Oubliée
par le temps
Désertée par les enfants
Je
regarde avec nostalgie
Une
page froissée de ma vie...
L'école de Thèmes, vue de la Grande Rue |
Ma
petite école
Sentait
le vieux papier et la colle,
Le
feu de bois et le charbon,
Entassés
contre le mur du fond.
Elle
trônait, bien sage,
Au
bon milieu de notre village,
Avec
de grandes baies vitrées,
Pour
nos rêves, les laisser entrer.
Dans
la petite cour goudronnée,
Qui
avait vu défiler et jouer,
Pratiquement
tout le village,
Siégeait
un gros tilleul hors d’âge.
Tout
au fond, un petit préau,
Pour
les récréations sous l’eau,
Et
pour les écoliers, les sanitaires,
Pas
fiers et plutôt rudimentaires.
Une
trentaine de gamins,
Tout
au plus, plutôt moins,
Se
dégourdissaient avant d’entrer,
Jusqu’à
entendre la cloche sonner.
L'école de Thèmes, vue de la cour de récréation |
Alors
plantée, devant l’entrée,
La
maîtresse, du haut de l’escalier,
Attendait
que s’alignent les enfants,
En
deux rangs, en ordre croissant.
Nos
cartables aux pieds,
Les
mains sorties des poches trouées,
Nous
attendions la revue
Des
mains propres, et de la tenue.
Personne
ne faisait le fiérot,
Nous
étions tous du même niveau,
Pas
plus pauvres, ni plus riches,
À
cette époque, la vie était chiche.
Pour
tous, une blouse d’écolier,
Notre
costume journalier !
Pas
de jalousie, pas de vanité,
Tous
sur le même pied d’égalité.
Dans
la salle, les tables rangées
Sentaient
bon le bois ciré.
Les
pupitres de bris et de broc,
Étaient
bel et bien d’époque.
Ecole de thèmes - La cour, son préau et ses sanitaires |
Sur
le grand tableau noir,
À
la craie blanche, les devoirs.
Sous
la date, à la craie de couleur,
La
morale n’était pas une gageure.
Alors,
pour la maîtresse,
Commençaient
les prouesses,
À
qui d’enseigner la lecture,
À
qui d’entraîner à l’écriture,
Nous
faire découvrir la géographie,
Les
sciences et les secrets de la vie,
L’histoire
chevaleresque de la France,
En
grammaire vaincre nos réticences.
Pas
de stylos-billes dans nos mains
Malhabiles
et pataudes de gamins,
Un
porte-plume, sa plume Sergent-Major,
Et
l’encrier ancré dans la table, voilà le décor !
L’objet
de tous nos maux d’écolier,
Qui
entachait devoirs et cahiers,
Nos
blouses et nos doigts empotés,
Pour
résumer, une véritable calamité.
Thèmes - La Grande Rue |
Un
objet qu’il nous fallait dompter,
Avec
beaucoup de patience et opiniâtreté,
Tels,
les pleins majestueux et les déliés,
Tout
un art de l’écriture de lettré.
Envolées
gracieuses des majuscules,
En
cursives alertes pour les minuscules,
Des
pages et des pages bleuies,
Avant
d’être expert et aguerri.
Il
y avait les matins de calcul mental,
Et
des après-midi réservés à la chorale,
Des
cours de sciences en pleine nature
Où
on oubliait les fioritures de l’écriture.
Dans
la cour, c’était chat perché,
Colin
maillard ou balle aux prisonniers,
Quelques
billes à perdre ou à gagner,
Marelle
ou encore corde à sauter.
À
la fin de la journée bien remplie,
La
maîtresse appréciait aussi la sortie
Une
envolée de moineaux piailleurs
Sortait
le village de sa torpeur.
Thèmes - La Grande Rue à proximité de l'école communale |
Après
le goûter, tartine et chocolat
Et
les devoirs, nos plus grands tracas
On
reprenait la clef des champs
Pour
faire d’heureux chenapans.
Comme
elle est devenue sage ma petite école
Sage
comme une image que l’on colle
Sur
le cahier à spirales de nos souvenirs,
Condamné, dans un grenier, à jaunir
Condamné, dans un grenier, à jaunir
à Anaïs, Manon, Timothé et Nohan
Thèmes - Yonne - Le village |
Thèmes - Yonne - Le village |
Christian Bailly
Tous droits réservés
29/10/2019
What do you want to do ?
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Mêmes mots, mêmes couleurs
RépondreSupprimerMême mélancolie au coeur !
Cette école, c'était la mienne
Autant que je me souvienne !!!
Merci pour ce joli commentaire Morgane...
SupprimerDes souvenirs à partager avec nos jeunes pour qu'ils puissent faire la différence, pour peu que ça les interesse...;-)
Belle soirée Morgane... Bisous