vendredi 5 mars 2021

Amandiers en fleurs


Version Audio


 


À l’ombre des amandiers en fleurs,

Caressé par leur fraîche et subtile senteur,

Je me berce de cette brise printanière

Qui parcourt allègrement l’Île Singulière.


 


J’écoute dans le vent les balbutiements

De la nature qui s’éveille précieusement

Là, sur ma joue, un rayon revigorant,

Là, dans mes yeux un éclat enthousiasmant.


 


Ici, entre les herbes, l’iris dresse sa silhouette,

Vif et chamarré, il relève fièrement la tête.

Dans l’air, il vibre ce petit quelque chose

Qui fait que chacun, à sortir, se dispose.


 


Ici et là, déjà, quelques fleurs plus hardies

Nous rassurent, toutes ragaillardies

Par ce message d’espérance qui flotte,

Et de belles dispositions, nous enveloppe.


 


Personne n’y échappe, à ce renouveau,

Pas même ce couple de tourtereaux,

Ils se bécotent, comme font les tourterelles,

Et scellent leur épousailles à tire-d’aile.


 


Les bourgeons féconds sont gonflés à souhait,

À qui mieux mieux, on piaille dans les haies

Sur la voûte azurée, les amandiers en fleurs

Écrivent leurs messages d’espoir, avec candeur.






Photos (Sète) et texte Christian Bailly

Tous droits réservés

03/03/2021


mercredi 3 mars 2021

Sur un air de Gainsbourg

Serge Gainsbourg par Alex

 

Sur un air de Gainsbarre,

Il lui pose un rencard.

Quelques regards plus tard,

Étalée sur son plumard,

Elle lui allume son pétard.

 

Sur un air de Gainsbourg,

Sans plus de discours,

Ses mains parcourent

De son désir, les faubourgs,

Découvrent ses atours.

 

Sur un air de Gainsbarre,

Elle hisse son étendard

De vieux hussard vicelard.

Sans rien laisser au hasard,

Avide, elle se l'accapare.

 

Sur un air de Gainsbourg,

Des délices de l'Amour,

Son corps, il laboure.

Elle n’a plus de recours,

Elle appelle au secours.

 

Sur un air de Gainsbarre,

Ils excellent dans l'art.

L'incendie se déclare.

Elle prend son panard, 

Il devient son gaillard.

 

Sur un air de Gainsbourg,

Heureux, ils vécurent l’amour

Sur un air de Gainsbarre,

Ils eurent beaucoup de p’tits moutards

 

Serge Gainsbourg
par Messina Salvatore Tony Me. S

Christian Bailly
Tous droits réservés

02/03/2021



mercredi 24 février 2021

Naufrage

Photos: Plage de Sète 



Dans sa tenue de soirée,
Le soleil couchant,
Paré d'or et d'argent,
Partage son naufrage annoncé.


Dans un dernier coup d'éclat,
Il nous couvre de richesses,
Nous gratifie de largesses,
Avant son passage dans l'au-delà.


Une munificence éphémère
Un sempiternel mélodrame
Éclipsé sans état d'âme
Par les ténèbres et son suaire

La nature se prépare au deuil,
Avant de tourner la page.
Ombre et lumière partagent
Un dernier pas de deux, sur le seuil.


La lumière tire sa révérence,
Devant la pénombre triomphante.
La lune se prépare, bienveillante,
À une veillée de pénitence.


Pour la nuit, elle sera sentinelle,
Sur un monde endormi,
Oublieux de ses soucis,
De ses tourments de mortel.


Tandis que l'astre sombre,
Dans un ultime geste d’adieu,
Aux nuées, il met le feu,
Lâchant sa proie pour l’ombre.






Texte et photos (Sète) : Christian Bailly
Tous droits réservés
24/02/2021


lundi 15 février 2021

Le chant du monde





Envoûté par l'onde tumultueuse,
J'écoute le chant du monde.
Il m'emporte, me transporte
Dans ses courants mélancoliques.
Je me laisse bercer par le flot
De mes sentiments douloureux.
Bientôt, ils me submergent,
Jusqu'à noyer mon âme morose
Dans les abîmes du temps.


Du net

La mélancolie est mon amie.
Une grande amie de toujours,
Il me plaît de la coudoyer.
Je lui abandonne mon âme,
Tout le temps qu'il faut,
Pour écrire alors un poème,
Avant de renaître à la vie,
Plus heureux, plus accompli.
Alors la vie me semble belle.
Belle comme la chaste aurore,
Comme un coucher de soleil,
Belle comme une hirondelle
Quand elle prend son envol,
Belle comme l'enfant au sein,
Comme l’onde tumultueuse
Comme le chant du monde.

Caspar David Friedrich


Quand elle berce mon âme,
Belle, la vie me semble belle,
Même si parfois, elle est rebelle .
La mélancolie est mon amie,
Entre nous, point de rancœur,
Je lui abandonne mon cœur.
Depuis mon premier souffle,
Je la traîne derrière moi.
Depuis toujours, en réalité,
Elle berce mes jours
Comme une poésie inachevée,
Où j’écris le chant du monde.

Le rêveur - Marie Desaulles


Entendez-le !
Écoutez-le !
Dans la mélodie du merle…
Dans la brise sur les blés murs…
Dans la cacophonie du village
Aux aurores printanières…
Dans le concert lancinant
Des cigales en mal d’amour…
Dans le souffle du vent d’hiver…
Dans la neige qui tombe
En silence sur le jardin..,
Dans la rumeur des villes
Laborieuses et tapageuses…
Dans le fracas des vagues,
Les océans tempétueux,
La tourmente des ouragans,
La terre offensée qui tremble,
Dans les rires et les pleurs des hommes…

Cézanne


Entendez !
Écoutez-le !
Écoutez le chant du monde…

Impression, soleil levant  - Monet 



Christian Baily
Tous droits réservés 
15/02/2021
(Sète)

jeudi 4 février 2021

Chandeleur



Souvenirs, souvenirs…
De ces jours de Chandeleur,
Ils me donnaient le sourire.
Purs instants de bonheur !


Je revois ma Grand-mère,
Très tôt le matin, à s’affairer.
Dans une jatte de terre,
La pâte à crêpes devait reposer.



Je partais alors en classe,
Rejoignais notre petite bande.
Ma jeunesse dans la besace,
Et la bouche gourmande.

L'école sentait le poêle à bois,
La craie et les vieux papiers,
La morale était notre foi,
Premier devoir de la journée,



Écrite avec soin sur le cahier,
En pleins et déliés élégants.
La plume, trempée dans l'encrier,
Grattait le papier laborieusement.

Tous, avec respect et curiosité,
Nous buvions les paroles,
De cette dame fière, en tablier..
Sa vocation, c’était notre école.





Après le calcul, et le français,
Dessin, histoire et géographie,
C'est la chorale qui couronnait
Nos journées de novices de la vie.

Telle une envolée de moineau,
On s'échappait dans le village.
De la rue, on partait à l'assaut,
La liberté n'était pas un mirage.





Enfin…

Le ventre creusé par nos jeux,
Nous passions le pas-de-porte.
Là, nous attendaient près du feu,
Des douceurs de toutes sortes.

Crêpes fumantes et odorantes
Confitures et chocolat fondu.
Près de la cuisinière ronflante,
Avènement de l’instant attendu.

Les yeux brillants de convoitise,
Devant ce festin de païens,
Notre respectable gourmandise
Nous l'assumions avec entrain.



Je le revois, mon Grand-père
Vivre ces instants de liesse,
Oublieux de toutes ses galères,
De son métier, les rudesses.



Nous étions alors…
Comme deux enfants...



Christian Bailly
Tous droits réservés 
04/02/2021

Mots-clefs : Thèmes, enfance

lundi 1 février 2021

Présages




Quand le vent écrit sur le sable
Le récit de ses voyages et ses présages,
Seul le poète esseulé sur la plage
Sait comprendre ce prophétique langage...


Il dit des hommes les dommages.
Leurs haines, leurs guerres, leurs carnages,
Tout ce qu'ils ne savent pas entendre,
Tout ce qu'ils ne veulent pas comprendre...


Avant de lire sur leurs propres visages
Les mêmes rides, des ans, les ravages,
Les marques indélébiles du temps.


Un jour, le vent emportera au loin leurs âmes.
Le dernier poète écrira la fin du mélodrame,
Sur le sable balayé par les flots vengeurs.


Texte et photos (Sète) Christian Bailly
Tous droits réservés
31/01/2021


vendredi 8 janvier 2021

Devenir

 




Sur tes rivages

Tu abandonnes ton art primaire

Au milieu, nos immondices.

 

Tes sculptures surréalistes

Jonchent le sable

Foulé par la fureur des flots.

 

Au grès de tes envies,

De ta pérenne résilience,

Tu traces, ici et là, tes frontières.

 

Sans état d’âme…

Ici, tu burines comme une brute,

Là, tu ciselles comme une artiste,


 

Tu ronges ton frein,

Tu amoncelles nos hontes,

Là, tu façonnes à ta manière,

 

Hélios, lui, en silence,

Esquisse ombres et lumière

Sur tes œuvres oubliées.

 

Eole, fougueux, peaufine,

Avec persévérance,

Ce cadre mouvant et fragile.

 


Sur ces lieux, où sans cesse

Vous revenez à l’ouvrage,

Je lis, à livre ouvert, notre devenir.


 

Textes et photos(Sète) Christian Bailly 

Tous droits réservés 

08/01/2021