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Chemin de Forêt-Bernard DESCHAMPS |
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Claude Monet -la porte du jardin à Vétheuil |
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Ora Sorensen - Pink Rose |
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Pierre-Auguste Renoir - Femme Couchee Sur l'Herbe |
Christian Bailly
Tous droits réservés
08/04/2023
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Chemin de Forêt-Bernard DESCHAMPS |
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Claude Monet -la porte du jardin à Vétheuil |
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Ora Sorensen - Pink Rose |
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Pierre-Auguste Renoir - Femme Couchee Sur l'Herbe |
Christian Bailly
Tous droits réservés
08/04/2023
https://youtu.be/bc7-KNNVi24
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Torse (Rodin) |
Ô vieillesse ennemie !
Que n'ai-je point ressenti la douleur du temps,
Sur mes épaules appesanties,
Par le nombre des années,
Et
la rudesse du labeur…
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Victor Hugo et les Muses (Rodin) |
Ô vieillesse ennemie !
Que n'ai-je pas pleuré devant le miroir matinal,
Sous le burin rageur des ans,
Ma jeunesse, ils ont taillé,
À coups de serpe cruels.
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Jean d'Aire Bourgeois de Calais(Rodin |
Je sens mon corps s'abandonner à tes servitudes,
La vue m'a misérablement lâché,
L'ouïe a imperceptiblement démissionné,
L'appétit peu à peu m'a quitté,
L'odorat se fait insidieusement oublier.
Ô vieillesse ennemie !
Quant à mes désirs, mes faims, ils ont déserté
Mon corps avachi de désespoir.
N'en
reste que des traces poétiques,
Quelque part au fond d'un tiroir,
Ma mémoire flanche, abdique.
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L'Éternelle Idole (Rodin) |
Que restera-t-il à prendre à la faucheuse, en fait ?
Un corps dénué de son âme ?
Un cœur esseulé à bout de souffle ?
Une
chair fanée, dépecée ?
Les
restes d'une vie ?
Aux
tard-venus, les os !
Dis-lui, toi, Ô vieillesse ennemie !
Dis-lui que je ne vaux vraiment pas le déplacement,
Le
jeu n'en vaut pas la chandelle,
La
veuve peut bien attendre…
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Clôtho (Camille Claudel) |
J'irais bien ainsi encore un bout de chemin,
Rien que pour sentir encore la vie en moi,
Rien que pour voir le jour, pâle, se lever,
Et la rose éclore dans mon jardin d'hiver.
Oui, rien que pour entendre l'enfant babiller,
Le merle chanter, la ville s'agiter sans moi,
Rien que pour sentir encore la Tramontane,
Ébouriffer le reste de ma chevelure
argentée.
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Balzac (Rodin) |
Rien que pour profiter de la caresse du soleil,
Rien que pour vivre encore un peu…
Encore un peu…
Encore un peu…
Exister dans le cœur de ceux que j'ai aimés
Encore un instant…
Une
heure, une minute, une seconde,
Le
temps qu'ils me disent un dernier, je t'aime…
Que
je leur dise un dernier, je vous aime…
Nous sommes si peu de chose,
Le temps nous emporte là où il sait.
Languissons-nous de bien vivre le présent,
Cette aumône qu'il nous fait.
Repoussons le futur, il ne peut être que morose...
Vivons
!
Vivons
!
Vivons
comme si l'immortalité nous attendait…
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L'age mûr - 2eme version (Camille Claudel) |
Texte et photos : Christain Bailly - Musée Rodin - Paris
04/05/2023
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Peinture au couteau femme nue embrassant un homme Du net |
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Nu par Abel Catherine |
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Femme nu à la rose - WILBORTS Adrien |
Yves,
Marie-Hélène m'a demandé si je pouvais te
préparer un hommage alors que tu nous quittais.
Alors je me suis posé cette question, comment peut-on résumer la vie d'un homme en quelques
lignes quand un livre n'y suffirait pas ?
Tel est le cas pour toi, Yves, toi qui as eu un
destin bien rempli, rempli d'amour, de générosité et de bonté, pas seulement pour tes proches, mais aussi pour
tous ceux pour qui tu t'es investi partout où tu es passé, à Sète, à Madagascar
et au Rwanda, et bien d'autres lieux où tu as vécu.
On dit souvent pour résumer une personne, que
c'était quelqu'un de bien, Yves, tu étais plus que ça, beaucoup plus que ça. Tu
fais partie de ceux pour qui c'est un honneur de passer dans sa vie. Tu étais
un homme engagé, pas seulement avec les mots, mais aussi dans tes actes
d'humanité et tes concours citoyens et associatifs. Sur les canaux, dans
les sentiers, et dans nos chants, nous aurons toujours une pensée pour toi,
quand nous partagerons des instants conviviaux comme ceux que nous avons connus
avec toi.
Tu as croqué la vie à pleines dents, et tu as
eu raison.
Quant à moi, faute d'écrire un livre, je te
dédie ce poème tout spécialement écrit pour toi, pour Marie-Hélène et tes
enfants.
Sur l'onde…
Sur
l'onde embrumée des stupeurs de notre chagrin,
Ta
barque glisse dans le silence de notre deuil,
Comme
une âme en peine de quelques espoirs,
Elle
cherche son chemin effacé par les ténèbres.
Errance
de nos cœurs dans l'abîme du désespoir,
De
te voir t'éloigner à l'horizon de nos vies,
Ils
t'accompagnent pour cette dernière traversée,
Au
son du clapotis étouffé de nos larmes versées.
Dans
les brumes salines de nos pleurs sincères,
Une
barque appesantie par notre chagrin, s'éloigne.
Elle
emporte au loin un mari, et un père aimant,
Un
ami regretté, un barreur, un rameur investi.
La
vie de chacun et les fameux canaux de Sète,
Ne
seront plus tout fait les mêmes,
désormais.
Margo,
Jeanne et Marinette emporteront à jamais
Sur
les flots azurés, ton souvenir impérissable.
Au
revoir, Yves !
A Yves MOXIN-WOLYUNG