mercredi 21 avril 2021

Les Arlésiennes



Elles sont belles nos Arlésiennes,

Dans leurs beaux atours de fête.

Elles ne font pas les Parisiennes,

Non, mais elles nous tournent la tête.


 


Il y a la rêveuse, assise sur le sable,

Attend-elle le retour de son marin ?

À moins que ce ne soit ce gardian affable,

Qui lui faisait la cour de bon matin…


 


Avec grâce, elles relèvent leurs jupons,

S’aventurent dans l’eau encore glacée.

Elles font les friponnes, c’est bon !

Elles jouent un instant avec le passé.


 


L’air vif et frais rosit leurs frimousses,

La mer, encore froide, fouette leur sang.

Elles rient, ont la joie aux trousses,

Elles s’amusent, prennent du bon temps.


 


Une autre fait la belle, avec son ombrelle,

Et cette autre encore, elle joue la coquette,

Du bout de son pied, elle fait la pucelle.

Qui viendra donc lui raconter fleurette ?


  


Il y a tant de fraîcheur et de candeur

Dans le ballet de leurs robes satinées.

Le soleil se pose sur leurs cache-cœur.

Immaculée, une chapelle sur leur féminité.



Elles sont belles nos Arlésiennes,

Dans leurs beaux atours de fête.

Elles ne font pas les Parisiennes,

Non, mais elles nous tournent la tête.














Photos et texte de Christian Bailly

Tous droits réservés

21/04/2021




dimanche 18 avril 2021

Chaise de jardin

 



Sur la chaise de jardin,
La rose qui était nichée entre ses deux seins...

Sur la chaise en rotin,
Le chapeau qui ombrait ses cheveux bruns...

Sur la chaise, un coussin,
Celui où reposait son si ravissant popotin...

Mais où est-elle
Cette jolie donzelle ?
Envolée, avec son ombrelle ?

Non, ne la cherchez pas si loin,
Elle est là, dans le jardin...

Au pied de la chaise en rotin,
Où gît sa robe en satin...

De sûr ses reins, elle a glissé,
Pour finir à ses pieds...

Dans l’herbe tendre, allongée,
Elle se laisse aller...

Aux caresses d’un rayon libertin,
Elle offre ses seins...

Tout son corps espère les honneurs,
De son roi de cœur....

Sur la chaise de jardin,
Un chapeau, une rose et un coussin...

Au pied de la chaise en rotin,
Une jeune femme attend son destin.




Christian Bailly

Tous droits réservés

18/04/2021

samedi 17 avril 2021

Mon jardin secret

 




 

Mon Amie, Mon Amante, Mon Adorée

Tu es mon jardin secret

Caché au fond de mon âme damnée.

De toi, j'y cultive mes pensées.

 

Une seule rose y est éclose,

Et je ne l'ai pas cueillie.

 

D'une seule épine, tu m'as piqué.

Elle transperce de son ardeur,

Mon Corps… Et mon Cœur,

D'où coule une délectable rosée.

 

De ses deux fruits savoureux,

Souvent, je goûte le nectar.

 

Deux églantines perlent au milieu

D'un champ de blé

Qui déjà mûrît.

 

Même si le temps passe sur ce jardin,

J'y trouve toujours

Ce champ de plaisirs tant attendus.

 

À mon gré,

Jamais je n'y viens assez

Pour boire à sa fontaine sacrée,

Et sans cesse retrouver

Son trésor de volupté.

 

De tout ce qu'il m'a donné,

Je tire ma volonté

D'un pas de plus avancer

Dans ma destinée.

 

Mon Amie, Mon Amante, Mon Adorée,

Tu es mon jardin secret

Caché au fond de mes pensées,

Et jamais, jamais je ne t'oublierai.


Christian Bailly

Tous droits réservés 

18/04/2021

vendredi 16 avril 2021

Demain...



Aujourd'hui...
Même la rose pleure sur notre triste sort...
Il nous faut attendre encore, et encore...
Mais quand s'ouvriront, enfin, nos cages
De notre renaissance, elles seront le gage.



Demain…
Nous saurons, alors, le coût de la liberté
Pour à un prix fort, l'avoir largement payée.
Nous saurons la valeur d'un baiser volé,
D’une embrassade, d’une preuve d’amitié.


Celle aussi d'une rencontre, sans entraves,
Alors nous oublierons ces heures graves,
Pour vivre, au présent, le bonheur retrouvé.
Nous effacerons, d’une larme, ce temps gâché.



Demain…

Nous referons la fête, de grands banquets,
Pour oublier ces jours passés au piquet.
Nous irons nous allonger dans les champs
Pour y faire l'amour, comme de jeunes amants.




Du vent, nous apprécierons les caresses,
Et d'un rayon de soleil, toutes les délicatesses...
Nous ravalerons nos rancœurs, nos peurs,
Pour redécouvrir les frissons du bonheur.




De baisser les bras, il n’est plus temps,
Un seul choix nous est offert, aller de l'avant...
Ne cédons pas à la morosité, si proche du but,
Une fois de plus, la victoire est dans la lutte.





Texte et photos Christian Bailly
Tous droits réservés
13/04/2021

mardi 13 avril 2021

Plage des Aresquiers




Quelques monstres, sortis des abîmes,
Veillent comme des sentinelles
D'un autre âge 
Sur la frontière des deux mondes...




Là où commence la terre hospitalière
Là où commence la mer nourrissière.











Texte et Photos (Les Aresquiers) Christian Bailly
Tous droits réservés
13/04/2021










dimanche 11 avril 2021

Etang de Vic au crépuscule





Tel des gerris géants,
Les filets des pêcheurs,
Étendent leurs longues silhouettes,
Elles se reflètent sur le miroir,
Au couchant,
Comme dans un kaléidoscope,
Avec une parfaite symétrie,
Pour tromper notre regard,
Tandis que se teinte de rose
Le paysage qui s'endort...





Instant fugace,
Où le temps semble nous appartenir
Se figer rien que pour nous...
Et pourtant, il en est rien...
Peu à peu, impérieux
Le deuil nocturne se pose
Sur l'étang qui oublie les hommes
Intrépides et fanfarons.













Photos et texte (Vic-la-Gardiole) Christian Bailly
Tous droits réservés
11/04/2021

mardi 6 avril 2021

Confidences d'un lit

 

Dans l'intimité de votre chambre

Sans ostentation, je trône sagement,

Dressé au carré, mais parsemé

De cousins replets et accueillants.


sur le net 

 

Chaleureux hôtel de vos amours,

Où vous vous laissez aller

À toutes les folies de vos corps,

Sous la couette fiévreuse,

Sur mes draps soyeux,

Froissés par vos désirs convulsifs,

Humide de vos plaisirs poisseux.

 

Giovani Boldini - Femme nue allongée sur un lit 

J’attends patiemment le soir, 

Pour sentir entre mes bras généreux,

Se blottir vos corps amoureux,

Avec impatience et délectation.

 

Mars et Vénus -Louis Jean François Lagrenée

Parfois, vous me prenez de court,

À l'improviste, sans crier gare,

Quand vous ne savez comment

Résister à vos farouches impulsions.

 

En silence, sans gémir,

Je subis les assauts de vos passions,

Vos caresses et vos rudesses,

Toutes les déraisons de vos amours.


    Couple amoureux - Géricault Théodore

 

Témoin discret de vos ignominies

Sauvages et indécentes

De la concrétisation de vos fantasmes

Je reste muet comme une tombe.

 

J’assiste avec révérence,

À vos petites morts fulgurantes,

Avant de vous envelopper

De ma cape de sommeil et de rêves.

 

Rolla ou le suicide pour une courtisane  - Henri Gervex



Aux petits matins douillets,

Je suis l'admirateur transi de l'éveil

De vos viriles ardeurs,

Avant même que vos yeux épris

S'ouvrent sur une nouvelle journée

D'amour et de passion.

 

Le lit de Henri de Toulouse-Lautrec


Christian Bailly

Tous droits réservés

15/11/2016