glacé
Sous le soleil pâle et résigné
Mais moi, je suis impatient
J’attends le retour du printemps


Résultat de recherche d'images pour "peinture maison sous la neige"
du net

J’attends
Que mon jardin reverdisse
Que mes roses refleurissent
De voir l’hiver grognon reparti
Je compte les jours de ce malappris
Pour retrouver la joie de vivre
Être comme sur un bateau ivre

Résultat de recherche d'images pour "Rose Lévesque peinture"
Florence Lévesque

Mais ma muse fidèle  m’égare
C’est qu’il est encore là le gaillard !
Oui, je l’entends faire le méchant
Dehors, toujours aussi tonitruant
L’hiver hurle à la mort
Il hurle de plus en plus fort…

Sachant son funeste destin...

Winter Season with Trees


Christian Bailly
Tous droits réservés 
18/02/2020

lundi 10 février 2020

Vie





La vie est semée d'espoirs,
Certains se moissonnent,
D’autres ne voient jamais le jour,
Dans le champ de notre existence


Notre vie est éphémère, 
Nous nous devons d'en profiter,
D’apprendre à l’apprivoiser,
Parfois même, à la dompter.

Tous les plaisirs sont à prendre,
Et à offrir avec générosité.
D'amour et d'amitiés sincères,
Ne soyons donc pas avares.

 

Qu’est-ce qu’une vie, en réalité ? 
L'instant d'y réfléchir... 
On est déjà presque à son terme,
À essayer de retenir l’instant.

La vie réserve ses surprises,
Au long de son cheminement,
Et tous, nous devons faire,
Contre mauvaise fortune bon cœur.

 

Nous adapter, résister, lutter,
Pour toujours aller de l'avant,
Et parfois trouver des bonheurs
Inattendus au bout du chemin.

La vie est un jardin difficile,
Ou nous devons chaque jour,
Revenir pour désherber,
Labourer, semer récolter.


Pendant notre tendre enfance,
Les années passent, au pas,
Puis au trot, pour finir au galop
Alors que l’on avance plus.

Notre corps nous échappe,
Notre esprit nous fait défaut,
Une lente agonie commence,
Alors là, le temps s’éternise…

 

Notre âme suspendue attend.
Elle attend la délivrance,
La brise qui éteint la chandelle,
La main qui ferme le livre.

Les jours d’hiver languissent,
Le printemps tarde à venir,
Mais il ne viendra pas cette fois,
In fine, le froid a raison de nous.

 

La nuit ferme nos yeux vides,
Nous entoure de son linceul,
Dans un tout dernier soupir,
Notre âme se rend à la mort.

Emportée par le vent d’hiver,
Au-delà du temps qui défile,
La terre devient l’ultime asile,
De notre chair en poussière.



Texte et photos : Christian Bailly
Tous droits réservés
10/02/2020