La muerte de Séneca. Rubens |
Il y a les années que l'on compte,
Puis les années que l'on décompte,
Jusqu'à ce que, laissés-pour-compte,
La vie, à l'inévitable, nous confronte.
Au temps qui passe, on ne peut rien changer,
Mais de nous, dépends comment traverser
Les années qui font et feront notre destinée,
En attendant ce funeste dessein prophétisé.
À nous donc…
D'apprécier intensément ce sublime présent,
Que nous accorde le temps, là, à cet instant.
À nous de vivre chaque seconde pleinement,
Et de croquer les fruits de la vie goulûment,
D'en savourer le jus, jusqu'au contentement.
Psyché surprend l'Amour endormi de Lagrenée Louis Jean François |
De notre chance, soyons pleinement conscient,
Choisissons de vivre chaque jour intensément,
Comme si nous devions vivre éternellement.
Oublions cet injuste dessein qui nous attend,
De l'amour, profitons des délicieux tourments,
Et ne manquons pas de le rappeler souvent
À ceux qui, à notre cœur, sont très importants.
Pour sûr, le futur sera ce qu'il sera bien à temps.
Oublions du passé tous les plus tristes instants,
Pour ne retenir que les plus riches moments,
Ceux qui peuvent nous procurer le contentement,
Ne point nous faire regretter d'être encore vivant.
Le monde même déchiré est un enchantement,
Les oiseux, les fleurs, les rivières et les étangs,
Les prés, la mer, les montagnes, et les volcans,
L'Été, l'Automne, l'Hiver et puis le Printemps,
Les feuilles mortes, au soleil, les blés murissants,
Les gelées, la pluie, et dans les arbres, le vent,
Le nouveau-né innocent, la mère et son enfant,
Au clair de lune, des amoureux sur un banc.
Même si notre monde nous semble dément,
Il nous offre bien des raisons d'émerveillement.
Goûtons, partageons, jouissons de ses présents
Pendant qu'il est encore temps.
Sur notre bougie, le mauvais vent
Soufflera bien assez prématurément…
Sleep - Jean Bernard Restout |
Christian Bailly
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14/06/2012