dimanche 11 février 2024

Tarte aux pommes




J'ai le souvenir de ma Grand-mère,


Dans sa blouse et son tablier bleu,

Dans sa cuisine, elle savait faire,

Ce qui nous rendrait tous heureux,


Une délicieuse tarte aux pommes,

À sa façon, à elle, sans prétention,

Qui régalerait ses deux hommes.

Je la regardais faire avec attention.


Par poignées, dans un grand saladier,

Elle versait, sans peser, les ingrédients,

En un tour de main, avec efficacité,

Le tour était joué, miraculeusement.



Moi, pendant ce temps précieux,

J'épluchais les pommes du verger,

Puis, à bien les râper, j'étais minutieux,

Avant de les voir sur la pâte, étalées


Ma Mémé, s'appliquait à la décorer,

Avant de l'enfourner dans la cuisinière

À bois, elle ronronnait avec volupté,

Pour faire oublier la rudesse de l’hiver.


Bientôt, toute la cuisine embaumait,

Nous laissant imaginer la saveur

De ce dessert qui nous attendrait.

C'était déjà du bonheur, avant l'heure.


J'ai le souvenir de ma Grand-mère,

Dans sa blouse et son tablier bleu,

J'ai le souvenir de mon Grand-père,

Et ses yeux gourmands, parbleu !


Depuis, la relève, nous l’avons assurée,

Moi aussi, j’ai gardé mon tablier bleu.

À chaque fois, je ne suis pas sans penser

À eux deux, et à tous ces jours heureux.

 

Christian Bailly

Tous droits réservés

11/02/2024


Recette


Ingrédients

300 gr de farine

120 gr de beurre ramolli

1 paquet de levure

1 paquet de sucre vanillé

1 poignée de sucre cristallisé

1 pincée de sel

Un peu d'eau tiède

Un peu de maïzena 

6 grosses pommes acidulées


Dans un saladier

Verser la farine, la levure, le sucre vanillé, le sucre cristallisé, le sel

Mélangez.

Par-dessus couper fin en lamelles le beurre ramolli

Du bout des doigts mélanger l'ensemble

Puis sabler le mélange en le frottant entre les deux mains l'une sur l'autre...

Une fois fait, ajouter deux à trois cuillères à soupe d'eau tiède et mélanger le tout pour lier la pâte et faire une boule...

Décoller la pâte en saupoudrant de farine

Pétrir la pâte sur votre plan de travail légèrement fariné pour l'assouplir.

Laisser la reposer

Éplucher les pommes et les râper pas trop fin

Étaler votre pâte avec un rouleau à tarte

Beurrer le plat à tarte

Saupoudrer de farine

Jeter le surplus 

Placer la pâte dans le plat

Couper le surplus et faire une petite boule avec.

Donner quelques coups de fourchette dans le fond 

Saupoudrer très légèrement de maïzena, elle absorbera le jus que les pommes pourraient rendre.

Étaler les pommes râpées sur la pâte

Si elles paraissent juteuses, presser avec vos mains le râpé 

Pour la déco, étaler la boule de surplus de pâte en longueur pour faire les lanières de pâtes à l'aide d'un couteau.

Disposer sur la tarte

Saupoudrer de sucre cristallisé

Enfourner dans un four préchauffé à 180°C

Cuisson 30 à 35 minutes

Déguster 




Mots-clefs : Thèmes, enfance



 

samedi 10 février 2024

Confidences

 







Jardin du Château de Versailles,
Castor et Pollux. Antoine Coysevox. 1712. Photo Christian Bailly



Parce que tu es Mon Ami,

J'ai consenti à me dévoiler, à me mettre à nu.

Le masque est tombé, j’ai baissé les armes.

Je t'ai ouvert le livre de ma vie

Ecrit à coup de griffes

A l'encre de mes larmes.

Tu l'as lu…mes pleurs tu as entendus.


Parce que tu es Mon Ami,

Je t'ai livré mon cœur et ses plaies béantes

Pour que tu les panses.

J'ai vidé sans pudeur mes entrailles.

Mon âme et ses turpitudes, je te les ai confiées.

J'ai vidé mon sac trop plein des vilenies de la vie

Et tu as ramassé mon fardeau.


Parce que tu es Mon Ami,

J'ai pleuré, comme un enfant blessé.

Tu as cueilli mes sanglots aux creux de tes mains.

Je t'ai confié mes peines et mes rancœurs.

Et pour me soulager, tu les as saisies

Jusqu'à ce que ma fontaine se tarisse,

Que j'achève de mes blessures la liste.


J'ai senti ta main se poser sur la mienne,

Ton épaule venir à mon secours.

Tu as ramassé mes morceaux à tes pieds étalés.

Tu as balayé ma porte et tu m'as ouvert ton jardin.

Dans tes yeux, j'ai vu mon chagrin,


J'ai compris alors, que nous ne faisions qu'un…

Un rayon de soleil est entré dans ma maison

C'était Toi… Mon Ami!


C. Bailly
Tous droits réservés

dimanche 4 février 2024

Sénescence

 


 

Musée Rodin - Paris



Dans ce monde d'agités,

Sans cesse, je cherche la tranquillité,

Sans jamais pourtant y accéder,

Sans jamais trouver la sérénité.

 

J'imagine le jour où j'abandonnerai.

Quand plus en rien, je ne croirai.

Quand de la vie plus rien, je n'attendrai.

Quand trop serein et vieux, je serai.

 

Mon corps, enfin sage, sera en paix.

Alors mon cœur éteint, je le tairai.

Dans mes images du passé, je m'enfermerai

De ma destinée, plus rien ne réaliserai.

 

Je ne serai plus moi,

Ni celui qui se meurt de trop aimer,

Ni celui qui souffre d'exister,

Ni celui qui endure d'être ce qu'il est.

 

Je serai libre de ne plus être.

Je regarderai ma vie passée par la fenêtre,

Impatient de retrouver mes ancêtres,

D'errer dans des paysages champêtres.

 

Enfin apaisée, sans regret, mon âme volage

Sera prête pour le grand voyage,

Pour d'autres lointains rivages,

Où, de l'existence, on oublie l'esclavage.

 

Ephémère,  je serai passé

Dans le ciel étoilé de ce monde de damnés,

Où à peine né, on doit déjà accepter

De la mort, la finalité.


Christian Bailly

Tous droits réservés

04/03/2010

samedi 3 février 2024

Dans tes bras

 

Dans tes bras, je veux oublier…

Oublier la misère qui s’acharne,

Oublier la guerre qui sent la carne.





Dans tes bras, je veux oublier

La haine qui incendie les hommes,

Leur mépris pour leurs mères,

La cupidité qui affame les ventres,

L’autoritarisme qui accable les âmes.


 


Dans tes bras, je veux oublier

La croyance qui aveugle les faibles,

L’indifférence qui les noie dans l’oubli

L’honneur qui, des autres, écrase le bonheur,

La vanité qui bafoue l’humanité.


 

Dans tes bras, je veux oublier

La sagesse qu’imposent les années

La fougue de la jeunesse qui m’a abandonné.


 

Dans tes bras, je veux oublier…

Oublier que je suis moi aussi un homme.


Christian Bailly

Tous droits réservés 

vendredi 2 février 2024

Ma valise


Jean-Christophe Labrue


Un jour, je partirai pour un grand voyage,

Pour un monde sans nuage.

Alors, j'emporterai mille choses,

Qui dans ton jardin reposent.

Ton parfum de jasmin, pour me laisser apprivoiser,

Le rose de tes lèvres, pour ma vie la colorer,

L'éclat de tes yeux, pour mon chemin l'éclairer,

La profondeur de ton regard, pour m'y égarer,

Le satin de ta peau, pour me protéger

Le nid douillet de tes désirs

Pour m'y endormir

La transparence de tes larmes

Pour y abandonner mon âme….


C.BAILLY

Tous droits réservés

09/2009

vendredi 19 janvier 2024

Desideratum


François-Xavier Fabre - La mort d'Abel


Mon Amour,

Quand je serai raide et que je serai froid,

Que ce monde ne sera plus fait pour moi,

Point de caisse luxueuse !

Point de messe baveuse !

 

Si j'en ai encore,

Seulement des mots d'amis,

Ils berceront mon esprit,

Sans réchauffer mon corps !

 

Mon Amour,

Pas de couronne ni de fleur,

Sur moi posées,

Pas de pierre pour reposer…

Seulement ton cœur !

 

Emmène-moi en chantant !

Point de chaudes larmes

Versées pour mon âme.

Emmène-moi en dansant !

 

Mon Amour,

Que dans les flammes,

Mon corps une dernière fois

Se réchauffe pour toi,

Que mon esprit rebelle rende les armes !

 

Si de moi, quelques restes persistent, grâce !

Point d'urne ni de boite,

La nature n'est pas si étroite

Pour refuser d'un homme son ultime trace !

 

Mon Amour,

Ne compte pas me retrouver au paradis.

Et le purgatoire, c'était déjà sur terre…

Alors cherche-moi tout au mieux en enfer,

Mais plus sûr, dans le vent, affranchi de la vie

 

Oui dans le vent…

Enfin libre!

du net 










Christian Bailly

Tous droits réservé

19/05/2009

mercredi 17 janvier 2024

Les tribulations d’une Endive




Il était une fois une Endive, vierge,

Plus blanche qu'une oie blanche.

Élancée vers le ciel, tel un cierge,

Légèrement ronde sur les hanches.




Après des jours d'attente, d'ennui,

Loin des rayons solaires scélérats,

Là où les jours sont des nuits,

Elle avait d'une endive tout l'éclat.



Elle était belle avec ses rondeurs,

Enfin, elle était devenue adulte.

Elle avait grandi avec ses sœurs.

Quitter cette cave était leur seul but.





Elles étaient parties en voyage,

À Sète, loin de leur grand Nord,

Pour se retrouver sur un étalage,

Où elles étaient arrivées à bon port.




Là, une main hardie, en douceur,

S'empara d'elle avec appétence.

Sur le coup, elle eut un haut de cœur,

D'un malheur, elle eut la prescience.




Même si au frais, il prit soin d'elle,

Un soir, la voici saisie et douchée,

Pour la faire encore plus belle,

Sans se soucier de la voir effarouchée.



Puis, il la condamna à la question,

Un moment, dans un bain de vapeur,

Il l'enveloppa d'une robe de jambon,

Dans un plat, elle retrouva ses sœurs.




Là, on les apprêta d'un voile blanc...

Comme pour une communion,

D'un mariage, ça avait le semblant.

Aux secours ! Il n’en était pas question !




Aux secours ! Aux secours !

Serions-nous chez des sauvages ?

Trop tard, elle se retrouva au four

Puis dévorée par le poète endivophage…




Ainsi se terminèrent les tribulations

De cette virginale et innocente endive

Qui voulait de la vie connaître la passion

Sans savoir des hommes les dérives…




“On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple,

à la manière dont il traite ses endives”**


à Bernard, Grand Maître de l'endive au jambon

Christian Bailly
Tous droits réservés
17/01/2024

** Citation de Gandhi détournée

“On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple,

à la manière dont il traite ses animaux” – Gandhi