lundi 22 mai 2023

Le jardin de mes félicités



Il y a des nuits, des nuits, et des nuits sans lune,

Je ressentais de ma vie terne, toutes les lacunes.

À mes constantes attentes, j'attendais une réponse.

Je voyais ma destinée tel un buisson de ronces.


Du net


Un jour de juin, j'empruntais un périlleux chemin,

Bordé d'épines, pour arriver à la porte d'un jardin,

Caché au fond de mon âme sombre et damnée,

Pourtant, à le découvrir, je cultivais mes pensées.


Chemin de Forêt-Bernard DESCHAMPS


Alors que ma conscience m'avait retenu au loin,

Cette fois, mon cœur se risqua, il guida ma main,

Enfin, je me permis cette déraison d'être indiscret,

Je poussais la porte défraîchie de ce jardin secret.


Claude Monet -la porte du jardin à Vétheuil


Par le temps passé, avec soin, il avait été défriché,

Je découvris un champ de blé mûri par les années,

Radieuses, deux églantines y prenaient la pose,

Sous un bosquet, une précieuse rose y était éclose.


Du net


J'avoue, je n'osais la cueillir, de peur de la froisser.

Cependant, elle me piqua, de son épine aiguisée,

Par son ardeur, sur le champ, je fus transpercé.

J'aurais accepté ce supplice, toute une éternité.


Ora Sorensen - Pink Rose


De mon âme martyrisée, de mon corps meurtris,

De mon cœur transi, depuis si longtemps contrit,

Coula, en larmes opalescentes, mon bonheur.

De cet enchantement, je percevais déjà la lueur.



Bientôt, j'en tirais enfin cette enthousiaste volonté

D'avancer sur le chemin de ma nouvelle destinée.

Depuis, je reconnais, malgré les saisons passées,

Être devenu un jardinier chevronné et passionné.


Du net


Je trouve toujours dans mon jardin des félicités,

Le champ incontournable et fleuri de mes voluptés.

Chaque jour, je viens cueillir de l'amour le sacré.

Je le dis, pour moi, ce jardin n'a plus aucun secret.


Pierre-Auguste Renoir - Femme Couchee Sur l'Herbe


Ma Mie, Ma Princesse, Mon Adorée

Tu es, à jamais, mon jardin secret,

Caché au fond de mes pensées,

Et jamais, jamais je ne t'oublierai…

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

08/04/2023

samedi 13 mai 2023

Vieillesse ennemie

 https://youtu.be/bc7-KNNVi24


Torse (Rodin)

Ô vieillesse ennemie !

Que n'ai-je point ressenti la douleur du temps,

Sur mes épaules appesanties,

Par le nombre des années,

Et la rudesse du labeur…


Victor Hugo et les Muses (Rodin)

 


Ô vieillesse ennemie !

Que n'ai-je pas pleuré devant le miroir matinal,

Sous le burin rageur des ans,

Ma jeunesse, ils ont taillé,

À coups de serpe cruels.


 Jean d'Aire Bourgeois de Calais(Rodin



Ô vieillesse ennemie !

Je sens mon corps s'abandonner à tes servitudes,

La vue m'a misérablement lâché,

L'ouïe a imperceptiblement démissionné,

L'appétit peu à peu m'a quitté,

L'odorat se fait insidieusement oublier.

 

Ô vieillesse ennemie !

Quant à mes désirs, mes faims, ils ont déserté

Mon corps avachi de désespoir.

N'en reste que des traces poétiques,

Quelque part au fond d'un tiroir, 

Ma mémoire flanche, abdique.


L'Éternelle Idole (Rodin)



Ô vieillesse ennemie !

Que restera-t-il à prendre à la faucheuse, en fait ?

Un corps dénué de son âme ?

Un cœur esseulé à bout de souffle ?

Une chair fanée, dépecée ?

Les restes d'une vie ?

Aux tard-venus, les os !


Dis-lui, toi, Ô vieillesse ennemie !

Dis-lui que je ne vaux vraiment pas le déplacement,

Le jeu n'en vaut pas la chandelle,

La veuve peut bien attendre…


Clôtho (Camille Claudel)



J'irais bien ainsi encore un bout de chemin,

Rien que pour sentir encore la vie en moi,

Rien que pour voir le jour, pâle, se lever,

Et la rose éclore dans mon jardin d'hiver.


Oui, rien que pour entendre l'enfant babiller,

Le merle chanter, la ville s'agiter sans moi,

Rien que pour sentir encore la Tramontane,

Ébouriffer le reste de ma chevelure argentée.


Balzac (Rodin)



Rien que pour profiter de la caresse du soleil,

Rien que pour vivre encore un peu…

Encore un peu…

Encore un peu…

Exister dans le cœur de ceux que j'ai aimés

Encore un instant…

Une heure, une minute, une seconde,

Le temps qu'ils me disent un dernier, je t'aime…

Que je leur dise un dernier, je vous aime…


Nous sommes si peu de chose,

Le temps nous emporte là où il sait.

Languissons-nous de bien vivre le présent,

Cette aumône qu'il nous fait.

Repoussons le futur, il ne peut être que morose... 

Vivons !

Vivons !

Vivons comme si l'immortalité nous attendait…


L'age mûr - 2eme version (Camille Claudel)

Texte et photos : Christain  Bailly - Musée Rodin - Paris

Tous droits réservés

04/05/2023


mardi 2 mai 2023

Aubade

Lien audio You tube : https://youtu.be/1NcPa-vLLxw





La déclaration d'amour - Fragonard



Alors que le printemps était en bourgeons,

Que rossignols, colombes et pigeons

S'égosillaient depuis très tôt le matin,

Cachée aux yeux de tous, dans un jardin,

Une gente Dame, ainsi, osait s'exprimer

Pour libérer le cœur épris,

De son damoiseau transi.


Peinture au couteau femme nue embrassant un homme
 Du net


Mon amour, Ô. Mon amour,

Venez courir mes prés,

Ils sentent la rosée du matin.

De mon désir qui se réveille.

Vous y ferez des merveilles.



Venez, venez écouter

Le chant de ma passion,

Mon cœur bat la chamade.

Pour vous, cette aubade.


Demi-nue femme au lit - La rose , avant -
 Pierre Auguste Renoir


Mon amour, Ô. Mon amour,

Venez baiser cette fleur,

Pour vous en floraison,

Dans la prairie de mes désirs.

Elle est disposée à vous ravir.


Venez, venez courir nu,

Mes monts, mes vallées,

Je vous les abandonne.

Là, je vous promets du plaisir,

Au champ d'honneur de vos désirs.


Nu par Abel Catherine


Mon amour, Ô. Mon amour,

Cueillez donc cette rose,

Dans mon giron à vous dévolue.

Patiemment, elle vous attend,

Depuis la nuit des temps.



Pour l'amour de moi, de vous

De mon âme et de ma chair,

Aimez-moi de votre corps,

Comme vous m'aimez de cœur,

Voyez, je vous offre le meilleur. 


Femme nu à la rose -  WILBORTS Adrien


Mon amour ! Ô Mon amour !

Venez !

Osez !

Osez ! Que diable !

02/05/2023

 

vendredi 28 avril 2023

La déchirure


https://youtu.be/64AO1N53hZo




La déchirure…


C'est quand, à l'âge de l'innocence, on se devine différent,

Que l'on aimerait changer ce fait étrange et dérangeant

Mais pourtant inné, sans comprendre ce qui nous arrive.



Alors qu'elle s'impose et gouverne notre vie malgré nous,

C'est à l'âge des vertes années, que l'on découvre cette réalité

Sans la croire, mais comment faire, on voudrait l'ignorer.



Puis le temps passe, pour certains les troubles persistent,

Pour d'autres, dans le subconscient, ils semblent se volatiliser,

Alors, on se sent enfin comme tout le monde, libéré, sauvé !



On tombe même amoureux d'une belle brune ou d'une blonde,

Elle est encore plus jolie que ce qui nous semblait possible.

On tourne la page d'un destin escamoté, tout semble crédible.



Mais un jour, le trouble est de retour, certains diront "le malin".

On plonge dans les eaux sales de la turpitude et le chagrin.

Notre destin déraille, on n'est plus du tout dans le bon train.



On devient coupable, on découvre le "Je" et ce "Moi" perturbant.

Notre univers s'effondre, on se déchire entre deux "Soi"

Qui se bataillent le privilège d'exister, le droit de faire leur loi.



Qui des deux peut revendiquer le trône, lequel doit subsister?

Un jour l'un, un jour l'autre, chacun exprime sa légitimité.

Serait-ce une lutte à corps perdu entre le bien et le mal ?



Alors c'est la déchirure, on scarifie l'âme autant que le corps.

Une lutte infernale jusqu'à ce que raisonne le son du cor

Pour ce "Je" aux abois qui avait cru tout régenter à jamais…



Et puis l'amour passe enfin par là, et ouvre une autre porte.

L'heure de vérité à sonné, il nous fait sortir de ce placard.

L'amour est une réelle évidence qui ne nous fait plus tricard.



A vrai dire, il ajoute un peu de confusion à la confusion.

Entre l'amour et la bienséance, il va falloir vraiment trancher.

Le soleil entre dans la maison restée fermée, pour l'éclairer.



L'heure n'est pas au choix à vrai dire, c'est l'heure de vérité.

Il faut passer le pas, et dévoiler cette réalité restée cachée.

Il faut affronter la tourmente, passer le cap, sans s'échouer.



Le masque tombe enfin, et dévoile au monde, un survivant.

Dans son cœur subsiste cette déchirure gardée secrète.

Il faudra du temps au temps pour oublier cette tempête…

Et de l'amour, aussi…

Beaucoup d'amour…




Christian Bailly

Tous droits réservés

27/04/2023

jeudi 27 avril 2023

Ptite bulle

Illustrations du net 



Ma p'tite bulle de poésie,

C'est mon refuge pour les jours gris,

Mon p'tit coin de paix intérieure,

Quand mon cœur à envie de crier sa fureur.



Ma p'tite bulle de poésie,

C'est un p'tit coin de paradis,

Pour oublier toutes les noirceurs

De ce monde, son avenir qui me fait peur.



Ma p'tite bulle de poésie,

C'est pour voir en rose, la vie,

Faire rentrer un peu de chaleur,

Dans mon cœur, un rayon de bonheur.



Ma p'tite bulle de poésie,

J'en ai fait ma nouvelle patrie.

C'est un jardin extraordinaire,

Où fleurissent les mots et mon imaginaire.




Ma p'tite bulle de poésie

C'est mon p'tit monde de fantaisie,

De fièvre, de désirs et de plaisirs,

Où l'amour de la vie est mon principal loisir.



Ma p'tite bulle de poésie,

C'est le royaume de mes utopies,

Où je peux être des fous, le roi,

Le roi de tout ceux qui rêvent comme moi.



Dans ma p'tite bulle de poésie,

Je vous invite mes chers amis,

Venez avec moi passer un instant,

Vers d'autres rivages plus accueillants.



Dans ma p'tite bulle de poésie,

Venez partager mon euphorie,

Voyez comme elle s'envole dans le ciel,

C'est là que je puise mon substantiel.



Christian Bailly

Tous droits réservés

22/04/2023

jeudi 20 avril 2023

Sur l'onde

 




Yves,

 

Marie-Hélène m'a demandé si je pouvais te préparer un hommage alors que tu nous quittais.
Alors je me suis posé cette question, comment peut-on résumer la vie d'un homme en quelques lignes quand un livre n'y suffirait pas ?

Tel est le cas pour toi, Yves, toi qui as eu un destin bien rempli, rempli d'amour, de générosité et de bonté, pas seulement pour tes proches, mais aussi pour tous ceux pour qui tu t'es investi partout où tu es passé, à Sète, à Madagascar et au Rwanda, et bien d'autres lieux où tu as vécu.

On dit souvent pour résumer une personne, que c'était quelqu'un de bien, Yves, tu étais plus que ça, beaucoup plus que ça. Tu fais partie de ceux pour qui c'est un honneur de passer dans sa vie. Tu étais un homme engagé, pas seulement avec les mots, mais aussi dans tes actes d'humanité et tes concours citoyens et associatifs. Sur les canaux, dans les sentiers, et dans nos chants, nous aurons toujours une pensée pour toi, quand nous partagerons des instants conviviaux comme ceux que nous avons connus avec toi.

Tu as croqué la vie à pleines dents, et tu as eu raison.

Quant à moi, faute d'écrire un livre, je te dédie ce poème tout spécialement écrit pour toi, pour Marie-Hélène et tes enfants.

 

Sur l'onde…

 

Sur l'onde embrumée des stupeurs de notre chagrin,

Ta barque glisse dans le silence de notre deuil,

Comme une âme en peine de quelques espoirs,

Elle cherche son chemin effacé par les ténèbres. 

 

Errance de nos cœurs dans l'abîme du désespoir,

De te voir t'éloigner à l'horizon de nos vies,

Ils t'accompagnent pour cette dernière traversée,

Au son du clapotis étouffé de nos larmes versées.

 

Dans les brumes salines de nos pleurs sincères,

Une barque appesantie par notre chagrin, s'éloigne.

Elle emporte au loin un mari, et un père aimant,

Un ami regretté, un barreur, un rameur investi.

 

La vie de chacun et les fameux canaux de Sète,

Ne seront plus tout  fait les mêmes, désormais.

Margo, Jeanne et Marinette emporteront à jamais

Sur les flots azurés, ton souvenir impérissable.

 

Au revoir, Yves !

 

A Yves MOXIN-WOLYUNG







Christian Bailly
Tous droits réservés
17/04/2023